Colonisation : des restes de grands chefs algériens à Paris
Qui l'eût cru ? Les dépouilles mortuaires de valeureux résistants algériens sont toujours conservés au musée de Paris.
L'histoire algéro-française ne finit pas de révéler d'étranges secrets. A la veille de la commémoration des terrifiants massacres du 8 mai 1945, la révélation faite par Farid Belkadi, chercheur en histoire en France, a valeur d'une bombe dans les relations algéro-françaises. Dans une déclaration à l'APS, ce chercheur spécialiste de l'histoire antique et de l'épigraphie libyque a confié que des restes mortuaires de dizaines de résistants algériens à la colonisation française, dont ceux de Chérif Boubaghla (mort en 1854) et de Cheikh Bouziane des Zaâtchas (mort en 1849), ont été retrouvés au Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) de Paris, conservés depuis 1880, Les crânes secs pour la plupart, appartiennent à Mohamed Lamjad Ben Abdelmalek, dit Chérif Boubaghla (l'homme à la mule) qui avait participé à la résistance en Kabylie au côté de Fadhma N'soumeur, au Cheikh Bouziane, le chef de la révolte des Zaatchas (dans la région de Biskra en 1849), à Moussa El-Derkaoui et à Si Mokhtar Ben Kouider Al-Titraoui. Enfin, la tête momifiée d'Aïssa Al-Hamadi, qui fut le lieutenant du Chérif Boubaghla, fait partie de cette découverte. De même que le moulage intégral de la tête de Mohamed Ben-Allel Ben Embarek, le lieutenant et alter ego de l'Emir Abdelkader. "Il a fallu des recherches subsidiaires pour savoir qui était qui, en ce qui concerne les donateurs ou les collectionneurs, certains sont médecins militaires, d'autres sont anthropologistes", a confié le chercheur, qui signale que les crânes de Boubaghla, de Bouziane, de Moussa Al-Darkaoui... portent tous un numéro d'ordre inscrit à même l'os.Ces restes sont calfeutrés dans de vulgaires boîtes cartonnées, qui évoquent les emballages à souliers ! "Une bien triste fortune pour des hommes de la trempe de Chérif Boubaghla qui sacrifia sa vie et son existence pour que vive l'Algérie libre", a-t-il regretté. Ce chercheur est le premier algérien à avoir accès à cette triste collection, le but de son travail n'est pas de faire un exposé nécrologique sur la découverte "accablante" de restes mortuaires d'Algériens gardés dans des boîtes cartonnées ou du formol dans un Musée français, mais d'attirer l'attention sur ces héros algériens privés de dignes sépultures. Selon le directeur des collections au MNHN de Paris, Philipe Mennecier, "rien n'empêcherait le rapatriement de ces restes mortuaires. Il suffit que la partie algérienne en formule la demande". "Ce sont à l'origine des donations qui font partie du patrimoine national. Et seul un accord entre l'Etat algérien et l'Etat français pourrait faciliter la démarche de rapatriement", a-t-il précisé
Sources APS/ ElWatan.com
Commentaires (2) | Réagir ?
Napoléon de Bonaparte est-il lui aussi dans une boite de souliers au musée de Paris ?
Ce sont là des crimes infâmes, ignobles et scandaleux....... Mais pour une demarche il faut au prealable avoir un chef d'etat et un gouvernement pour esperer une reaction solennelle sur les horreurs de la colonisation et faire taire a jamais ceux qui pretendent qu'il existe un quelconque rôle positif de la présence Française en Afrique du nord. Nier les vérités historiques c'est faire preuve d'un simplisme abject, Surtout venant d'un pays qui prétend adopter la melodie sur la defense des droits de l'homme.