Sortons de la guerre froide !

Sortons de la guerre froide !

Comment penser ces événements majeurs ? Faut-il faire le pari de la révolution, quelle que soit son issue ? Historiens, philosophes et sociologues répondent. Pour Alain Touraine, nous assistons à un changement général de période historique : le monde et le Moyen-Orient en particulier sont sortis de la guerre froide et de ses suites, et les problèmes sociaux internes l'emportent de plus en plus sur la logique des affrontements internationaux.

Le reproche fait aux intellectuels de se taire face au soulèvement populaire dans plusieurs pays arabes, et en particulier en Tunisie et en Egypte, doit en premier lieu être rejeté. Que souhaitent ceux qui l'expriment ? Des livres ou des textes comme ceux qui ont encensé Fidel Castro, Mao ou Khomeini ? Je me méfie plus encore des jugements négatifs sur les soulèvements actuels qui reposent sur un culturalisme anti-arabe encore plus inacceptable que les excès du tiers-mondisme. Je ne vois pas pourquoi être philosophe ou écrivain donnerait le droit ou le devoir de dire n'importe quoi sur n'importe qui comme s'il était le clergé de l'universalisme.

Mais si je commence en exprimant cette mauvaise humeur contre les prétentions élitistes de quelques intellectuels français, c'est pour prendre aussitôt le risque de dire moi-même pourquoi je crois que l'expérience iranienne a obscurci le jugement de beaucoup. Les intellectuels plutôt que "d'évoquer des précédents" doivent chercher et encourager tout ce qui peut renforcer les mouvements de libération présents dans des situations qui peuvent évidemment avoir d'autres issues et même se retourner contre l'idée de liberté. Ce qu'on doit attendre des "intellectuels" est qu'ils interrogent, au nom de ceux qui se soucient de la démocratie, les spécialistes dont les connaissances empêchent de commettre de lourdes erreurs mais qui n'apportent pas à eux seuls toutes les réponses.

Voici mon interrogation qui porte en elle la volonté de mettre en lumière les chances de libération qui sont activement présentes dans des événements qui, comme toutes les situations historiques de rupture, comportent beaucoup de significations différentes et même contradictoires entre elles. Notre rôle est de peser par l'analyse sur les événements pour renforcer ceux qui portent en eux l'avenir des libérations et de la démocratie et aussi de peser sur les gouvernements européens qui font preuve d'une défiance partisane contre les mouvements populaires.

L'idée dont je propose de partir est que le monde a vécu pendant un demi-siècle à l'ombre d'un conflit international, celui de la guerre froide et parfois chaude, comme en Corée ou pendant la crise des missiles à Cuba, entre le camp américain et le camp soviétique. Les européens, dans leur immense majorité, se sont sentis appartenir au camp occidental sans renoncer à leur critique et à leur protestation. Les mouvements intellectuels et sociaux aux Etats-Unis et au Canada comme en Europe occidentale ont été renforcés pendant cette période par les mouvements populaires, nationaux et démocratiques de l'Europe soviétisée, de Berlin à Gdansk, en passant par Budapest, Poznan et Prague, sans oublier Moscou. Au second camp appartenaient Cuba et sa zone d'influence autant que la Chine de Mao, ce qu'il faut avoir le courage de rappeler.

LUTTE DES CLASSES

Pendant cette longue période, malgré nos idées et nos préférences, ce fut l'affrontement entre l'Occident, avec ses égoïsmes et ses scandales et du totalitarisme du monde Léniniste qui a tout démoli. Malgré le vocabulaire le plus souvent utilisé, les "problèmes sociaux" n'ont occupé qu'une place secondaire pendant cette période. Ce que j'ai plus que quiconque le droit de dire, ayant consacré la plus grande partie de ma vie à la connaissance des dominations sociales et des mouvements sociaux qui les combattent. Pendant un demi-siècle, partout on a pensé davantage en termes d'amis ou ennemis qu'en termes de lutte des classes.

Cette réalité a été aussi massivement visible dans le monde arabe que par exemple en Amérique latine et plus encore. Pour deux raisons principales : la violence de la guerre menée par la France contre l'indépendance algérienne et le conflit à mort entre Israël et les palestiniens combattants pour la création d'un Etat indépendant. Nulle part les problèmes sociaux n'ont dominé la scène politique. Ce dont ont été victimes les partis sociaux-démocrates européens, accusés d'être avant tout des alliés des Etats-Unis, ce qu'en effet ils sont devenus plus ou moins selon les pays, surtout quand la menace soviétique était relayée par un Parti communiste étroitement subordonné à Moscou. La deuxième gauche en France a été avant tout un effort courageux mais très minoritaire pour redonner la priorité à des objectifs économiques et sociaux. C'est clairement François Mitterrand qui l'a emporté en imposant un programme issu du mouvement communiste tout en voulant enlever la première place à gauche au Parti communiste pour la donner au Parti socialiste, ce qui fut fait mais au prix d'un enfermement dans une vision modelée par la guerre froide.

Les nationalismes arabes, sous la conduite de Nasser, se définissent en premier lieu par leur anti-impérialisme. Ce qui était inévitable après l'expédition franco-britannique, appuyée par Israël, en 1956. L'Iran de Mossadek, appuyé par le Parti communiste, bien avant la prise du pouvoir par Khomeini, se définit lui aussi par l'anti-impérialisme et l'anti-israélisme, tandis que l'Israël de l'Histadrouth et des kibboutz était écrasée par une politique qui l'a emportée dans l'opinion parce qu'elle apparaissait comme une réponse à une menace mortelle.

Cette interprétation s'applique bien à l'Amérique latine où les formes radicales de la théorie de la dépendance, inspirée par Cuba et portée par la majorité des intellectuels, en particulier à Buenos Aires, a conduit à l'épuisement des mouvements sociaux remplacés par des guérillas de plus en plus éloignées du monde, d'abord paysans puis urbains, au nom duquel ils disaient agir.

Pendant un temps, la quasi-disparition du monde soviétique, a entraîné le renforcement de régimes autoritaires dans le monde arabe comme en Amérique latine. La guerre froide aurait pu être remplacée par l'affrontement de la Chine et des Etats-Unis mais, alors que le monde soviétique avait toujours accordé la priorité à la politique sur l'économie, la Chine a fait le choix contraire. Le dollar et le yuan et les deux pays sont liés par le lien du pays débiteur et du pays créditeur. Rien n'exclut à l'avenir la possibilité d'un affrontement plus politique ou même militaire entre les deux plus grandes puissances économiques de la planète mais dans la période présente, malgré la violence de la répression en Chine, surtout après Tian'anmen, les problèmes économiques de la Chine commencent à se transformer en problèmes sociaux, les pressions augmentant pour développer le marché intérieur, c'est-à-dire pour augmenter les salaires ce qui, sans entraîner nécessairement une libéralisation du régime, a ouvert un espace moins limité aux revendications et aux activités culturelles non contrôlées. Autant rien n'autorise à parler d'une démocratie inéluctable de la Chine comme conséquence de sa croissance économique, autant on peut affirmer que les problèmes et les acteurs sociaux ont commencé dans ce pays, comme dans beaucoup d'autres, à se libérer de mobilisations qui étaient obligatoires pendant la guerre froide.

