Belkhadem et l'imposture des mots.
L’inconvénient avec les mots c’est leur insolente souveraineté. On les croit asservis à nos combinaisons d’esprit et les voilà qui gambadent dans le pré d’en face, exhibant nos inavouables controverses, nous exposant aux ironies carnassières d’un public impitoyable envers les mauvais jongleurs… A son insu, Abdelaziz Belkhadem, tout à son délire démagogique et à ses ruses verbales, vient d’en être une parfaite victime. Avec l’accent enragé du patriote impénitent, le chef du gouvernement proclamait, ce jeudi, une vérité vieille comme l’injustice : «Il ne peut y avoir de réconciliation tant que le bourreau n’a pas demandé pardon à la victime. C'est la position du FLN» Comment ne pas se réjouir d’une si opiniâtre résolution surtout quand elle sort de la bouche d’un des principaux responsables du pays ? Abdelaziz Belkhadem appliquait ce salutaire postulat à la France coloniale, bourreau qui doit se repentir de ses crimes devant sa victime, l’Algérie indépendante. Et c’est là qu’il succombe à la perfidie des mots. Car enfin, M. Belkhadem, cette « position du FLN» dont nous découvrons qu’elle repose sur l’idée qu’une réconciliation est impossible « tant que le bourreau n’a pas demandé pardon à la victime », est aussi celle des familles victimes du terrorisme intégriste ! Pourquoi ne l’a-t-on jamais entendue de votre bouche à propos du bourreau Kertali, l’assassin de la jeune Nour-El-Houda, égorgée à Larbaâ pour avoir refusé de porter le voile ? Ou de Hassen Hattab, de Layada ou de Benaicha, tous bénéficiaires pourtant de la « réconciliation », votre réconciliation sans jamais avoir « demandé pardon à la victime ? » Faut-il croire que la « position du FLN» ne s’exprime que lorsque le « bourreau » qui refuse de s’excuser ressemble à Sarkozy et pas quand il s’appelle Madani Mezrag, le chef terroriste dont on se rappelle qu’il a publiquement refusé de s’excuser pour ses crimes et à qui, pourtant, M. Belkhadem propose la « réconciliation » ?
Mais c’est à cela que sert l’imposture des mots : à démasquer les imposteurs.
Mohamed Benchicou
Cette chronique m’a été inspirée par la lettre révoltée d’une lectrice. Je l’en remercie.
Mais c’est à cela que sert l’imposture des mots : à démasquer les imposteurs.
Mohamed Benchicou
Cette chronique m’a été inspirée par la lettre révoltée d’une lectrice. Je l’en remercie.
Commentaires (5) | Réagir ?
UN SPONSOR DU TERRORISME ISLAMISTE QUI DEMANDE A SES SBIRES DE S'EXCUSER ET DE DEMANDER PARDON AUX VICTIMES. ON AURA TOUT VU DANS CETTE ALGERIE DECHIREE.
Monsieur Belkhadem est toujours cherf de gouvernement et sécrétaire général du F. L. N. C'est toujouirs lui qui demande à la France des excuses pour ses crimes en Algérie, c'est toujours lui qui a conduit les tractations avec Benaicha à oued Rhiou sans lui demander des excuses aux victimes des hameaux de l'Ouarsenis, de Beni Bouatab et de Chenoua. C'est toujours lui qui écarte les vrais militants du F. L. N. pour céder la place à des opportunistes des circonstances. C'est encore lui qui parle aunom du président pour un troisième mandat où il sera le vice président. Belkhadem ne calcule jamais pour le peuple car il ne sait calculer que pour lui même.