Dans Liberté : Benchicou parle de la presse bataglia et ...du Matin
Le quotidien algérien Liberté consacre un article à l'ancin directeur du Matin. Le voici dans son intégralité.
Il est sans doute l’un des plus talentueux journalistes de sa génération. Avec un sens de la formule dont lui seul connaît le secret, Mohamed Benchicou, quelque peu effacé ces dernières années après sa sortie de prison, mais toujours présent dans son Matin, dans sa version électronique, avec aussi quelques apparitions dans le Soir d’Algérie apporte à la faveur d’une sollicitation de Liberté son regard sur la situation de la presse aujourd’hui, à la lumière d’un contexte complexe, en pleine mutation. Demeuré fidèle à une certaine idée de la presse dont il ne se lasse pas de dénoncer les travers et d’en louer les sacrifices, il évalue l’état de notre presse aujourd’hui face à l’émergence de nouveaux médias, et les défis auxquels elle est confrontée. “En 2011, elle reste à cheval sur l’honneur et la forfaiture. Avec le boom des réseaux et médias sociaux (facebook, Twitter), l’émergence des nouveaux sites d’information, les mouvements de protestation initiés dans les médias publics (radio, ENTV, APS, El Moudjahid…), on peut dire que la presse algérienne, en cette année 2011, paraît avoir reconquis timidement, après tant d’années d’humiliation, ce que Camus appelait le jeune visage de la grandeur retrouvée” dit-il. “Le fait que des journalistes refusent de s’abaisser à la servitude du mensonge est quelque chose de prometteur pour l’avenir de la presse algérienne”, relève-t-il encore. Un bémol cependant : “Mais dans sa structure, la presse algérienne est toujours celle d’un État bananier. C’est la rançon payée à l’inertie et au fait que nous n’ayons pas encore fait notre révolution du jasmin. Tous les espaces de la création sont mis sous tutelle par l’État policier, dans le cadre de la stratégie de contrôle et de conditionnement de la population, que ce soit dans le journalisme, le cinéma, le théâtre ou l’édition”, regrette l’auteur des Geôles d’Alger.
Que faut-il alors pour que la presse devienne réellement libre ? “La presse algérienne ne sera vraiment libre que lorsque le dispositif de la désinformation sera mis hors d’état de nuire et restitué à sa vocation de service public (…), croire en elle-même et refuser de collaborer avec l’État policier”, estime t-il. Benchicou est convaincu que le régime réfractaire à l’existence d’une presse libre fera tout pour discréditer les journaux à travers notamment ce qu’il l’appelle “la presse baltaguia” du nom de ces perturbateurs de la révolution égyptienne (1). Mais de façon plus globale, il observe que la consécration d’une presse libre n’est pas uniquement du ressort des journalistes, mais aussi de la lutte de tous les citoyens épris de liberté. “En vérité, la presse libre n’appartient pas aux journalistes mais aux peuples. C’est une affaire des citoyens. Seule la société a besoin d’un porte-voix moderne et démocratique pour être informée, et participer à la vie de la nation. Le régime, lui, n’a besoin que d’outils de propagande, d’instruments de la désinformation (...) Elle reste tributaire des luttes populaires pour la justice et la démocratie et du processus historique de transformation de l’État policier algérien en un État démocratique”. Hostile aux États généraux de la presse dans le contexte actuel, “une idée cynique”, selon lui, “et avec qui ?” s’interroge-t-il. Benchicou ne se fait pas trop d’illusions sur les dernières annonces présidentielles. “Ce régime est désormais disqualifié pour s’occuper de liberté de la presse. Il n’est ni fiable ni digne de confiance. Que nous prépare-t-il ? Que Bouteflika commence par restituer la télévision aux Algériens, qu’il arrête de financer la presse baltaguia, qu’il rétablisse le droit de créer des journaux, qu’il rétablisse le dépôt légal dans son statut de simple déclaration…”, soutient-il. Interrogé enfin sur un éventuel retour du Matin, Mohamed Benchicou qui soutient que celui-ci n’a pas tout à fait disparu promet qu’il retrouvera ses lecteurs après le départ… du régime.
