Une semaine après les propos controversés du ministre algérien des moudjahidins Mohammed Cherif Abbès, affirmant que le président Sarkozy devait son élection à Israël et à un "lobby juif", le quotidien français Le Monde reconnaît que cet avis exprime l’image que renvoie le président français au sein de l'opinion algérienne. « L'opinion publique algérienne avait été séduite par Jacques Chirac. Elle l'est nettement moins par Nicolas Sarkozy. Elle voit en lui non seulement l'homme qui refuse de reconnaître les "crimes" de la colonisation et de la guerre d'Algérie, mais aussi celui qui limite la délivrance de visas – 120 000 en 2006 contre 270 000 en 2001 –, celui qui a créé le ministère de l'immigration et de l'identité nationale, celui qui favorise Israël et privilégie le Maroc comme interlocuteur de l'autre côté de la Méditerranée. », écrit le journal dans son édition d’aujourd’hui.
Puis il cite un proche du président Bouteflika : "Le langage de M. Sarkozy nous a toujours heurtés. Ses expressions sont ressenties comme brutales. Il choque la population algérienne. Peut-être ne l'avait-il jamais mesuré jusqu'à présent… Il est, d'une certaine façon l'otage de son électorat et de ses déclarations passées".
Le Monde poursuit : « A l'Elysée, on semble avoir enfin pris la mesure de cette blessure. Le président de la République devrait donc émailler ses trois jours de déclarations et de gestes symboliques faisant référence à l'histoire et prouvant qu'il prend désormais le passé en compte. "Il dira ce qu'il pense du système colonial, un système injuste et mauvais »

L.M.