A défaut d'interlocuteurs de poids, Bensalah se contente des partis "oubliés"
Nous l'écrivions dans notre éditorial de la semaine. A défaut d'avoir à la table du dialogue les grosses cylindrées de la scène politique, le pouvoir par la voie du trio Bensalah, le général Touati et Boughazi est en train de remettre au goût du jour la foultitude d'associations politiques qui n'ont d'autre existence que comme alibi au régime en place. Le ballet de ces personnes exhumées pour la circonstance est affligeant. Ainsi donc, en trois jours, on a vu défiler le RPR de l'inamovible Merbah, le MEN d'un certain Ali Boukhezna, le MJD de Mahdjoubia Chalabi, le PND, ... des illustres inconnus qui avaient un temps meublé la scène en contrepartie de généreuses aides de l'Etat. Même le président de la très imprononçable CNCCPPDH de Ksentini est appelé au renfort pour meubler les rendez-vous de plus en plus rachitique de cet improbable dialogue de sourds. On prend les mêmes et on recommence. Ainsi donc c'est avec des saisonniers de la politique que la commission compte proposer une Loi fondamentale qui va régir l'immense destin de notre pays ! Franchement, l'Algérie mérite beaucoup mieux que le triste spectable que les premiers responsables lui offrent.
Encore une fois tout va en vrille. Sinon comment peut-on croire décemment que de telles rencontres plates, sans épaisseurs politiques, sans dimension programmatique puissent aboutir à une véritable plate-forme d'accélération des réformes ? Comment des personnes qui avaient l'habitude de dire "oui" peuvent dire aujourd'hui "non basta proposons autre chose de meilleur à l'Algérie ? En dépit d'un front social qui gronde en sous-sol, en surface et l'urgente nécessité d'un véritable ressaisissement du processus politique, en haut lieu on préfère replâtrer, tromper l'opinion et faire semblant. Qu'on ne se trompe pas ! La seule conclusion possible à retenir de ce spectacle : le président et ses proches conseillers ne sont manifestement pas décidés à lancer l'Algérie dans la voie d'une authentique ouverture vers la société civile. Ce cycle de rencontres peut aboutir à tout sauf à ce qu'attendent les Algériens.
Y. K.
Commentaires (5) | Réagir ?
Des personne comme Benhabyles et Abidet devraient avoir honte de vouloir se prostituer de la sorte.
Des réformes profondes ou comment réchauffer le bendir en appelant à la rescousse les partis oubliés et les courtisans attitrés que le système maintient toujours dans son giron pour les manoeuvres de parade et de simulation qui l'aideront à conforter son trône qui vacille. Il est capable de recourir au mercenariat politique zenga-zenga pour acheter la paix et mater les opposants réfractaires qui oseraient relever la tête. Cette fois-ci c'est le système qui paie pour entretenir la paix contre les taghouts et contre tous ceux (ou celles) qui ne reconnaissent pas sa réconciliation et ses compromissions scandaleuses avec les partisans de l'intégrisme islamiste.