“Mais Le Matin n’est jamais parti ! Il est dans le cœur des Algériens (…) Aujourd'hui encore, je pense que sa disparition dans l'honneur apporte plus à la cause de la liberté qu'une existence dans l'indignité (…) Le Matin retrouvera ses lecteurs après le départ de ce régime. Il reviendra indemne et intact de compromissions. Nous, on a le temps. Le temps et la détermination”, conclut-il.
Karim Kébir
(1) En fait la déclaration exacte est celle-là : " Le régime autocratique, bâti sur le travestissement des faits et le mensonge, lâche quotidiennement sur l’Algérien, ses tanks de la désinformation et de la propagande que sont l’ENTV, la radio et l’APS auxquelles s’ajoute une certaine presse privée supplétive, que j’appellerais la « presse bataglia », pitoyable et honteuse, dirigée par des pantins qui se piquent de posséder une « ligne téléphonique » directe avec le DRS plutôt qu’une ligne éditoriale, chargée de parasiter l’influence des titres indépendants, reliée au DRS et actionnée par le colonel Fawzi."
Commentaires (8) | Réagir ?
L'eau de javel, la poudre et le liquide ISIS sont des inventons des kouffars, il faut aller se laver plus loin avec de l'eau de pluie ou du sable lorsqu'on ne veut pas évoluer. On connait les avocats du Diable mais on ne savait pas qu'il existe aussi des avocats de Dieu sachant que la relation entre Le Dieu et Le Diable est trés forte pour ceux ou celles qui y croient.
Je vois que vous avez supprimé ma réaction après l'avoir affichée un petit moment. Vous faîtes donc de la censure comme celle que vous dénoncez. J'ai la capture d'écran de la preuve de le censure. Je vais poster ce texte sur d'autres forums pour dénoncer votre facilité à insulter les gens y comppris Dieu pour ensuite faire passer ceci pour de la liberté d'expression.
Voici le texte que vous avez censuré:
C'est un peu bizarre quand même M. Benchicou que vous choisissiez toujours le moment des dates symboliques liées à la liberté d'expression ou de la presse pour vous distinguer et faire distinguer vos écrits que je ne partage pas rien que pour leurs titres provocateurs qui sont le signe de votre irrespect à autrui et à la liberté d'autrui. A chaque fois vous détournez les moments symboliques des combats en matière de liberté de la presse et d'expression par un tintamarre que vous faîtes autour de vos écrits et vous faites oublier de la sorte le combat des hommes humbles contre la vraie censure et les vrais problèmes de l'ehure. Vous participez d'une autre manière à l'affaiblissement du combat pour la démoccratie rien que par vos titres insultants surtout pour la communauté musulmane nationale très majoritaire en Algérie. J'ignore à quoi renvoit le titre ''le mensonge.... '' que je me refuse d'écrire mais je le trouve honteux comme est honteuse cette forme de liberté d'expression qui a tous les aspects d'un couteau de voyou. Je ne suis pas opposé au fait que vous publiez vos écrits et je voudrais qu'ils soient ignorés comme l'est l'autre livre d'une dame qui n'a pas trouvé mieux pour attirer l'attention des gens qu'à titrer ''A Contre-Coran'' son machin. Je vous ai serré la main un jour à la maison de la culture de Tizi-ouzou croyant que vous avez été victime d'une injustice. Je vais de ce pas me laver les mains à titre symbolique et à l'eau de javel...
Encore un autre marabout. Tous les Kabyles qui défendent l'islam de cette maniere sont des marabouts. Le vrai kabyle n'est pas fanatique. Mon pere et ma mere étaient des musulmans pratiquants mais ne se sont jamais mele de ma vie privée. Et puis Mr Ouahmad, pensez vous que dieu a vraiment besoin de votre defense?