Une "Conférence de Salut national" réunissant plus de 300 opposants syriens s'est ouverte samedi à Istanbul pour examiner les moyens de renverser le régime de Bachar al-Assad, tandis qu'une réunion jumelle prévue à Damas a été annulée en raison des violences de la veille.

Les forces de sécurité syriennes "ont attaqué hier et tué 19 personnes, des centaines de personnes ont été envoyées à l'hôpital, d'autres ont été arrêtées et ils n'auraient pas permis à quiconque d'organiser une réunion", a déclaré à l'AFP Haitham al-Maleh, une des figures majeures de l'opposition syrienne.

Plus d'un million de personnes ont manifesté vendredi contre le régime en Syrie, entraînant une répression qui a coûté la vie à 28 manifestants, selon des militants.

La conférence d'Istanbul a débuté dans une salle de conférence comble --les organisateurs ont dénombré 350 participants, venus de différents pays et différentes tendances-- et ornée de drapeaux syriens par une minute de prière et l'hymne national syrien.

Les participants devaient s'entendre sur une "feuille de route" et mettre en place une structure de coordination permanente de l'opposition.

"Nous avons un plan exprimant nos vues pour le futur, pour les changements en Syrie, pour un régime libre et démocratique, nous allons voir si quelqu'un des objections et ferons les corrections raisonnables", a indiqué M. al-Maleh, un avocat de 79 ans engagé dans la défense des Droits de l'Homme.

"Ensuite nous allons voter pour (constituer) un groupe de 15 personnes environ qui continueront d'agir hors de Syrie. Nous allons connecter l'intérieur et l'extérieur de la Syrie", a-t-il poursuivi.

Selon un communiqué des organisateurs, cet "organisme de Salut national" sera composé de "représentants de l'opposition" et de "jeunes de la Révolution".

Une réunion sans précédent d'opposants et d'intellectuels s'était déroulée le 27 juin à Damas. Ses participants avaient appelé à la poursuite du "soulèvement pacifique" jusqu'à l'avènement de la démocratie en Syrie, gouvernée par le parti unique Baas depuis près de 50 ans.

Le 26 avril, des opposants syriens s'étaient déjà retrouvés à Istanbul.

Et en juin, de nombreux représentants de l'opposition syrienne s'étaient réunis à Antalya, une station balnéaire du sud de la Turquie, et avaient exigé un départ immédiat du président syrien.

"La démocratie arrive, elle n'est pas loin, ce régime va tomber d'ici quelques semaines, si dieu veut", a commenté M. al-Maleh, qui est sorti de prison en mars après une condamnation pour "diffusion de fausses nouvelles susceptibles de porter atteinte au moral de la nation".

AFP