La coalition pourrait armer les insurgés libyens
Le mandat de l'ONU se limite à "la protection des civils", mais les États-Unis et la France "n'excluent pas" de fournir des armes.
La France est prête à discuter avec ses alliés d'une aide militaire aux rebelles en Libye, a déclaré mardi le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. "Ce n'est pas ce que prévoit la résolution 1973, ni la résolution 1970. Pour l'instant la France s'en tient à la stricte application de ces résolutions." a-t-il tempéré. "Cela dit, nous sommes prêts à en discuter avec nos partenaires", a déclaré le ministre lors d'une conférence de presse. Alain Juppé n'a pas précisé la nature exacte de l'aide dont la France entend discuter.
Il s'exprimait à Londres à l'issue de la première réunion d'un groupe de contact créé pour s'occuper du dossier de la Libye, et qui va réunir à l'avenir, selon lui, une vingtaine de membres, dont une quinzaine d'Etats complétés d'organisations (Onu, UE, Ligue arabe...).
Les États-Unis pour le départ de Kadhafi
Un peu plus tôt dans la journée l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, avaient indiqué sur la chaîne de télévision ABC que les États-Unis "n'excluaient pas" de fournir une assistance militaire aux insurgés libyens afin de les aider à renverser le colonel Mouammar Kadhafi. "Nous avons de toute évidence un grand intérêt à voir Kadhafi quitter le pouvoir", a dit Susan Rice, rappelant que si la mission des États-Unis dans le cadre du mandat de l'ONU se limitait à la "protection des civils", leur objectif à long terme était d'obtenir la chute du dirigeant libyen.
"Cela implique de couper les ressources de Kadhafi, de l'empêcher d'utiliser ses mercenaires, ses armes, de fournir une aide aux rebelles et à l'opposition, d'engager un processus politique", a détaillé Susan Rice. Interrogée sur la possibilité que les États-Unis fournissent une aide militaire directe aux rebelles pour remplir cet objectif, Susan Rice a répondu : "Nous n'avons pas pris cette décision (...). Mais nous ne l'excluons pas". "Kadhafi doit prendre la décision de quitter le pouvoir. Mais nous n'avons pas encore d'indications suggérant qu'il se préparerait à le faire", a poursuivi la diplomate.
"Nous entendons différentes choses de la part de différentes personnes autour de Kadhafi ou se réclamant de son entourage", a expliqué Susan Rice. "Mais plus que des mots, nous attendons des actes", a-t-elle dit. Elle a ajouté que ce serait en fin de compte au "peuple libyen de décider des circonstances du départ" du dirigeant. La secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait affirmé la semaine dernière que des proches du colonel Kadhafi avaient pris des contacts dans le monde entier pour trouver une porte de sortie au conflit.
AFP
Commentaires (0) | Réagir ?