Nouvelle réunion du Conseil de sécurité jeudi sur la Libye

De nombreux pays rappellent que des frappes offensives en Libye ne sont pas prévues par la résolution de l'ONU.

Le Conseil de sécurité se réunira jeudi pour faire le point sur la Libye et prendre connaissance d'un rapport du chef de l'ONU sur l'évolution de la situation, une semaine après l'adoption d'une résolution autorisant le recours à la force. "Des consultations vont avoir lieu jeudi. Cela commencera par un compte-rendu du secrétaire général" de l'ONU Ban Ki-moon, a dit un diplomate à l'ONU à l'issue d'une réunion à huis clos lundi du Conseil de sécurité censée étudier une demande libyenne de réunion d'urgence. Mais la réunion de jeudi ne sera pas une réunion d'urgence et n'est pas motivée par la demande de Tripoli, a précisé le diplomate, sous le couvert de l'anonymat.

La résolution 1973, qui autorise le recours à la force en Libye, "demande au secrétaire général d'informer le Conseil sur (sa) mise en oeuvre. Ainsi allons-nous avoir une réunion", a dit un autre diplomate. Le Conseil de sécurité a reçu au cours du week-end une lettre du ministre des Affaires étrangères libyen Moussa Koussa demandant une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. "La Libye demande une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU après l'agression franco-américano-britannique contre la Libye, un Etat indépendant et membre des Nations unies", avait déclaré le ministère des Affaires étrangères libyen dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche.

L'Allemagne très réservée

Le Conseil de sécurité a adopté jeudi une résolution prévoyant de prendre "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils en Libye. Cette résolution stipule aussi que le Conseil recevra dans les sept jours une description de sa mise en oeuvre par le secrétaire général. Un diplomate onusien a précisé que la réunion du Conseil de sécurité organisée lundi avait été décidée à la demande de l'ambassadeur de Chine, Li Baodong, qui assure la présidence tournante du Conseil, après réception de la lettre libyenne.

Depuis samedi, les bombardements de la coalition internationale contre le régime du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi se succèdent, suscitant des commentaires parfois critiques. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a fustigé lundi la résolution de l'ONU, qui ressemble selon lui à un "appel aux croisades" et témoigne d'une tendance forte des Etats-Unis à recourir à la force contre des pays tiers.

L'Allemagne s'est dite quant à elle confortée, après les premiers bombardements en Libye, dans ses fortes réserves à l'égard de l'opération militaire, selon son ministre des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, citant les critiques de la Ligue arabe. "Nous avons dit très clairement depuis le début que nous ne participerions pas" à cette action de la coalition internationale, a-t-il déclaré à Bruxelles. "Cela signifie que nous estimons qu'il y a des risques" avec l'opération en cours, "et lorsque nous entendons ce que la Ligue arabe a dit hier (dimanche), malheureusement, nous constatons que nous avions des raisons d'être préoccupés". La Russie et l'Allemagne font partie des cinq pays qui se sont abstenus jeudi lors du vote de la résolution. Le chef de la Ligue arabe, Amr Moussa, avait déclaré dimanche que "ce qui s'est passé en Libye diffère du but qui est d'imposer une zone d'exclusion aérienne". Il est revenu sur ces propos lundi, expliquant qu'ils avaient été mal interprétés.

AFP

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