France : les binationaux cibles de Marine Le Pen
La présidente du Front national (extrême droite), Marine Le Pen, vient de se fendre d’une lettre pour le moins provocatrice aux 577 députés de l'Assemblée nationale.
Que dit-elle dans cette missive ? Elle demande aux parlementaires français d'abroger la double nationalité, (française et étrangère). L’élection présidentielle arrivant, l’œuvre de diabolisation de l’étranger semble bien partie pour fait figure de débat dans quelques mois. Toute fille de son père qu’elle est, Marine Le Pen considère la double nationalité comme "atteinte à la cohésion républicaine".
Avec l’art consommé de monter de toutes pièces des scandales médiatiques revient à la charge avec un cynisme décapant. Rien qui puisse faire parler d’elle ne la répugne. Quitte à semer la haine et le doute dans les consciences.
"La multiplicité des appartenances à d'autres nations contribue aujourd'hui, et d'une manière de plus en plus préoccupante, à affaiblir chez nos compatriotes l'acceptation d'une communauté de destin, et par là-même à miner les fondements de l'action de l'Etat", écrit la présidente du parti d'extrême droite, dans ce courrier que révèle mercredi le quotidien France Soir. Selon elle, «l'explosion du chiffre des binationaux pose aujourd'hui des problèmes dont les Français sont de plus en plus conscients et que le législateur ne peut plus ignorer».
"Peut-on raisonnablement penser que la France aurait demandé une intervention en Libye si nous avions compté le même nombre de binationaux franco-libyens sur le sol français ?", précise-t-elle pour donner un exemple d’actualité.
Toujours la haine de l’Algérie
"Comment ne pas trouver potentiellement explosive une situation qui verrait la France intervenir sur le territoire algérien, qui plus est sous la bannière de l'Otan, avec la présence massive de citoyens tiraillés par leur double allégeance ? s’interroge la fille de l’ancien tortionnaire de la bataille d’Alger. Après tout, la situation internationale est tellement instable qu'un tel scénario ne relève pas de l'absurde", poursuit Mme Le Pen.
Manifestement la guerre d’Algérie n’est pas finie pour les Le Pen. L’obsession est recuite dans un propos aigris elle ajoute : «Il n'y a pas plus de liberté en Algérie qu'il n'y en avait en Tunisie, en Egypte ou en Libye, sans compter les 100.000 morts de la guerre civile algérienne depuis 1991 ». Selon Marine Le Pen, les binationaux devraient choisir entre une "allégeance" à la France ou un autre pays. Plus loin, elle crache son fiel sur l'Algérie : "A quelques mois du cinquantenaire du douloureux épisode de l’exode des rapatriés d’Algérie et du massacre des harkis, comment peut-on accepter qu’un ministre algérien, monsieur Mohamed-Cherif Abbas, déclare que «les relations de l’Algérie et de la France ne pourront être construites sur de bonnes bases et de manière durable que lorsque la France aura reconnu ses crimes en Algérie» alors même que l’Algérie totaliserait près de quatre millions de binationaux sur notre sol ?" L'indépendance de l'Algérie est manifestement un cauchemar permanent à cette nouvelle figure de l'extrême droite française, nostalgique de "l'Algérie de papa".
Pour sa part, rappelons que le député de l'union de la majorité parlementaire (UMP) Claude Goasguen, rapporteur de la mission d'information parlementaire sur le droit de la nationalité, a estimé il y a quelques jours qu'il fallait limiter la binationalité ou en tout cas les droits politiques des binationaux.
Commentaires (13) | Réagir ?
A ce Djamal Rami, qui veut retourner au Moyen âge. Sache que Marine Le Pen est chez ell e, dans sa vraie république. Quant à ceux que tu défends et qui débarquent en terre du Christ, et qui veulent imposer leurs archaïsmes rétrogrades aux adeptes de Jésus, ils n'ont aucun scrupule ; comme toi d'ailleurs. Depuis quand êtes-vous tolérants même avec vos concitoyens qui ne pensent pas comme vous ? Alors de là à tolérer la construction d'églises en Algérie ou la pratique du christianisme, cela relève de l'inimaginable!
Au moyen age une telle sorcière aurait été brulée vive.