Couvrez-mo?i ce sein que je ne saurai voir
D'une certaine manière, Mars a toujours été un point de repère de notre pensée collective et on pourrait trouver un nombre impressionnant de dénominateurs communs, sous toutes les latitudes, pour expliquer les raisons qui nous « poussent » à célébrer une journée au cours de laquelle la Femme est "consacrée", non pas comme Etre Humain, non pas comme Femme, mais plus comme un « objet » de (cul(te), vénéré comme il (elle) se doit dans un cérémonial parfaitement ritualisé. Mais justement pourquoi en Mars ? Comme le disait John Gray dans son ouvrage, « Les hommes viennent de Mars, les femmes viennent de Vénus ».
Doit-on être forcé de reconnaître, au-delà d'une action dont nous ne remettrons pas ici « le bien fondé », que cette consécration périodique -et récente (1977)- octroyée à la femme, la cloître davantage qu'elle la délivre ?
Beaucoup d'auteurs avant moi, et avec plus de talent, se sont penchés sur la signification de cette journée internationale qui ghettoïse la majeure partie d'une humanité considérée comme mineure.
Reconnaître, un jour par an, que la femme existe( excusez du peu !), n'est ce pas aussi reconnaître qu'elle n'existerait pas autrement ?
Quel regard la femme porte-t-elle sur elle-même et sur le monde (au sens large), à travers la grille ésotérique et indéchiffrable de sa bourqa ? ( j'utilise ce « concept » de bourqa- pour ne pas dire Barka !
Basta ! - pour sa puissance évocatrice d'un obscurantisme funeste subtilement distillé depuis le fameux 11 septembre lorsqu'un certain Ben Laden a fait prendre conscience au monde entier de sa saisissante asthénie).
Mais reprenons notre conversation. La Femme voit elle ce que l'homme voit ou croit voir à travers un trouble qui ne relève pas uniquement d'une vision déficiente ?
Un des traits particulièrement révélateurs de ce paradigme se dessine pour dépasser la simple caricature et « lever le voile » sur ce qui en fait n'est qu'une lutte affolée, désespérée, pour la (re)-conquête d'un pouvoir devant lequel l'homme a abdiqué après avoir croqué « la pomme de discorde » .
Je suis conscient que ces quelques lignes n'ont rien de révolutionnaire. Elles le seraient si seulement (NOUS) (HOMMES & FEMMES) consentions à nous observer à travers le regard bienveillant de notre « condition humaine ».
« Accorder » une liberté étroitement surveillée le 8 mars, n'est-ce pas « entretenir une danseuse » qui fait fantasmer et qu'il s'agit impérativement d'inféoder ?
Avant que l'homme « puisse » libérer la Femme, il devra d'abord affronter une équation impossible à résoudre car il lui faudrait accepter son propre enfermement d'une part et d'autre part, à son tour être pénétré par l'insondable mystère de la vie .
Et c'est, par un admirable paradoxe, la femme qui pourra « l'en sortir » comme elle a « tenté » de le faire en se dépouillant de son ignorance pour apparaître dans sa parfaite et séduisante nudité.
Je me hasarderai donc à soulever une nouvelle interrogation ... De quoi l'homme a-t-il si peur ?
Peut être de se voir tel qu'il est !
Aziz FARES
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