L’ancienne moudjahida Louisette Ighilahriz, a décidé de porter l’affaire des déclarations « diffamatoires » de Yacef Saâdi devant les tribunaux. Elle a déposé, sa plainte, hier, auprès du parquet d’Alger, nous apprend le quotidien Liberté. La sortie, il y a quelques semaines, de l’ancien responsable de la zone autonome d’Alger a soulevé un tollé d’interrogations et d’étonnement. Il avait notamment déclaré qu’il ne connaissait pas Louisette comme poseuse de bombes dans les réseaux de la capitale. Comment pouvait-il connaître tous les membres de la ZAA alors que les réseaux étaient hyper-cloisonnés ? se demandent nombre d’historiens et anciens maquisards.

Rappelons-nous, c’était suite à son témoignages dans le quotidien du soir français Le Monde que la question de la torture était revenue sur la scène politique et médiatique des deux rives de la Méditerranée. L’ancienne combattante avait accusé sur un plateau de télévision française le général Schmitt d’avoir fait partie des officiers tortionnaires d’Alger. Fatiguée, mais pas résignée, Louisette demeure une vraie combattante malgré l’âge et les terribles séquelles des sévices qu’elle a connus aux mains des tortionnaires du tristement célèbre colonel Bigeard. “Les généraux français, tortionnaires, n’ont pas pu me mettre à genoux, comment vais-je abdiquer aujourd’hui devant un quidam, dans une Algérie indépendante !” s’est-elle écriée,

Levée de l’immunité parlementaire pour Saâdi ?

“Je n’ai pas aimé arriver à ce stade, certes, mais je suis forcée à le faire. Je demande réparation pour les propos diffamatoires tenus fortuitement contre ma personne. Je lui demande de se démettre de ses fonctions (sénateur ndlr) et de se présenter à la justice. Je veux être jugée par un juge et non pas par un quidam !”, a confié, lundi, Mme Louisette Ighilahriz au journaliste de Liberté. La plainte déposée contre le sénateur Yacef Saâdi sera donc transmise au ministère de la Justice pour instruction. Le bureau du Sénat sera certainement saisi par le département de la justice pour demander la levée de l’immunité parlementaire. Dans le cas bien entendu que les circuits de l'administration ne finissent pas sur une impasse. C’est l’avocat Mokrane Aït Larbi qui est engagé à porter la plainte de Louisette Ighilahriz. Plusieurs voix s’élèvent pour demander à Yacef Saâdi de démissionner du Sénat pour affronter devant la justice l’ancienne moudjahida.