Ce qui me conduit à présenter l'hypothèse suivante : la crainte de l'islamisme, qui a atteint un sommet après le 11 septembre 2001, et qui s'est diffusée dans les opinions publiques en Europe sous la forme d'une islamophobie qui a atteint même certains milieux de gauche, correspond de moins en moins bien à une situation qui donne au contraire la priorité à la défense des conditions de vie et aux libertés de la population, écrasée par l'autoritarisme qui boque le développement économique, par la corruption des dirigeants civils et militaires et par la fuite des intellectuels et des ingénieurs d'Egypte autant que de Haïti. C'est un fait que les mouvements actuels sont partis de la rue et d'abord des réseaux de bloggeurs et non pas des partis organisés.

C'est un fait que la revendication la plus fortement lancée a été l'élimination d'un dictateur et aussi que les jeunes diplômés, écrasés par le chômage, ont joué un rôle essentiel dans les manifestations qui se multiplient, comme cela a déjà été le cas en Algérie, pays dont il faut se souvenir qu'il a été le premier à connaître de grands mouvements populaires, même si ceux-ci ont été écrasés par l'armée. On objecte avec raison à cette idée qu'un mouvement contre la dictature, la corruption et les inégalités sociales ne porte pas nécessairement en lui la démocratie comme la graine porte la fleur. En Tunisie, le déséquilibre entre un niveau d'éducation élevé et aussi le respect des droits des femmes depuis Bourguiba avec la situation de la jeunesse a conduit au renversement plus facile que prévu de Ben Ali. Mais c'est aussi parce que celui-ci s'appuyait sur la police plus que sur l'armée et que celle-ci a été conduite à organiser le départ précipité du président tunisien.

Comme tous le soulignent, la situation de l'Egypte est profondément différente. Non seulement par la taille du pays mais à cause de la très forte organisation des Frères musulmans qui contrôlent aussi bien les organisations professionnelles – avocats, médecins – que les institutions caritatives, que tout autant à cause de la prédominance du secteur public dans un pays dont le produit national se compose plus de ressources extérieures – revenu du canal, dons américains, envoi d'argent par les Egyptiens du Golf, tourisme – que de production intérieure, agricole ou industrielle. Déséquilibre qui tend même à augmenter comme conséquence de l'abandon des grands projets de développement économiques. L'armée a constamment été au pouvoir, de Nasser à Sadat et de celui-ci à Moubarak dont une partie du pouvoir est passée à l'ancien chef du puissant service de sécurité intérieure. La conjonction d'un pouvoir religieux et d'un pouvoir militaire, qui définit le régime chiite iranien, est aussi une possibilité en Egypte, malgré les persécutions constantes exercées par le régime militaire contre les Frères musulmans. Mais s'il est vrai qu'aucune solution n'est possible sans l'accord de l'armée et l'acceptation des Frères, ce qui a déjà mené à l'élimination de la jeune garde de modernisme du régime, dirigée par Gamal, le fils de Moubarak que celui-ci voulait comme successeur, rien ne démontre dès le départ qu'une solution à l'iranienne soit la seule vraisemblable. Pas plus inversement qu'une solution à la turque, telle qu'elle est gérée par l'AKP et Erdogan et qui combine une affirmation islamiste avec le maintien d'une partie de l'héritage laïque de Kemal Atatürk. C'est cette absence d'une tendance clairement dominante qui a limité l'action des manifestants qui n'ont pas obtenu le départ immédiat de Moubarak mais l'ont rendu possible et même à termes probable ; c'est elle aussi qui semble avoir animé Obama, pourtant beaucoup plus sensible que les européens et, en particulier que les français, à la nécessité de la chute de Moubarak, en acceptant seulement que celui-ci reste au pouvoir pendant la période de transition qui devrait aboutir, au plus tard en septembre, à son élimination.

PRINTEMPS DES PEUPLES

Le fait que les troubles sociaux aient préparé la chute de la dictature au Yémen et que l'avenir de la dictature en Algérie semble fragile, indique, non pas que nous assistons "au Printemps des peuples" comme en 1848 en Europe centrale, mais à un changement général de période historique. Dans la nouvelle période, déjà commencée, les problèmes et les choix intérieurs l'emportent de plus en plus dans la vie collective de tous les pays sur la logique des affrontements internationaux. On l'a vu aux Etats-Unis même avec la victoire de Barak Obama en 2008.

Mais il ne suffit pas de dire que dans cette période nouvelle de nombreux régimes autoritaires vont remplacer les anciens et que c'est l'Iran qui va exercer le rôle dominant dans la région, par l'intermédiaire du Hezbollah au Liban et du Hamas dans la zone de Gaza. Les cas que je viens de citer nous rappellent que l'évolution dans la région dépend aussi et presque d'abord de l'évolution d'Israël et du problème Palestinien. Israël et beaucoup de ses amis américains et européens craignent la chute de Moubarak et l'arrivée au pouvoir des Frères musulmans, très anti-islamiques, qui seraient renforcés par les Salafistes qui sont en plus violement anti-chrétiens.

Mais on peut s'interroger sur la nature de cette hostilité des israéliens aux changements politiques qui s'opèrent dans la politique égyptienne. N'est-ce pas là un exemple attardé de domination des problèmes internationaux sur les problèmes internes ? Et Israël lui-même n'a-t-il pas un intérêt proprement vital à voir triompher dans sa région une logique de transformation sociale plutôt que les effets de conflits de rivalités internationales peintes aux couleurs nationalistes. Il est facile de comprendre la force et la logique du refus de l'existence de l'autre qui dominent Israël comme ses voisins et adversaires ; mais il n'est pas impossible de penser qu'Israël peut être à son tour portée par la nouvelle logique et comprendre qu'elle peut mieux que la logique antérieure lui permettre de résoudre le problème qui menace son existence. L'absence d'un Etat palestinien n'est-il pas la principale menace qui pèse sur l'existence d'Israël ? Mais peut-être est-ce là que se situent les plus grandes difficultés : en particulier comment redonner à l'Autorité palestienne, de plus en plus faible et contestée, la capacité d'imposer une politique nationale au Hamas ? Comment convaincre l'Iran que la coalition dirigée contre lui limiterait son hostilité si elle sentait diminuer d'abord les menaces que l'Iran fait peser sur l'existence d'Israël ?

Il est impossible de considérer que le bien est inévitable et que les demandes de justice sociale, et l'hostilité à des gouvernements et à des Etats corrompus et autoritaires seront satisfaits. Le danger de nouveaux Etats autoritaires, plus répressifs mêmes que celui de Moubarak ou que celui de Ben Ali, est réel, mais les gouvernements et les opinions politiques en occident devraient se convaincre qu'il n'y a là aucune fatalité et même que la priorité donnée aux problèmes sociaux internes est en principe plus favorable à la démocratie que la priorité donnée aux affrontements internationaux au nom de laquelle ont prospéré tant de régimes autoritaires, anti-occidentaux ou pro-occidentaux, sans oublier le double jeu de l'Arabie saoudite. Il existe une arabophobie et une islamophobie européennes qui sont dangereuses, non seulement en elles-mêmes mais parce qu'elles nourrissent les politiques xénophobes dont le Front national français donne depuis longtemps un sinistre exemple.

On ne doit pas demander aux intellectuels de parler en l'air au nom de valeurs universelles parce que celles-ci ne sont pas leur propriété. Mais on doit leur demander de définir et de défendre la cause de la liberté qui est aussi celle de la justice sociale. Et il me semble que les gouvernements, comme les opinions publiques, se laissent trop emporter par un pessimisme hérité de la guerre froide et ses suites. L'analyse doit nous conduire à un jugement avant tout positif à l'égard des bouleversements en cours. Même si notre rôle ne peut qu'être limité, nous devons peser de tout le poids de nos analyses et de nos choix politiques pour reconnaître la forte présence d'exigence démocratique dans les soulèvements populaires qui font éclater des dictatures dans le monde arabe.

