L'ONU accuse des forces pro-Ouattara d'avoir tiré sur l'un de ses hélicoptères

L'ONU accuse des forces pro-Ouattara d'avoir tiré sur l'un de ses hélicoptères

Des partisans du président ivoirien reconnu par la communauté internationale auraient visé un appareil de l'Onuci à Duékoué, dans l'Ouest.

Selon l'Organisation des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci), l'un de ses hélicoptères "a essuyé des tirs" des forces soutenant le président reconnu par la communauté internationale Alassane Ouattara, lundi, au-dessus de la ville de Duékoué (ouest). L'hélicoptère "effectuait un vol de reconnaissance au-dessus de Duékoué", important carrefour stratégique de l'Ouest ivoirien, que les combattants pro-Ouattara affirment avoir pris à l'issue de combats lundi, selon un communiqué de la mission onusienne. "Des éléments des Forces républicaines (pro-Ouattara) sont les auteurs de ces tirs qui n'ont pas atteint l'hélicoptère", poursuit l'Onuci, condamnant "avec la dernière énergie cette attaque contre des Casques bleus qui constitue un crime de guerre". Le porte-parole de l'Onuci, Hamadou Touré, a précisé que les combattants pro-Ouattara avaient tiré avec une "mitrailleuse lourde".

Les forces soutenant Alassane Ouattara ont démenti mardi avoir tiré sur l'hélicoptère de l'ONU. "Nous connaissons très bien les hélicoptères de l'Onuci, nous ne pouvons donc pas tirer sur eux", a déclaré à l'AFP le porte-parole militaire des Forces républicaines, Seydou Ouattara, depuis leur fief de Bouaké (centre). "Cela ne peut venir que des miliciens et mercenaires (soutenant le président sortant Laurent Gbagbo) en débandade dans les forêts", a-t-il ajouté.

Les Forces républicaines, qui regroupent essentiellement les ex-rebelles contrôlant le nord du pays depuis 2002, ont lancé, lundi, une offensive contre les militaires fidèles au président sortant Laurent Gbagbo sur Duékoué, Daloa (centre-ouest) et Bondoukou (est). La mission onusienne "lance un appel pressant aux autorités compétentes pour que tout soit entrepris en vue d'identifier les responsables" de l'attaque contre son hélicoptère, "afin qu'ils répondent de leurs actes". "L'Onuci réitère sa totale impartialité militaire et exhorte, une nouvelle fois, toutes les parties à trouver rapidement une solution définitive à la crise post-électorale pour mettre fin aux souffrances du peuple ivoirien", selon le texte.

Les forces de Gbagbo auraient tiré sur des civils

L'Onuci a également accusé, mardi, des "forces loyales" au président sortant Laurent Gbagbo d'avoir tiré "sur des civils innocents" lundi, à Abidjan, "faisant une dizaine de morts". "De même, un groupe de jeunes pro-Gbagbo a imposé le supplice du pneu à un jeune homme brûlé vif dans le quartier de la Riviera. Un autre groupe a sauvagement agressé deux fonctionnaires de l'Onuci qui vaquaient à leurs occupations", selon un communiqué de l'organisation. L'Onuci "condamne cette vague d'exactions contre les populations civiles, et ces actes ne sauraient rester impunis", conclut-elle.

Depuis fin 2010, le camp Gbagbo demande le départ de l'Onuci, l'accusant d'avoir pris parti pour Alassane Ouattara dans le conflit postélectoral ayant fait plus de 460 morts, selon l'ONU. Les Nations unies reconnaissent Alassane Ouattara comme président. Dans le passé, des partisans de Laurent Gbagbo avaient attaqué des membres de l'Onuci ou leur véhicule. Ces derniers jours, le camp Ouattara a aussi critiqué la mission onusienne, l'accusant de ne pas assez protéger les populations civiles.

AFP

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