Que nous réserve le pouvoir dans ses négociations avec l'ex-FIS ?
Décidément l’affaire des négociations secrètes entre des prédicateurs et la présidence ne finit pas d’éclater à certains visages.
La dernière information vient d’être divulguée par le site DNA Algérie. Celui-ci confirme l’existence d’un projet d’amnistie générale pour les terroristes emprisonnés. Les discussions qui ont démarré en 2008 sont menées par Abdelaziz Belkhadem et un haut gradé de l’armée pour le compte de la présidence alors que les islamistes sont représentés par Hachemi Sahnouni, ex-dirigeant du FIS et Abdelfattah Zeraoui Hamadache, un prédicateur. Quatre rencontres ont déjà eu lieu à Alger alors que des émissaires se sont rendus dans diverses prisons pour convaincre les terroristes de s’engager par écrit en faveur de l’abandon de la lutte armée, écrit Tayeb Belmadi.
S’il y a un homme qui s’était déclaré dans l’ignorance sans démentir c’était bien le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, Sa position est claire. Cela étant dit, plusieurs questions demeurent en suspens dans cette affaire. Ahmed Ouyahia a qualifié l’information de « rumeur » sans doute pour réduire sa portée. Il a par ailleurs démenti l’existence d’un projet d’amnistie. Mais s’agit-il réellement d’une rumeur ? se demande Saïd Rabia du quotidien El Watan. Sinon comment peut-on comprendre le fait que les deux imams, qui ont fait signer aux prisonniers des engagements pour ne pas reprendre l’action terroriste, ont-ils pu accéder aussi facilement à des prisons dont on ne peut franchir le seuil sans être muni d’une autorisation. Ahmed Ouyahia l’ignorait-il ? s’interroge encore Saïd Rabia. Il est extrêmement difficile de croire que le chef du gouvernement n’était pas au courant de telles négociations. Le site DNA se demande si le Premier ministre Ahmed Ouyahia était tenu à l’écart des discussions engagés avec des responsables islamistes en vue d’aboutir à une amnistie générale au profit de milliers de terroristes emprisonnés ? L’hypothèse, peu probable du reste, n’est pas dénuée de sens. Cependant la réponse de Hachemi Sahnouni éclaire sur le fonctionnement du système et suggère un fonctionnement opaque dans les hautes sphères dans la gestion de ces négociations : « S’il existe deux ou trois pouvoirs qui dirigent le pays, c’est un autre problème. Comment peuvent-ils confirmer d’un côté la décision de libérer les détenus et la démentir de l’autre ? Ou peut-être qu’il n’y a pas de coordination entre les différentes parties. Ou il y a d’autres parties qui gouvernent. Ou, l’homme (ndlr : Ouyahia) parle de choses qu’il ignore. Si Ouyahia n’est pas au courant de la situation, il n’avait qu’à faire comme le ministre de la Justice et dire tout simplement qu’il ne sait pas », avait le prédicateur déclaré. L’assurance du prédicateur tranche avec le ton respectueux du chef du gouvernement qui donnait du « avec tous les respects dus aux frères qui l'ont annoncée ». Une chose est sûre, selon DNA, des discussions ont bel et bien eut lieu entre, d’un côté Hachemi Sahnouni et Abdelfattah Zeraoui Hamadach, et de l’autre côté Abdelaziz Belkhadem, SG du FLN et un haut gradé de l’armée dont l’identité n’a pas été révélée.
Y a-t-il des dysfonctionnements au sommet ?
Difficile de répondre quand on connaît l’opacité du système. Mais puisque Ahmed Ouyahia a démenti l’existence d’un tel projet, qui donc a promis aux islamistes du parti dissous une prochaine absolution des crimes commis au nom de la religion ? Car autrement, se peut-il que ces prédicateurs soient des affabulateurs ? Non, s’ils se sont permis d’avancer sur un terrain aussi sensible c’est qu’ils ont reçu des assurances. Et l’article paru dans le quotidien français Le Monde n’est pas dénué de sens. C’est une opération de communication bien pensée. Mais à quelle fin encore une fois ? Saïd Rabia est lui catégorique : l’on peut conclure que ce n’est donc pas à une rumeur qu’on a affaire, mais à une démarche bien réfléchie et qui donne à voir toute l’étendue des dysfonctionnements qui frappent l’appareil de l’Etat.
Dans le contexte qui est celui de l’Algérie aujourd’hui, on ne peut interpréter le fait de remettre sur la table le projet d’amnistie générale, que le président Bouteflika n’a pas manqué d’évoquer en avril 2009, soutenu par des membres fondateurs du parti dissous (FIS) et par d’anciens chefs terroristes, mais récusé totalement par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a coupé court hier à cette idée, que comme d’importantes divergences au sommet de l’Etat. On ne peut pas en faire une autre lecture.
Lire par ailleurs l'article original : Révélations : Comment Belkhadem négocie une amnistie générale pour des milliers de terroristes | DNA - Dernières nouvelles d'Algérie
Commentaires (2) | Réagir ?
Réponse, le pouvoir veut ressortir sa carte violence véhiculée par le FIS du pouvoir afin de faire peur au peuple avec des masques barbus.
La décennie noire d’intégristes est révolue, le peuple n'y croit plus à la religion politique, ils ont joué sur sa corde sensible qu'est l'islam mais le résultat est suffisamment négatif qu'il ne croit plus aux nouveaux prophètes (Ali et consorts) il attend un dé-clique pour supprimer ce pouvoir et les intégristes peuvent se renfermer dans leur kamis fini la salate dans les rues boueuses d'Alger et la sedjda sur les trottoirs pour leurs commendataires.
Alyhi yamoute wa alayha yahia le pouvoir et le pouvoir. Pensez-y un peu si ces intégros ne sont pas au services du pouvoir comment peuvent-ils être libérés amnistiés avec plus de 200 000 morts sans compter les disparus et les exilés ? Réponse peut être donnée pas Abassi et Sahnouni ou Alilou.
A bon Algériens (nes) Salut
Moi je m'adresse aux gens honnêtes au sein du DRS (j'ai l'intime conviction qu'il n'y a pas que les généraux pourris qu'on connait "la vingtaine aux commandes") , jusqu'à quand comptez-vous laisser pourrir la situation dans votre pays ? Pour qui vous voulez livrer votre peuple (le peuple algérien que vous êtes sensés protéger) ? Vous savez que le peuple est au courant de tous ces marchandages par la voix officielle de l'intox. Assainissez les rang de l'armée, redonnez-lui son âme et son statut auprès des Algériens, arrêtez de défendre ces truands. Qu'attendez-vous de Toufik, de Boutef, de Belkhadem ou d'Ouyahia ? a'en a marre encore un peu et le peuple algérien ne croira plus en vous !