La sagesse n'est-elle pas, au-delà d'une analyse sérieuse des événements, de prendre nos propres responsabilités, en luttant contre les tendances qui, à tous les niveaux, renforcent la défiance à l'égard des mouvements populaires dans le monde arabe et dans l'ensemble du monde musulman. Le gouvernement français, en particulier, n'a soutenu jusqu'au dernier moment Ben Ali et n'a pas donné d'appuis au mouvement égyptien. Ce silence n'est pas neutre et de plus il nous fait courir les dangers réels en renforçant des régimes autoritaires qui ne peuvent être combattus et détruits que par ceux qui savent les rejeter dans leur principe même.

Alain Touraine, sociologue

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Commentaires (1) | Réagir ?

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mohammed chami

La salle d'attente de l'Histoire.

Abdelkader ! Omar Elmokhtar ! Abdelkrim Elkhattabi ! Pardon, c’est maintenant seulement que vous pourrez dormir en paix, le flambeau, bien que ce mot est devenu le terme le plus significatif de la langue de bois, je persiste : le flambeau est passé. C’est un tunisien, Tarek Bouazizi qui l’a récupéré et ca va très vite. J’écoute déjà la radio et la tv de chez nous comme des bruits d’un passé lointain. Il faudra garder un jour de notre TV et de radio pour rire et pour l’histoire.

La démocratie tape enfin à la porte du monde arabe et elle frappe exactement au plus profond de chacun de nous. Peut être que les peuples arabes ont décidé de se faire justice eux-mêmes. Ils sont obligés de faire tout, tous seuls, et de construire eux-mêmes les chantiers de la démocratie. L’arme du peuple reste le courage et uniquement le courage. Pour l’instant, ceux qui bougent veulent la démocratie et la paix et ceux qui dorment veulent la dictature. Il n’y a que deux solutions ou bien la révolution démocratique réussit en Egypte et en Tunisie entraine tout le monde arabo-musulman ou bien elle ne réussit pas et les peuples arabes et musulmans se soulèveront avec encore plus de force pour l’instauration chez eux de la démocratie : la marche arrière de l’Histoire n’est plus possible. Le monde arabe était sur le point d’être récupéré par les anciens colonisateurs. Personne ne croyait ceux qui disaient que les peuples arabes se réveilleront un jour. Les idées révolutionnaires avaient rompu avec les peuples et, sauf Hachemi Cherif et Georges Habbache, tout le monde avait cessé de dire et d’espérer le soulèvement. Le monde arabe était sur le point de négocier son avenir avec le terrorisme intégriste et la corruption, des voix étaient élevées dans nos sociétés pour officialiser la corruption, les compromissions avaient gagné beaucoup de terrains, heureusement on a tenu bon jusqu’à 2011. En tout cas, dans la propagande continue et sournoise qui se fait sans relâche au cœur de chaque peuple arabe, seuls les démocrates sont arrivés à faire parvenir leur message. Ah si la décennie rouge n’avait pas décimé nos richesses humaines et intellectuelles. Personne ne pourra plus bourrer les urnes dans le monde arabe et ce n’est plus automatique que l’armée tire sur les manifestants. Attention à l’autorisation le la torture pour faire peur aux manifestants, il est passé son temps et ses effets et les peuples entiers regardent et ils ne pardonneront jamais. Faut-il parler de Kadhafi ? Comme Chahrazed, il racontait toujours les milles et une idée et explication à son peuple pour prolonger son règne. Et maintenant monsieur Kadhafi pourquoi ton peuple n’a rien compris au vert malgré les milles discours ? La deuxième affaire Lockerbie sera la dernière. Le bon dictateur c’est celui qui remet le plus rapidement le pouvoir au peuple quand celui-ci le demande : Benali a été le champion des champions. C’est l’opposition déclarée aux deux révolutions Tunisienne et Egyptienne qui a été fatale à Kadhafi. C’est la première fois que ce faux unioniste use de ses armes et pour diviser. Et vous rois et roitelets arabes, vous ne perdez rien pour attendre votre tour. Moubarak et Benali ne sont pas différents des autres dirigeants, ils sont mêmes mieux que beaucoup d’entre eux. Il ne faut pas s’attarder ou donner des promesses, regarder la Tunisie, il n’y a ni Benali ni Trabelsi et le peuple est toujours dehors debout : on ne peut plus mentir aux peuples comme on l’a toujours fait. Bouteflika a trouvé une constitution bien faite et bien cuite, il fallait l’appliquer le plus bêtement possible pour rentrer dans l’histoire de l’Humanité. Si nous avions arrêté au deuxième mandat, les tunisiens et égyptiens auraient manifesté avec les photos de Bouteflika en demandant de faire comme l’Algérie. Le peuple algérien ne doit pas cogiter pour imiter l’Egypte ou la Tunisie, mais le pouvoir doit concevoir qu’il a l’Egypte ou la Tunisie chez lui. Ce qui compte c’est que ca bouge, c’est que tout bouge dans le sens du changement, un jour ou l’autre, nous trouverons les meilleurs chemins. Un pouvoir qui demande à son peuple de dormir 24h/24 ne peut pas aller loin, un pouvoir qui canule son peuple n’avance pas. Un peu de respect pour nos grands peuples qui n’ont plus besoin de capucinades. Le « Peuple caméléon, peuple singe du maitre » Lafontaine, c’est fini ! S’il vous plait messieurs les présidents et rois arabes, ne nous dites pas maintenant que vous êtes contre la présidence à vie ou contre l’héritage du pouvoir à vos enfants. « Le caporalisme, c’est l’absolutisme » Hugo. Nous ne voulons plus de ces concessions de dernières minutes, maintenant que vous êtes comme dans la salle d’attente chez le coiffeur de l’Histoire.

