L'Egypte ouvre à partir de samedi sa frontière avec Gaza de façon permanente
L'Egypte va ouvrir le point de passage avec la bande de Gaza de façon permanente à partir de samedi, afin d'alléger le blocus imposé par Israël à cette enclave palestinienne contrôlée par les islamistes du Hamas, a indiqué mercredi l'agence officielle Mena.
Cette mesure devrait irriter Israël qui s'était inquiété auparavant du projet égyptien d'ouvrir quotidiennement ce passage, le seul de l'enclave palestinienne qui ne soit pas contrôlé par Israël.
Les autorités égyptiennes vont ouvrir "à compter du 28 mai le point de passage de Rafah tous les jours de 09H00 à 17H00 locales, à l'exception des vendredis et des jours fériés", a précisé MENA.
"Les femmes palestiniennes de tout âge seront exemptées de visa, de même que les hommes âgés de moins de 18 ans ou de plus de 40 ans", a-t-elle ajouté. L'exemption s'applique aussi aux Palestiniens voulant étudier en Egypte tant qu'ils ont une preuve de leur acceptation dans une université égyptienne.
"L'ouverture du passage fait partie des efforts égyptiens destinés à mettre fin aux divisions interpalestiniennes et à réaliser la réconciliation nationale", toujours selon Mena.
Malgré de précédents allègements des restrictions, les Palestiniens de Gaza devaient toujours coordonner leur entrée en Egypte avec les services de sécurité ou prouver un besoin d'aide humanitaire pour entrer en Egypte.
Le 29 avril, le ministre égyptien des Affaires étrangères Nabil al-Arabi avait annoncé que son pays s'apprêtait à ouvrir de manière permanente la frontière avec Gaza, deux jours après le parrainage par l'Egypte d'un accord de réconciliation entre les frères ennemis palestiniens le Hamas et le Fatah.
Il avait souligné que son pays n'accepterait plus que le terminal de Rafah reste bloqué et jugé "honteux" de le maintenir fermer.
Depuis que le président égyptien Hosni Moubarak a cédé le pouvoir sous la pression de la rue le 11 février, les nouvelles autorités égyptiennes ont desserré l'étau sur le passage de Rafah, qui n'était auparavant ouvert que de manière exceptionnelle, quelques jours par mois, pour des raisons humanitaires.
Le régime déchu de M. Moubarak était régulièrement accusé de complicité de fait avec le blocus israélien pour son refus de maintenir le terminal ouvert, une décision qu'il justifiait en invoquant la lutte contre les trafics de toutes sortes avec l'enclave palestinienne.
De très nombreux tunnels ont en effet été creusés sous la frontière entre l'Egypte et Gaza pour faire passer toutes sortes de marchandises, y compris des armes.
Imposé en juin 2006 à la suite de l'enlèvement d'un soldat israélien, le blocus de la bande de Gaza a été considérablement renforcé après la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par le Hamas.
Israël l'a assoupli à la suite d'intenses pressions internationales après la mort de neuf Turcs dans un assaut de sa marine le 31 mai 2010 contre une flottille humanitaire qui tentait d'atteindre le territoire palestinien. Mais il a maintenu un strict blocus maritime et l'interdiction des exportations.
AFP
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