Un point sur la situation en Egypte, Libye et Tunisie
Egypte. Le bilan des affrontements entre musulmans et chrétiens est lourd : 12 morts et plus de 200 blessés, avait annoncé dimanche des responsables de la santé égyptienne, a appris l'AFP. 190 personnes vont être déférées devant un tribunal militaire, a par ailleurs annoncé l'armée égyptienne dimanche 8 mai. Les principaux affrontements se sont produits autour d'une église du quartier d'Imbaba. Celle-ci a été attaquée par des musulmans au motif qu'une chrétienne supposée vouloir se convertir à l'islam y serait enfermée. Une autre église a été incendiée dans ce quartier. D'importants effectifs de soldats et de policiers anti-émeutes ont été déployés. Les militaires ont tiré en l'air pour tenter de séparer les deux camps. Le climat général demeure très tendu dans la capitale égyptienne.Les raisons de cette brusque montée de haine entre les deux communautés sont encore floues. Voire contradictoires.Un prêtre rapportait qu'au moins cinq Coptes ont été tués lors de cette attaque perpétrée selon lui "par des voyous et des salafistes qui ont tiré sur nous"."Ce sont eux qui ont commencé à tirer sur nous. Nous étions pacifiques", a quant à lui assuré Mamdouh, un manifestant musulman. D'autres témoins voient en ces déchirements interconfessionnels la main des fidèles à l'ancien régime.Un constat : le sentiment d'insécurité est persistant depuis la révolution qui a balayé Moubarak et son clan. Ce qui ne va pas faciliter le retour des touristes tant attendus par les tours opérateurs.
Libye. Les combats armés se poursuivent avec toujours la même intensité sur la ligne de front qui sépare les révolutionnaires du conseil national de transition et les fidèles à Mouamar El Kaddafi. Misrata, située à 200 km à l'est de Tripoli, est la cible de bombardements des troupes loyalistes. Les révolutionnaires ont indiqué avoir renforcé leur contrôle à Bourgueya et la bataille se concentrait dans le secteur de l'aéroport."L'armée est positionnée à l'aéroport et des dépôts de munition se trouvent dans le marché tunisien, à 5 km au sud. Nous avons besoin que l'Otan les bombarde", affirme le commandant, Ahmad Bassem. En attendant l'arrivée des armes promises par l'Italie, la situation générale est très inquétante. Seul un bateau d'aide humanitaire par semaine arrive désormais à Misrata, depuis deux semaines. Des sources médicales à Misrata ont établi un bilan de 828 personnes tuées à la date de mercredi 4 mai, mais plus de 200 ont disparu.A retenir la déclaration du secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, qui estimait dimanche que "la partie est terminée" pour le dirigeant libyen. Ce conflit qui dure depuis deux mois devait être résolu par "des moyens politiques", et "non militaires... Il devrait réaliser rapidement et non plus tard qu'il n'y a pas d'avenir pour lui ou pour son régime", a déclaré le responsable de l'OTAN
Tunisie. L'arrivée du nouveau gouvernement n'a pas encore endigué la violence qui paralyse le pays du jasmin. Des scènes de pillages sont quotidiennement enregistrées à Tunis et dans plusieurs régions de l'intérieur. Las, les Tunisiens appréhendent d'éventuels dérapages qui pourraient s'avérer compromettant pour une bonne transition démocratique. Pour tenter d'annhiler les scènes de violences, le gouvernement de Béji Caïd Essebsi a restauré, depuis le week-end, le couvre-feu, levé le 15 février dernier, un mois après la chute du régime Ben Ali. Il touche essentiellement Tunis et sa grande banlieue. Mais la mesure suffira-t-elle pour rétablir l'ordre ?
Sources AFP, Le Matin
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