49 ans après l’indépendance de l’Algérie, les sympathisants des tueurs de l’OAS reviennent à la surface en France. Une quarantaine de militants d'une association de défense de l'Organisation de l'armée secrète (OAS) en Algérie ont déposé vendredi une plaque sur la tombe de l'un de ses anciens dirigeants, Antoine Argoud, au cimetière de Darney (Vosges), a constaté l'AFP. Ce farouche défenseur de l’Algérie française est l’un des premiers à être honoré par les nostalgiques de l’Algérie coloniale.

D’abord interdite par le préfet des Vosges, la manifestation a été finalement autorisée jeudi par le tribunal administratif de Nancy qui avait accueilli favorablement le recours des organisateurs, l'association de défense des intérêts moraux des anciens détenus (Adimad) ayant appartenu à l'OAS.

L'association, qui entend défendre l'OAS, a déposé une plaque portant l'inscription "Au colonel Antoine Argoud, ses camarades de combat de l'Organisation armée secrète". C’est une première en France, des tueurs honnorés sous les yeux de la République. La plaque a toutefois été retirée après la cérémonie "afin qu'elle ne soit pas cassée", mais sera fixée définitivement dans quelques jours, ont affirmé les organisateurs du rassemblement.

Dans son livre, La décadence, l’imposture et la tragédie, paru en 1974, le colonel Argoud « Le renseignement est obtenu à n’importe quel prix. Les suspects sont torturés comme les coupables, puis éliminés si nécessaire. Pour ces combattants habitués à courir tous les risques, la vie humaine n’a aucune valeur. » Il avait été interpellé en 1963, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, il sera finalement libéré en 1968. Le colonel Argoud est mort en 2004 à 90 ans.

Y. K.