Libye: les Occidentaux à la peine pour faire chuter Mouammar Kadhafi

Libye: les Occidentaux à la peine pour faire chuter Mouammar Kadhafi

Mardi, la quarantaine de pays réunis à Londres se sont voulu rassurants et unanimes, avec le constat qu'"un bain de sang a été évité", encore salué mardi soir par Barack Obama.

En dépit de la création d'un "groupe de contact" sur la Libye, les Occidentaux qui bombardent depuis près de deux semaines des cibles militaires semblent à la peine dans leur recherche d'une cohésion internationale sans équivoque destinée à faire chuter Mouammar Kadhafi.

Exil ou non pour le chef d'Etat libyen, au pouvoir depuis plus de 40 ans ? Aide militaire ou non aux rebelles de Benghazi ? Partage plus ou moins clair des rôles entre le "pilotage politique" des opérations militaires et la direction de ces dernières par l'Otan...

Mardi, la quarantaine de pays réunis à Londres se sont voulu rassurants et unanimes, avec le constat qu'"un bain de sang a été évité", encore salué mardi soir par Barack Obama.

Mais sur le fond, plusieurs questions restent en suspens.

Fer de lance d'une coalition internationale d'une dizaine de pays, Etats-Unis, France et Royaume-Uni ont parlé d'une même voix pour dire qu'après d'intenses bombardements, "rien n'était acquis" et que la guerre devait "continuer (...) jusqu'à ce que les objectifs de (l'ONU) soient atteints, c'est-à-dire que les populations civiles ne soient plus menacées".

Selon l'Italie, plus de 35 pays les ont rejoints pour ajouter que le noeud du problème était le colonel Kadhafi et que ce dernier devait quitter le pouvoir, même si cet objectif ne figure dans aucune résolution de l'ONU.

Les moyens d'y arriver font diverger les membres du tout nouveau "groupe de contact" sur la Libye.

Certains - Italie, Espagne - évoquent un exil du chef d'Etat libyen, d'autres parlent de sa comparution devant un tribunal pénal international pour sa participation présumée à des crimes de guerre. Sans insister sur cette dernière éventualité, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, a jugé cette semaine qu'il revenait avant tout "aux Libyens de s'en débarrasser".

Pour hâter la chute du régime et mettre un terme au plus tôt à des opérations aériennes coûteuses en période de crise économique pour certains des pays les plus riches de la planète, Washington a ouvert la voie à une réflexion sur la nécessité ou non d'armer les rebelles, ce que réclament ces derniers.

La résolution 1970 de l'ONU interdit toutefois "la fourniture directe ou indirecte, la vente et le transfert d'armes ou de matériels connexes de tous types". Mais la suivante, la 1973, prévoit "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils.

Avec un passage de relais de toutes les missions militaires à l'Otan jeudi, la coalition des pays ayant ouvert le feu contre les troupes de Kadhafi devrait selon toute logique se fondre dans l'Alliance, quitte à bâtir des arrangements spécifiques pour les pays non-membres participant aux missions aériennes (Qatar, Emirats Arabes Unis).

Elle a pourtant encore eu une réunion mardi matin à Londres. Et pourrait se retrouver à nouveau, d'après Paris.

Si la stratégie globale est désormais de la responsabilité du "groupe de contact", l'unanimité de sa vingtaine de membres risque de pâtir à l'avenir de questions épineuses. Comment assurer sans troupes au sol la sécurité de l'acheminement de l'aide humanitaire sur lequel tous "veulent mettre le paquet" ? Que faire face à des colonnes de chars se dirigeant vers une ville ?

"Le choix des cibles, ce n'est certainement pas le groupe de contact qui va le faire, c'est la responsabilité de l'Otan", a souligné mardi le chef de la diplomatie française.

Parmi ses membres, figurent l'Allemagne et la Turquie, opposées au recours à la force. En 1999, en pleine guerre aérienne contre le Serbe Slobodan Milosevic, Paris s'était opposé au sein de l'Otan à Washington qui voulait bombarder des ponts. Cette opposition avait alors été jugée éminemment politique.