Il ne faut pas avoir peur de la démocratie, quelque soit ce qui se dit, c’est un grand avantage pour bien avancer dans la société. Ce qui a irrité le plus les peuples arabes, c’est quand ils voient les mosquées, les minbars et la zaouïa implorer Dieu pour garder les chefs actuels et leur donner longue vie. Nous ne sommes d’accord que pour aider les chefs que nous avons élus durant un mandat déterminé. L’Egypte reprend son souffle et son histoire arrêtée depuis la mort de Nasser. Ce qui se passe c’est la marche en avant, chaque fois qu’un peuple fait un pas en avant ca s’appelle la révolution et c’est comme ca que ca se passe. Le monde arabe a bien saisi le message historique de l’élection d’Obama aux états unis. Nos peuples ont décidé de sauver notre monde. Aucun pays arabe ou musulman ne sera épargné. La question du pouvoir deviendra la question de tous les jours, les peuples chercheront toujours à améliorer les formes de pouvoir et méthodes de gestion pour être toujours de plus en plus libres de toute contrainte pour tout faire par amour. « Si tu ne veux pas travailler un seul jour, choisis un travail que tu aimes » disait Confucius. Ce qui se passe n’est pas un appel à un retour en arrière, ce n’est pas un appel à un retour à Bourguiba ou à Nasser, ces deux leader ne se ressemblaient pas. Les savants musulmans doivent changer de langage et arrêter définitivement d’accuser les gens, leurs frères et les autres, de Kofr parce que rien ne marchera et le monde arabo musulman sera toujours retardé par une suite infinie de guerre civiles. La classe politique algérienne et arabe doit reconnaitre son retard sur sa forme de gouvernement et sa vision sur la marche du monde. C’est la fin du mépris des peuples arabes. Ce seront les peuples arabes fiers et libres seuls qui pourront petit à petit interdire toute ingérence dans les pays musulmans. Les peuples, les jeunes ne veulent plus de discours, ils veulent, hic et nunc, une vie acceptable. Ces révolutions ne sont pas faites contre le kofr, l’injustice ou la corruption en tant que tels, c’est contre la source de tous les problèmes : les déséquilibres dans la gestion du pouvoir et de la société, contre la mauvaise gouvernance, c’est pour cela que tout le monde se soulève, tout le monde crie, réclame et rouspète s’il ne casse pas, et tout le monde est victime et souffre de la casse. En cassant et en bloquant tout, le peuple fait quelque chose qu’il n’aime pas faire en espérant que c’est la dernière fois qu’il le fait. Cette révolution s’adresse plus aux futurs dirigeants que personne ne connait qu’à ceux qui dirigent maintenant leurs ultimes moments mais les dirigeants actuels ne voient pas ce message. Les peuples ne veulent plus de ceux qui ne cherchent qu’à régner même s’ils gouvernent bien. Les peuples veulent participer et bien sentir qu’ils participent dans la gestion de leur cité. Les rois arabes ont tellement exagéré qu’ils ne resteront dans le monde arabe que les rois des cartes. On serait d’accord avec l’Arabie saoudite et la Sahwa de plus de 50 ans si nous étions au moins égale aux grandes nations dans tous les domaines vitaux. C’est la succession, le pouvoir au fils du roi qui a fait déclencher les choses, cette goute qui a débordé s’appelle Bachar El Assad. Personne n’a oublié que c’est la Syrie qui a commencé à provoquer les peuples arabes en appelant Bachar El Assad au pouvoir après avoir en 24h révisé dans la constitution l’âge du président. L’Egypte n’a pas de leçon à recevoir de la Syrie ou de ses satellites parce que l’Egypte n’a pas laissé Moubarak placer son fils, ce qui n’est pas le cas pour la Syrie qui est à l’aise avec l’héritage du pouvoir à la famille El Assad. Si l’Egypte redevient comme la Syrie, alors ce serait la plus grande et absurde marche arrière de l’histoire. Au moins on peut retenir que nos dictateurs savaient qu’ils vont partir un jour et c’est pour cela qu’ils préparaient leurs fils pour avoir toujours le « vive le roi » quand il est mort.

Les peuples arabes qui dormaient et ne s’intéressaient ni de ce qui se passe dans le monde ni de ce qui se passe chez eux et qui ne participaient en aucune manière a la formation de leur dirigeants et gouvernements disent au monde entier que rien désormais ne se fera sans eux. Même si nous n’avons pas tout ce qu’on veut, au moins ca bouge et c’est tant mieux pour nous tant il est vrai que » ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent ». Les débats sont ouverts, il n’y a plus de tabou, tout est discutable maintenant que le peuple a mis sur le tapis sa propre existence : il n’y a plus aucune hésitation à engager les débats sur tous les problèmes et toutes les constantes de la Nation. Même la mosquée d’El Azhar n’a plus son caractère clergé : personne ne lui demande son avis depuis que la révolution dure en Egypte.

Ceux qui tirent sur les manifestants ce sont ceux qui n’acceptent pas les opinions différentes des leurs. Comment nos dirigeants peuvent-ils tolérer les opinions, les idées et ingérences des étrangers et même des ennemis et ne songent jamais à tout simplement écouter les idées de leur peuple ?

Rien n’est facile, l’avenir est plein de difficultés et d’embuches. Les européens sont dans la démocratie depuis longtemps et les problèmes n’y manquent pas. Ceux qui luttent pour la démocratie ne doivent pas baisser les bras parce qu’ils luttent pour tout le pays et tout le peuple. Ceux qui s’opposent à la liberté sont victimes de l’ignorance. Si le monde arabe ne suit pas les tunisiens et surtout s’il joue à la contre révolution, les tunisiens passeront à l’Europe et feront le tunnel de la méditerranée pour atteindre la Sicile. Les européens ne s’opposeront pas comme à la Turquie, la Tunisie est un petit pays moins concurrent. Bourguiba travaillait plus avec son intelligence parce que la Tunisie est un petit pays et selon le principe des vases communicants.

Merci Bouazizi ! Voilà les vrais kamikazes, ceux qui meurent seuls en apportant la liberté et la vie aux autres sans blesser un seul innocent et même pas un seul coupable. Tous ceux qui se suicident sont victimes de ceux qui ont pris leurs places ou leur droit par piston ou intervention. Qui a autorisé la pauvreté, la misère et le désespoir ? Qui a autorisé que la grande richesse se conjugue avec la grande misère ? Qui a fait que notre peuple admire plus les riches que les sages? Nous avons tellement dépouillé nos pauvres qu’ils n’ont plus rien à perdre si tout brule. Nous ne leur avons même pas laissé le minimum pour qu’ils ne se brulent pas, pour qu’ils ne HARRAG pas, pour qu’ils ne brulent pas les autres. Chez nous ce n’est pas tout le monde qui a le droit de vivre. Il y a qui pensent sérieusement que c’est la baraka et la da3wet el kheir qui les a fait Moudjahed et fils de chahid. Nous sommes arrivés au stade suprême de la corruption : tout se fait, se calcule et se décide selon le maximum que l’on peut se mettre dans la poche. La politique du pays était orientée selon les amitiés de la famille du président. La répression a trop duré, mais ce temps a été bénéfique parce qu’il a permis d’expliquer au maximum de gens ce que c’est que la bonne gouvernance et la démocratie, maintenant ce n’est plus la peine d’expliquer : il faut tout simplement descendre dans la rue avec les autres : Les démocrates et les jeunes des pays arabes doivent faire quelque chose, au moins manifester leur soutien à toute révolution populaire et la réclamer chez eux. Les tunisiens, les égyptiens et tous les arabes qui suivront voudront des chefs et des ministres libres qui peuvent discuter avec des peuples libres. Il faut des hommes capables de faire face à l’inconnu, au nouveau, et trouver vite des solutions adéquates aux problèmes. Chaque arabe deviendra un citoyen de son pays, du monde arabe et du monde entier. C’est maintenant que le tribalisme va commencer à disparaitre. Il serait temps qu’on arrive chez nous à écouter et à lire les interventions et les articles de nos gouvernants avec plaisir et intérêts. La question de la liberté de la presse n’a jamais été une affaire entre les journalistes et le pouvoir, c’est un combat qui oppose les lecteurs et téléspectateurs au pouvoir : ce que les dirigeants arabes n’ont jamais compris. Le président de la république, le vrai, c’est celui qui défend avec force ceux qui le critiquent et leur garantit le respect et la sécurité dans l’exercice de leurs critiques : il doit le dire et le montrer tous les jours et agir dans la transparence dans tout ce qui concerne le peuple, ne doit rester comme secret que le secret professionnel et le mot de passe de chacun.

