Libye: les combats se concentrent sur Misrata, l'Otan optimiste

Libye: les combats se concentrent sur Misrata, l'Otan optimiste

"Nous préparons le terrain pour avancer et conquérir l'aéroport, cela peut arriver à tout moment", a expliqué Omar Salem, 48 ans, commandant en charge des opérations, appelant l'Otan à bombarder des dépôts de munitions de l'armée à 5 km au sud de l'aéroport.

La lutte entre rebelles libyens et forces du colonel Mouammar Kadhafi se concentrait lundi sur la ville de Misrata (ouest), alors que le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen a fait part de son optimisme sur l'évolution de la situation.

"La partie est terminée pour Kadhafi. Il devrait réaliser rapidement et non plus tard qu'il n'y a pas d'avenir pour lui ou pour son régime", a déclaré M. Rasmussen à la chaîne américaine CNN. "Son temps est compté. Il est de plus en plus isolé", a-t-il assuré.

Tout en se disant "très optimiste" quant à un départ du colonel Kadhafi après quatre décennies, le secrétaire général de l'Otan a précisé que la solution à la crise libyenne ne pouvait pas être militaire. "Nous avons besoin d'une solution politique" pour sortir de l'impasse, a-t-il insisté.

L'Otan a pris fin mars le commandement des opérations militaires en Libye, menant en deux mois plus de 2.260 frappes, sous mandat de l'ONU, pour empêcher les forces pro-Kadhafi contre des civils.

L'intervention a mis fin à l'offensive massive du régime contre l'Est libyen aux mains des rebelles, mais le conflit semble depuis s'enliser, avec des poches de combats à Misrata, grande ville côtière à 200 km à l'est de Tripoli, et dans les montagnes berbères du sud-ouest.

A Misrata, assiégée depuis plus de deux mois, d'intenses combats se sont déroulés dimanche sur trois fronts: Shintan à l'est, l'académie militaire et la route de l'aéroport au sud et Bourgueya à l'ouest, selon un correspondant de l'AFP.

Les rebelles ont déclaré avoir renforcé leur contrôle à Bourgueya et concentrer leurs efforts dans le secteur de l'aéroport.

"Nous préparons le terrain pour avancer et conquérir l'aéroport, cela peut arriver à tout moment", a expliqué Omar Salem, 48 ans, commandant en charge des opérations, appelant l'Otan à bombarder des dépôts de munitions de l'armée à 5 km au sud de l'aéroport.

Après une semaine d'accalmie, la ville a été à nouveau la cible de bombardements intenses aux obus de mortier et de roquettes Grad.

A Benghazi, fief de la rébellion dans l'Est, un porte-parole des rebelles, Saddoun al-Misrati, a déclaré dimanche que les stocks actuels en eau et en nourriture permettraient à Misrata, dont les accès terrestres sont coupés et le port régulièrement bombardé, de tenir "un mois encore à peu près".

Il a précisé que des sources médicales à Misrata avaient établie le bilan des combats et des bombardements à 828 morts depuis février jusqu'à la semaine dernière, mais que plus de 200 personnes disparues étaient aussi probablement mortes.

Il a rappelé que les armes légères des rebelles à Misrata face aux chars et à l'artillerie des pro-Kadhafi étaient insuffisantes. "Nous voulons des armes qui changent la donne, quelque chose pour modifier l'équilibre", a-t-il insisté.

Le conflit libyen a déjà fait des milliers de morts, selon le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno-Ocampo. Et plus d'un demi-million de personnes, essentiellement des travailleurs étrangers, ont fui le pays depuis la mi-février.

Certains ont tenté de le faire par bateau. La petite île italienne de Lampedusa a accueilli ce week-end plus de 2.100 réfugiés de Libye. Plusieurs d'entre eux ont affirmé avoir assisté au naufrage d'une autre embarcation transportant 600 personnes au départ de Tripoli et vu "de nombreux cadavres".

Dans le sud-ouest, 50.000 Libyen sont passées ces dernières semaines en Tunisie par le poste-frontière de Dehiba, tenu par les rebelles. Ces réfugiés ont été accueillis en grande majorité par des familles tunisiennes, et pour quelques milliers dans des camps.

AFP

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