AFP

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Bey Mustapha BEBBOUCHE

Remarquez que lors de la prise de photo de la quarantaine de pays réunis à Londres, les représentants du Qatar et des Emirats Arabes Unis étaient les seuls à baisser la tête car il viennent de se rendre compte qu'ils sont devenus la risée du Monde Arabe. S'allier à une coalition occidentale inspirée par le sionisme mondiale pour bombarder le peuple frère de Libye est une haute trahison. L'ignorant QATAR vient non seulement d'être la risée du monde Arabe et du monde libre mais surtout il vient de faire effondrer le seul média Arabe "el jazeera" que le monde entier aimait pour son professionnalisme. "el jazeera" n'a pas été neutre dans les évènements de Libye car dévié par des sponsors Qataris irresponsables.

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Kamel Mehri

El Salam,

Mais quoi attendre d'un Président en perte de vitesse dans son propre pays. Je suis désolé de dire que les pays coalisés qui sont entrain d'envoyer des misiiles à tout-va vers la Libye sont hors feuille de route de la décision du conseil de sécurité de l'ONU. Il était question que ceux-ci empêchent les avions libyens de Kadhafi de survoler l'espace aérien. Mais pas d'aller bombarder le pays, alors qu'il pourrait y avoir à 100% des dommages colatéraux.

C'est pour une juste cause me direz-vous, mais dans ce cas précis la résolution 1973-2011 des Nations Unies stipule qu'il fallait juste opérer de manière à ce que le régime de Kadhafi n'utilise pas d'avions de combat pour mater la rebellion "NO FLY ZONE". Finalement les pays coalisés se sont mis à bombarder les positions aux alentours de la capitale TRIPOLI. Le conseil de sécurité de l'O. N. U devrait revoir sa copie en étroite collaboration avec les pays intervenants, sans oublier les arobo-musulmans qui ont participé à la réunion de Paris. Pas la peine de s'étendre sur ce qui se passe dans les pays respectifs de ceux-ci. A titre d'exemple le Qatar, un petit pays producteur de gaz (dont les réserves sont classées 3ème ou 4ième dans le monde). Ce pays est un exemple de démocratie à la russe, l'actuel Emir a destitué son propre père dans les années nineties qui avait été contraint de séjourner en France et ailleurs en Europe. Ce dernier avait lui même destitué son cousin vers le début des seventies, alors on peut se faire une idée sur ce gros Emir qui veut * * * * plus gros que son derrière. En toute circonstance, il faut regarder sa bosse avant de regarder celle des autres. Le problème Libyen devrait se régler entre arabes, malgré jusqu'à un passé récent aucun d'eux n'est démocratique, mis à part le Liban. Et encore... c'est instable mais pourrait faire mieux.

Alors, pour le meneur des coalisés, pas la peine de le nommer. Il a tellement déçu la majorité de ceux qui lui ont donné leurs voies en 2007, et de ce fait à 13 mois de la présidentielle, Mister SARKO n'a pas trouvé mieux que de se montrer en menant tambour battant et clairon en main pour qu'on s'ingère dans les affaires d'un état souverain. Croyez vous que ce sont les petits arabo-libyens qui lui font pitié et ceci l'a poussé à aller à leur secours???? Il faut se poser des questions au sujet du pourquoi de la chose..... Avant de voler au secours des arabes résidents dans le sud de la méditerranée, il faut s'occuper de ceux qui vivent chez soi, et lutter contre la discrimination et le communitarisme. N'est ce pas les logico-laïco-liberto-fraterno-égalico-démocratico-droits humains etc.

Sarko a trouvé un ALIBI inespéré pour attaquer la Libye afin de se donner plus de poids dans l'intérieur de l'Hexagone.

Pour faire chuter Mouammar, les pays de la coalition vont être obligés d'envoyer des militaires sur le terrain qui vont eux aussi risquer leurs vies. Cela devrait se décanter de manière politique, et par le biais des pays arabes.

Restons éveillés et faisons travailler comme d'hab' notre ciboulot.

OUA EL SALAM! ! ! !

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