Le peuple veut faire stopper le pillage du pays de l’intérieur et après viendra la récupération de tout ce qui peut être récupéré en vérifiant tous les comptes en Algérie et à l’étranger, même s’il faut utiliser les génies de l’informatique, de tous ceux qui ont gouvernés et de tous les super riches et autres accumulateurs d’argent sale. Ceux qui ont profité pendant des décades de la dictature ne peuvent toucher à la démocratie, ils la pollueront. On fera des enquêtes sur tous les chefs européens et américains qui ont profité des dictatures arabes. Mêmes ceux qui n’ont comme richesses que le produit de leur honnête travail seront appelés à la barre pour répondre à la question de MIN AYNA LAKA HADA et présenter leurs bilans. Les états arabes sont devenus des propriétés privées des familles de leurs dirigeants, pire que les nomenklaturas des anciens pays de l’Est et ceci sur conseil et par imitation des rois moyenâgeux du golfe. On a usurpé la liberté des citoyens même dans leurs vies privées, chez eux et dans leur travail, on a voulu les automatiser. Le problème du chômage c’est celui du partage de la richesse du pays et du partage de sa douleur, c’est l’absence de la solidarité et le sentiment du chômeur d’être seul et sans guide ou ami. La bonne gouvernance devient la division et le partage du travail de manière à ce qu’aucun malheureux ne désespère de la vie. Il y a chez nous des centaines de cas de familles nombreuses où tout les membres travaillent, hommes et femmes, jeunes et vieux sans compter les magasins et d’autres plus nombreuses encore qui se comptent par milliers et chez qui personne ne travaille. Ceux qui ont beaucoup de pouvoir et beaucoup de richesse comprennent et défendent le fait qu’il leur manque encore et font tout pour en avoir plus, mais ils sont incapables de saisir que ceux qui n’ont rien demandent simplement le minimum vital. « Il ne faut peut être pas être pauvre et nécessiteux chez nous » dit un proverbe nouvellement en circulation. Le règlement du problème du chômage ce n’est pas seulement l’abolition du piston, mais l’innovation pour trouver de nouvelles solutions. On insiste tellement sur le chiffre de 154 milliards de dollars de réserve de change qu’on a l’impression qu’on veut nous graver ce chiffre pour ne plus douter de sa justesse. Nous ne voulons pas dilapider nos richesses, mais les grands prennent beaucoup plus et les pauvres rien du tout. Il y a des gens qui sont très fiers tout simplement parce que d’autres savent qu’ils ont les clés et les mots de passe de la corruption et qu’ils amassent immensément d’argent sans bouger le petit doigt. C’est rentré dans les normes : nos responsables n’écoutent que leur supérieurs, jamais leur subalternes, le wali ne tremble que devant les coups de téléphones qui viennent d’Alger, les s/préfets et les p/apc ne tremblent que de ce qui vient du wali et les chefs d’état ne tremblent que de ce qui vient de Washington : c’est la pyramide de la terreur parce que personne ne mérite sa place démocratiquement. On joue à Youssouf Ibnou Yakoub pour les pauvres seulement sans être sur et sans rien faire pour que les vaches maigres mangeront à leur tour.

On cherchera un jour les causes de ce retard : pourquoi les arabes sont-ils restés les derniers à passer à la démocratie ? Pourquoi nos peuples se sont-ils méprisés eux-mêmes si longtemps ? Quel est l’imbécile qui a dit que RABI SAKHARHOUM LINA ? Nous aurions du être les premiers dans le monde à l’instaurer si nous avions accepté, compris et développé avec Ijtihad et courage ce don de Dieu : la choura.

Ce n’est pas donné à n’importe qui de juger ou de comparer les mouvements historiques des peuples parce qu’il faut tenir compte de tout ce qui se dit et se fait et chaque moment historique et lieu géographique a ses propres spécificités. L’ère de Bouazizi a commencé et elle est inconnue, personne ne peut deviner ou prévoir ce qui va advenir, les méthodes de prévisions que nous avons entre les mains étaient valables quand le peuple était élément neutre, incolore et inodore, maintenant on ne peut plus compter sans lui et ca se complique.

Comprendre c’est ne plus comprendre, prévoir c’est ne plus prévoir et s’attendre à tout. Sans compter facebook et Internet La politique devient incontrôlable parce qu’on ne l’a jamais laissée évoluer normalement. La politique ce n’est pas exactement et uniquement un jeu d’échec. L’opinion publique travaille naturellement et scientifiquement. On ne sait pas comment naissent les révolutions, comment le présent est gros de l’avenir : personne ne s’attendait à l’avènement de la République tunisienne de janvier 2011. Il y a une grande différence entre les parents et les enfants et l’expérience des enfants est multipliée par la marche accélérée de la technologie de la communication. C’est comme si nous avons peur que notre monde s’en va : remplacé par celui de nos enfants. Quelque soit notre vision et notre compréhension, nous formons un blocage à l’Histoire. Toute chose juste ou fausse ne l’est que dans son intervalle de valeur. Pourquoi veut-on contrôler les contacts de nos enfants dans Internet et voir tout ce qu’ils disent alors qu’on ne l’a jamais fait ni dans la rue ni à l’école. Personne ne sait où et quand ses enfants ont appris les gros mots.

Nous avons des crises de pouvoir et seule la démocratie comme moyen et outil de déterminer le pouvoir pourra les régler. Pour éviter le chaos, chaque parti, chaque groupe, chaque rassemblement, tout le monde doit se mettre d’accord sur la manière, la forme et la méthode pour voir lequel est le plus arithmétiquement acceptable par le peuple pour gouverner sans oublier de préciser pour combien de temps : personne ne doit imposer à quiconque lequel doit décider de son avenir. Ce qu’il faut éviter, c’est de croire qu’il y a un homme ou un parti actuel qui va être à la hauteur des revendications. Il ne faut pas que l’enthousiasme dépasse les limites historiques de l’heure. C’est ce qu’on appelle les élections démocratiques : c’est un simple comptage des urnes que nos peuples et gouvernements n’ont jamais su bien faire. Nous voulons savoir quand partira chez lui celui qui nous gouverne, comme dans la plupart des pays du monde. Les peuples ne veulent plus seulement changer de couleur, ils veulent changer de route et de marche à l’Histoire, ils veulent avancer vers d’autres horizons plus libres. Les partis au pouvoir sont comme pris au piège, ils ne s’attendaient pas à ce monde qui parle et à eux d’écouter et de répondre, ils n’ont pas l’habitude ni d’écouter ni de répondre. Bouteflika peut et doit nous éviter beaucoup de massacres et nous faire gagner beaucoup de temps en dédommagement. Maintenant c’est clair comme de l’eau de roche qu’il doit, s’il consent à faire éviter à son peuple une énième tragédie, s’adresser au peuple et agir comme si ce qui se passe en Egypte et en Tunisie, se passait également chez nous, sans attendre que le bruit passe à la Syrie et à l’Iran, encore que l’Iran fait beaucoup occuper son peuple avec le chiisme dansant.

On ne peut pas souder un dirigeant à son peuple, pour ce genre de soudure il n’y a qu’une seule matière : la transparence et la démocratie.

