Libye : les rebelles lancent une offensive dans l'Ouest et prennent un hameau

Libye : les rebelles lancent une offensive dans l'Ouest et prennent un hameau

Les rebelles ont déclenché mercredi une offensive dans l'ouest de la Libye, s'emparant du hameau de Goualich, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tripoli, après plusieurs semaines d'enlisement du conflit.

Pendant les combats, qui leur ont permis de repousser les soldats du régime de Mouammar Kadhafi, les insurgés ont capturé plusieurs mercenaires des forces loyalistes, a constaté un correspondant de l'AFP, auquel certains d'entre eux, installés à l'arrière de pick-up, ont dit être venus du Ghana et du Mali.

Les rebelles ont fouillé les maisons de cette localité située en plein désert, tandis que quelques coups de feu ont claqué au loin, sans qu'il ne fût possible de préciser s'il s'agissait de tirs de joie ou d'escarmouches.

D'intenses échanges de tirs d'artillerie avaient précédé la prise de Goualich et des avions de l'Otan avaient survolé la zone, mais n'avaient effectué aucun bombardement, selon le correspondant de l'AFP.

Cette intervention aérienne a eu pour but, ont assuré les insurgés, de les aider en faisant des repérages.

"Nous attendions avant de lancer cette attaque, nous avons finalement eu le feu vert de l'Otan ce matin (mercredi) et l'offensive a commencé", a expliqué un membre du comité révolutionnaire de Zenten, dans les montagnes à 120 kilomètres au sud-ouest de Tripoli.

La rébellion libyenne avait affirmé dimanche qu'elle se préparait à une opération majeure dans les 48 heures pour reprendre des secteurs au sud de la capitale tombés aux mains des troupes du régime et ainsi repousser la ligne de front davantage vers le nord.

Les insurgés, qui s'étaient emparés le 28 juin d'un important dépôt de munitions dans un endroit désertique à 25 km au sud de Zenten, cherchent désormais à faire sauter deux verrous stratégiques afin d'avancer significativement vers Tripoli, le bastion du régime.

Il s'agit, en premier lieu, de Bir Al-Ghanam, un carrefour qui leur permettrait d'être à portée de canon de la capitale, puis de Gharyane, ville où se trouvent les garnisons de l'armée protégeant Tripoli, et où l'Otan a affirmé mercredi avoir détruit six véhicules militaires, dont quatre chars.

Samedi, l'Alliance atlantique avait dit avoir intensifié ses bombardements dans l'Ouest, avec des objectifs situés entre les montagnes berbères du Djebel Nefoussa, près de la frontière tunisienne, et la cité de Misrata, à plus de 200 km à l'est de Tripoli.

Mercredi, elle a fait un raid sur des "équipements militaires de ravitaillement" permettant aux forces du colonel Kadhafi de s'approvisionner en carburant dans la région de Brega, dans l'Est.

En plus de l'appui aérien de l'Otan, les rebelles ont récemment reçu des armes parachutées par la France dans les montagnes de Nefoussa. Mais Paris a depuis arrêté ces largages qui ont souligné les divergences au sein de la coalition internationale, avec les réserves des Britanniques, et renforcé les critiques des adversaires de l'intervention armée, en particulier de la Russie.

Dans cette région montagneuse, des dizaines de milliers d'habitants manquent de nourriture et dépendent totalement de l'aide alimentaire pour survivre, d'après un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM).

Par ailleurs, des milliers de Libyens opposés au régime de Mouammar Kadhafi se sont rassemblés mercredi dans les rues de Benghazi, en vue de remonter le moral des rebelles et d'adresser un message de fermeté à Tripoli.

De son côté, le colonel Kadhafi a envoyé des émissaires au président sud-africain Jacob Zuma pour faire savoir qu'il ne comptait pas participer aux "négociations sur l'avenir de la Libye ou sur son propre avenir" afin de ne "pas se mettre en travers d'un règlement", a déclaré mercredi la ministre des Affaires étrangères Maite Nkoana-Mashabane.

A Tripoli, un juge d'instruction libyen a annoncé que 21 membres du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion dont le siège est à Benghazi, allaient être jugés dans les "prochaines semaines" par une cour spéciale.

Moustapha Abdel Jalil, le président du CNT, instance reconnue en tant qu'unique représentant légitime du peuple libyen par plus de vingt Etats, figure au nombre des accusés.

Sur le plan diplomatique, une délégation des insurgés va être reçue le 13 juillet pour la première fois par l'ensemble des représentants des 28 pays de l'Otan au siège de l'organisation à Bruxelles.

Un évènement qui constituera un pas supplémentaire dans la reconnaissance internationale du CNT.

Le numéro deux de ce Conseil national de transition, Mahmoud Jibril, a, quant à lui, appelé mercredi à Ankara la communauté internationale à mettre les fonds gelés du régime de Tripoli à la disposition de la rébellion.

La Libye est en proie depuis la mi-février à un soulèvement contre Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans.

L'ouest du pays est aux mains du régime, hormis quelques zones -essentiellement Misrata et les montagnes de Nefoussa-, la rébellion s'étant établie dans l'Est avec Benghazi pour "capitale".

AFP

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