Prophétie de Georges Washington et des rédacteurs de la constitution des états unis : le troisième mandat est une faute même si le président est aimé de son peuple : Mandela et Lula nous rappellent la leçon : ils n’ont pas trouvé de bons élèves chez nous, chaque minute qui passe se retournera contre les mauvais élèves. On ne donne jamais le pouvoir total même pas à celui qui fait des miracles, on lui dit merci en lui consacrant une bonne place dans l’histoire. Limam Mohammed oueld taleb Bouhafs de Ain Sefra m’a dit : « il ne faut pas plus d’un seul mandat présidentiel chez nous et en plus il faut permettre constitutionnellement que tout citoyen ait comme droit et devoir d’abattre le président s’il reste une minute de plus sur le trône après la fin de ce mandat c'est-à-dire après minuit du dernier jour de mandat ». Ceux qui veulent que Kadhafi ne les gouvernent plus ont le droit de manifester parce qu’ils ne veulent imposer personne, ils disent tout simplement qu’ils en ont assez, mais ceux qui sont pour Kadhafi abusent parce qu’ils veulent l’imposer aux autres, il n’y a pas de raison, il ne peut pas y avoir de raison pour imposer un homme à un peuple. Les dernières choses les plus ridicules qui se passent dans notre monde musulman, ce sont les manifestations pro-gouvernementales. Il faut une loi internationale qui interdit ces manifestations de soutien aux pouvoirs en place et une autre qui parle de l’administration des sociétés et permet l’ingérence pour déloger les dictateurs.

Les juifs sionistes ont fait semblant d’avoir peur des intégristes pour remplacer Moubarak par un autre Moubarak. Les juifs n’ont pas peur de l’intégrisme, mais de la démocratie arabe, de la monnaie unique arabe, de l’ouverture et de l’effacement des frontières entre les pays arabes, du parlement arabe élus démocratiquement. Si c’est cela le grand Moyen Orient, alors nous sommes tous d’accord. Le peuple égyptien est en train de casser des plans diaboliques. Tous les révolutionnaires faisaient la prière dans la place TAHRIR au Caire pour dire au monde entier que nous sommes musulmans. « À peine l’intolérance et la persécution sont-elles battues qu’elles réapparaissent sous de nouvelles formes, les champions de la liberté ne peuvent plus se permettre de sommeiller » Winston Churchill. Si les frères musulmans cherchent à s’accaparer des révolutions de la jeunesse tunisienne et égyptienne, c’est la guerre civile et c’est ce que cherchent les ennemis des arabes et à leur tète Israël. Il faut un congrès de la liberté pour éviter le détournement ou le vol de la révolution. Personne n’a le droit de s’accaparer la révolution des jeunes tunisiens et égyptiens, on ne peut que leur dire Bravo vous nous montrez le chemin du courage et de la liberté. Les ennemis des arabes ne resteront pas les bras croisés. Israël est concerné en premier par les futurs changements, et si les chefs sionistes ne comprennent pas la portée du message, Israël disparaitra et les juifs maudiront toute leur vie un certain Theodore Herzl. Si Israël n’a pas pu régler le problème avec les petits dictateurs, elle ne pourra pas le faire avec les peuples, parce qu’il faudra compter désormais avec les peuples dans toute négociation à venir. Israël a contribué avec les régimes arabes à cette hogra des peuples par sa manière hautaine de négocier, par son intransigeance à croire sa force invulnérable, il a refusé la branche de l’olivier de Arafat : cette branche n’est pas encore tombée à terre, il faut tout faire pour la récupérer, l’Amérique et l’ONU ont encore une chance. Georges Habbache avait raison, les peuples ne meurent jamais. La dernière guerre israélo-arabe a commencé et Israël sait qu’il sera battu parce que la révolution démocratique est en marche chez les arabes : cette bombe à hydrogène qu’on ignorait. Israël peut mettre fin à sa prépondérance et à son hégémonie dans la région et préparer son départ de toutes les terres occupées depuis 1967 avant que le roseau de l’olivier de Arafat ne tombe complètement à terre. Les atouts du colonialisme et du néocolonialisme et du sionisme, c’est la désunion des arabes et le retard matériel et politique, maintenant si ces peuples se lèvent pour faire chacun la démocratie chez lui, l’Europe arabe est proche. Pour nous permettre de parler de divergences entre nous, il ne faut pas qu’il y en ait une seule avant d’avoir instaurer une gérance et gouvernance où justement il nous serait possible de parler de nos différences. Les sionistes ont profité en détruisant le maximum pour nous retarder ne serait-ce que d’une seul journée. El baradai serait utile en Egypte pour le nucléaire civile égyptien et arabe on passera plus tard sur le nucléaire militaire si Israël reste sur ces positions de guerre.

Tous les débats et discussions d’Eldjazeera ne serviront à rien s’ils ne remettent pas en cause la forme et la manière de discuter et de penser. Sans la liberté de dire et de penser, nous gaspillons toutes les idées de ceux qui ont la bouche cousue par force, de ceux qui se la cousent eux-mêmes par peur et de ceux qui l’ouvrent grande ouverte pour louvoyer : il faut éliminer la peur de dire pour savoir et prévoir. Sans la liberté de dire, la vérité ne jaillira jamais. Nos pouvoirs sont toujours suspendus à des volcans de rumeurs et de vérité, seule la transparence totale pourra distinguer ceci de cela ; seule et totale sur tout ce qui touche de prés ou de loin à la vie du peuple, elle pourra contrecarrer la corruption et encore, il faudra trouver d’autres méthodes et utiliser internet pout tout. El djazeera crie haut et fort que les dirigeants palestiniens sont des traitres, mais les peuples arabes sont allés vers les vrais dirigeants et les vrais traitres. Toute la propagande contre les dirigeants palestiniens n’était faite que pour détourner le peuple palestinien de l’OLP, c’est trop tard cette fois le bouc émissaire a été évité et ce sont les dirigeants qui ont des chars et des avions qui répondent devant les peuples. Il y a comme une course contre la montre avant que ne se soulève le peuple syrien. Ceux qui ont toujours supporté le Hamas palestinien contre l’OLP ne pouvaient pas avaler la reconnaissance de l’état de Palestine qui se fait tous les jours un peu partout par les pays du monde et les visites des présidents russe et chinois à Ramallah. Qui connait le capital social d’eldjazeera ? Y a-t-il un bilan, des bilans ? Eldjazeera n’a jamais respecté ni Arafat ni Abbas contrairement à Machaal et Hanya, c’est l’information dirigée pour défendre ceux qui acceptent les conseils et l’argent du prince au détriment de leur peuples. Les journalistes d’eldjazeera se prennent pour des super révolutionnaires alors que ce ne sont que des exécutants parce qu’ils ne luttent pas pour la liberté chez eux, ils ont fait la HARGA de leur pays pour de l’argent. Eldjazeera n’est vu que pour le direct et les combats de coqs, c’est la technologie de la communication et le professionnalisme des journalistes qu’on regarde, jamais les idées et le sens des choses parce qu’il n’y en a pas ou plutôt que la maison n’est pas permise d’exprimer. On ne peut pas inventer la liberté avec de l’argent : ce que nous cherchons des journalistes c’est qu’ils soient libres et qu’ils soient les premiers à évoquer et défendre la liberté. Est-ce que el djazeera peut attaquer ou dénoncer le plus petit chef du Qatar pour une faute quelconque (sauf si ces gens là, les princes et chefs qataris, sont vaccinés contre la faute et l’erreur), ou bien manifester contre le plus petit pouvoir au Qatar, non ! El djazeera, en tant que personne morale, regroupant des travailleurs et des journalistes, n’est pas une entité parce qu’elle ne peut pas influer sur son propre terrain. El Djazeera devrait suivre le monde arabe et demander le départ de la base américaine à cote de chez eux, cette base c’est le vrai Moubarak d’Eldjazeera. C’est pour cela qu’Eldjazeera seule n’a rien pu faire pour réveiller les peuples qui l’écoutaient, il a fallu que twitter et facebook s’en mêlent avec France 24 et Elhourra pour que la démocratie révolutionnaire arrive aux jeunes du monde arabe, parce que le net est libre il ne choisit pas il ne coupe pas il ne censure pas. Hachemi cherif a demande un jour ou se situe le MDS par rapport à la gauche et la droite, on lui a répondu que toute la donne va changer avec Internet.

C’est internet qui a montré et appris à la jeunesse tunisienne, égyptienne et arabe ce que démocratie veut dire en leur donnant la possibilité de tout lire, rencontrer tout le monde sans le moindre tabou, discuter avec tous les genres et toutes les tendances. Avec internet, chacun peut assister à toutes les conférences qu’il souhaite et créer lui-même sa propre conférence et inviter le monde qu’il veut. Il peut traduire tous les textes de et dans toutes les langues, voir toutes les interprétations de toutes les religions et de tous les livres saints, tous les rites, tous les soufismes, toutes les philosophies, toutes les explications du monde. Kardaoui a divorcé l’algérienne par sms pour qu’elle ne profite pas de l’héritage. Kardaoui pardonne à Bouazizi son suicide. Khardaoui ne dit rien sur la base américaine du Qatar : il pouvait demander au moins quand partiront-ils ? Khardaoui évite le sujet du respect des parents en Islam parce que le prince du Qatar a balancé son père. Quand on nage dans l’hypocrisie on ne peut pas s’en apercevoir. L’effet de la drogue de Lawrence d’Arabie a pris fin. Aldjazeera a plus profiter en trouvant beaucoup à dire sur les régimes arabes corrompus et antidémocratiques, elle ne survivra pas avec la libération des peuples si elle ne se place pas résolument du coté de la liberté.

Pour tous les états arabes, sans exception, il faut une constituante sérieuse et représentative pour l’élaboration d’une constitution qui émane du peuple libre. La constitution doit défendre en premier lieu la dignité, la liberté et la citoyenneté du peuple, c’est le citoyen, le commun des mortels qui doit être le premier grand bénéficiaire d’une constitution démocratique. Pour que l’état ne tombe pas ce n’est pas les institutions qu’il faut défendre en priorité, c’est le citoyen. La possibilité de marcher et de dire son mot doit être le premier des droits du citoyen. L’agrément des partis politiques conformes à la constitution est un droit absolu. L’agrément des syndicats libres. L’agrément des ONG. L’agrément des associations religieuses autres que musulmanes. L’état ne doit avoir aucune religion, il est l’esclave, le robot de la volonté du peuple. L’état, étant un outil de la société, ne sera pas jugé, il n’aura pas de compte à rendre à Dieu. Pour prétendre à une constitution juste, solide et éternelle, alors notre Histoire, nos Religions et notre culture doivent appartenir à tous et personne ne doit les utiliser pour tirer profit personnel, pour prendre le pouvoir ou pour le garder. Le drapeau doit avoir un sens rassembleur et être partagé par tous. Personne ne doit chercher à appliquer une justice absolue imaginaire, c’est un leurre, on doit chercher à appliquer la plus juste et la plus démocratique. Ne nous donner pas les solutions, ne nous donner pas la vérité, donner nous le droit de participer à la recherche de cette vérité et de ces solutions. La force des démocrates et leur justification, c’est qu’ils veulent remettre la décision au peuple : ils ne veulent pas la prendre pour eux-mêmes avec des « solutions-à-tout » toutes faites. Nous ne pouvons pas être mieux que le monde parce que c’est ce monde qui existe, c’est ce monde que Dieu a créé, nous ne pouvons être qu’un peuple parmi les peuples du monde. Il ne faut pas que les musulmans se prennent pour des prophètes qui ont raison partout et qui ne se trompent jamais, ce qui est valable encore plus pour le pouvoir qui n’est là que pour défendre le peuple et rien d’autre que le peuple. Les partis ne suffisent plus à faire bouger et avancer les choses vers le bon sens, il faut créer des ONG qui défendent les droits des peuples sans aspirer au pouvoir et sans participer aux campagnes électorales. La rémunération du député comme détachement pour celui qui travail, rien du tout pour les fonctions libérales et la moyenne nationale pour les chômeurs durant le mandat. Pas de retraite spéciale député : il faut faire en sorte que tout ce qui est donné au député pour lui fermer sa gueule on le donne aux électeurs pour qu’ils le lui disent. Pas de production de cadres de la nation à la pelle, ca s’appelle jouer avec l’argent du peuple. Arrêter de féliciter ou de commémorer rien du tout, notre histoire réelle n’est pas connue et celle d’aujourd’hui est arrêtée. Il faut un état de droit. Ne plus jamais arrêter quelqu’un qui mange fi ramadan, qui lit la bible, qui marche avec une fille. Il faut contrôler l’argent des campagnes électorales.

Il faut la séparation effective et réelle des pouvoirs. Le président, poste honorifique, représente l’unité des pouvoirs mais ne prend de décision que si tout est bloqué. On peut dire que nos chefs d’état n’ont jamais été présidents parce qu’ils ont passé tous leurs mandats sous l’état d’urgence. L’état de siège ne se fera que contre la pollution et la maladie. Abolir les coups d’état et tout permettre pour arrêter les éventuelles juntes téméraires. Nos dirigeants ont oublié que l’instrument de leur travail, le seul outil qu’ils ont et qu’ils doivent comprendre, connaitre, maintenir et défendre est la constitution du pays comme l’ouvrier connait son marteau, il ne faut pas que cet outil, ce marteau se retourne contre lui-même. Les partis qui appartiennent à la nation et à l’état ou qui s’accaparent les attributs de la nation ne doivent pas exister dans la vie publique et politique mais dans l’Histoire et l’Exemple, ni d’ailleurs les partis crées artificiellement selon les circonstances, l’état ne doit jamais avoir l’initiative de la création de parti politique. Il doit être neutre par rapport à tous les partis et s’occuper de la même façon de tous. Pas de politique par l’armée ni par l’administration, ni par les associations caritatives, culturelles, cultuelles, sportives ou scientifiques. Il n’y a pas de sécurité sans la police et l’armée, mais pour que cette police et cette armée ne soit pas à l’origine de l’insécurité, il faut qu’elle dépende de l’idéologie de la paix, de la sécurité et du bien-être du peuple. Il faut trouver la voie, les mécanismes pour que les responsables administratifs, politiques et militaires arabes distinguent clairement entre leur responsabilité, leur famille et leurs amis. C’est la neutralité de l’administration et de l’armée et leur totale sujétion à l’autorité politique choisie par le peuple qui pérennisent l’existence de nos pays et de notre monde arabe : ce qui n’est pas le cas des partis politiques qui doivent eux lutté dans leur parti avec leur base sans aucune dépendance de qui que ce soit. Laisser les femmes libres de choisir de porter ou non le voile sans les juger ou les critiquer. Ce n’est pas le voile ou la barbe qu’il faut respecté ce sont nos filles et nos jeunes, c’est la liberté à la fille de porter le voile ou de ne pas le faire. Il faut lutter pour le voile là où l’on interdit aux femmes musulmanes de le porter et il faut lutter contre là où on les oblige de le porter. On peut changer de religion chaque jour et pour chacun d’entre nous, mais personne ne peut ni ne doit s’arroger le droit de changer la constitution et tout le monde, doit travailler avec la constitution et la respecter mis à part sa religion. La constitution, c’est ce qui nous relie quelque soit notre Religion ou interprétation de la interprétation de la religion. La plus grande supercherie de l’histoire contemporaine du monde musulman c’est cette propagande pour la possibilité de créer une multitude de républiques islamiques où chacun interprète le texte coranique comme il l’entend et l’impose à l’espace géographique qu’il contrôle. Il faut que les gens sachent qu’on ne les espionne plus ni pour les hommes du pouvoir ni pour Dieu qui n’a pas besoin d’espion. La religion est une philosophie qu’il faut expliquer et toujours chercher à comprendre mais jamais appliquer à la lettre comme un code ou une technique quelconque à coller à la vie pratique des autres, une philosophie ne peut s’appliquer à un être humain que par lui-même et sans que ca regarde les autres : on ne peut rien appliquer aux hommes contre leur gré, on ne peut rien appliquer par la force, sauf et dans le cas seulement où c’est à l’unanimité et avec le consentement libre de tous.

Ne jamais mettre le pouvoir entre les mains d’un seul homme ou d’un clan. Il faut un système qui défende les citoyens et leurs libertés et valeurs, toutes les valeurs de tous les citoyens.. Pour avoir des élections libres et démocratiques, il faut tout simplement qu’il n’y ait pas de candidat du pouvoir ni de l’armée ni de l’administration ; le seul et unique candidat de ces institutions doit être la démocratie et le déroulement démocratique des consultations populaires. Le parti du pouvoir n’existe pas en démocratie, il ne peut y avoir que des partis du peuple. Il ne faut donner de l’importance qu’aux lois de l’assemblée du peuple et seule une loi peut remplacer une loi. L’application des lois doit être le seul cheval de bataille de tous les citoyens. Tous les citoyens égaux devant la loi. Ceux qui se trompent sur leur peuple partiront rejoindre les pharaons. On doit faire notre politique selon la réalité de la politique, la notre et celle des autres, de tous les autres. Les partis politiques algériens doivent faire leur autocritique et ne plus croire ou faire croire qu’ils ont raison toujours et partout depuis leur fondation jusqu’à aujourd’hui : aujourd’hui c’est la porte ouverte à l’autocritique et à la marche vers la liberté. Il ne faut pas aimer les acteurs politiques, il faut aimer le film et l’action politique. Les démocrates du monde entier doivent soutenir le monde arabe : il est temps de changer ce monde vers un monde meilleur. Maintenant la révolution est faite, les peuples sont nés. Merci à Réda Malek, la peur change de camp dans tout le monde arabe. « L’espoir changea de camp, le combat changea d’âme » Hugo. Ce qui s’est passé en Algérie dans les années 90 n’était pas un simple tremblement de terre pour qu’on donne à cette période le nom de « la tragédie nationale ». On s’est plus occupé des terroristes repentis que des repentis par nature à leur peuple et à leur pays. Maintenant, tout le monde veut la démocratie, il n’y a plus d’élite à cibler, l’intégrisme doit ou tuer tout le monde ou se soumettre à la décision du peuple.

La preuve que l’inventeur de la régression féconde ne comprend rien au réel, sa dernière proposition pour une transition en Algérie finit par montrer sa vraie nature de je-m’en-foutiste aux yeux de tous Beaucoup n’ont adhérer aux partis que pour régler leur problème : chaque parti pour chaque problème particulier. Les démocraties ne se ressemblent pas ni dans leur culture ni dans leur politique, ce sont des états qui ont réglé définitivement la question du pouvoir, cette question qui ronge le monde arabe.

Koumeyni aurait du choisir comme ami et partenaire les sunnites au lieu des chiites du monde arabe, il aurait rendu un service historique à l’islam et à la liberté. Nos savants veulent nous sauver tous individuellement mais ils ne font rien pour la société.

Hassan Nasrouallah doit s’attendre à ce que ses adeptes ne lèvent plus bêtement et toujours la main en salut fasciste pour dire toujours oui à ses uniques discours et orientations. Normalement un chiite qui se respecte ne doit pas se réconcilier avec les sunnites, avec ceux-là mêmes qui adorent et subliment ceux qui, pour lui, ont trahi Hussein et Ali. Le chiisme c’est le contraire de « ne pas oublier et pardonner » c'est-à-dire « ne pas pardonner et oublier » et contre qui toute cette haine, contre les plus proches amis du Prophète. Le chiisme c’est faire croire à ses adeptes que par le seul fait qu’ils ne pardonnent pas à Omar et à Aboubakr, ils sont meilleurs que toutes les créatures de l’univers, ils sont innocents et ils sont sauvés, c’est comme si on les innocentait du péché originel qui, pour eux, n’est autre que l’assassinat de Hussein bnou Ali. Ca doit beaucoup gêner leur occulte théorie que Saddam et Obama portent ce même prénom. Même le Hamas et le djihad ne respectent qu’un seul homme Hassan El Benna qui a été lui-même fabriqué par les héritiers de Laurence d’Arabie. Les saoudiens peuvent commencer à apprendre à dire adieu à la belle vie et la terre de l’islam ne portera pas leur nom éternellement. La seule réponse que peuvent faire les opposants soudanais à Omar Elbachir et à leur tête Tourabi (bien que je n’aime pas ses grimaces) c’est l’appel à un soudan démocratique et laïc, parce que son appel à l’instauration d’une république islamique au nord nous montre que tout ca n’est qu’un jeu d’enfant pour se maintenir au pouvoir. Les innocents dont Numeyri a coupé la main sont toujours au soudan : c’est là où se situera le courage de l’ijtihad de Tourabi. Vouloir appliquer la charia, même si c’est obéir à Dieu, c’est toujours vouloir imposer une vision et une lecture du livre saint en opposition avec la démocratie qui est de laisser Dieu être le seul à connaitre ce que nous ne saurons qu’après le dépouillement des urnes. Instaurer la charia, c’est ne pas permettre aux « kofar », c’est-à-dire aux autres, de vivre chez nous, c’est ne pas permettre aux philosophes de vivre, c’est ne pas permettre à ceux qui pensent différemment de la religion de vivre, c’est ne pas permettre à ceux qui ont une autre idée sur l’application de la charia de vivre, c’est ne pas permettre tout simplement à ceux qui sont différents de nous de vivre avec nous. La charia et la religion doivent être comme une morale ambiante dans toutes les actions des individus musulmans et des sociétés musulmanes. L’administration, la politique et l’économie doivent seules s’occuper de la vie sur terre et des relations entre les hommes. Les clans se battent toujours dans nos mosquées, alors que ces mosquées n’ont aucun pouvoir, si on donnait le pouvoir aux mosquées, les guerres civiles ne s’arrêteront jamais dans le monde musulman.

On n’ira pas loin en participant dans l’économie mondiale uniquement avec ce qui existe dans notre nature et nos gisements, la participation à l’économie mondiale se fait avec la tête les bras. L’ère du pétrole vraiment arabe peut commencer. Il faut d’ores et déjà chercher les moyens de vivre sans pétrole et commencer à les exécuter en s’aidant avec le pétrole tant que cette rente est à notre disposition. L’histoire le dira un jour : le pétrole a été le plus grand malheur du monde arabe de part sa gestion purement végétarienne, pourtant une lecture économique de la sourate YOUSSOUF nous aurait bien guidés.