La fin du zaïmisme et de l'amateurisme politique
On a vu, en Tunisie et en Egypte, comment des prétendants au leadership ont été éconduits et sont rentrés dans les rangs des foules anonymes.
En Libye, bien malin celui qui peut citer un seul nom d'un leader légitime et charismatique qui prétendrait prendre la chefferie de la révolte.
L'Algérie n'échappe pas à cette règle de la fin du zaïmisme. Toutes les tentatives de Said Sadi et son parti le RCD de se placer à l'avant-garde de la révolte ont échoué. Qu'on soit avec ou contre lui n'y changera rien. C'est la rue qui décide. Il doit rentrer dans le rang comme tout le monde.
Au Maroc, la surprenante réussite de la marche du 20 février, ni autorisée ni interdite et largement médiatisée, a subitement ringardisé toute la classe politique qui n'a rien vu venir. De contorsions en démentis, les partis et syndicats légaux, la peur au ventre, s'étaient empressés de démentir leur participation… Avant d'être surpris par le mystère de son ampleur.
Les partis politiques de tout le monde arabe sont en train de découvrir les trois tares fondamentales de leur soumission au totalitarisme.
1/ Leur phobie des écoutes téléphoniques et des infiltrations policières les ont rendus paranoïaques et paraplégiques.
2/ Leur luttes de leadership à l'intérieur des partis et la course au zaïmisme régional ou national les ont épuisés, isolés, déformés et fait fuir leurs meilleurs militants.
3/ Leur amateurisme dans l'organisation, l'action et la communication ont fait de ces partis des vestiges préhistoriques vis-à-vis des nouvelles générations électroniques.
Même les orientalistes, universitaires, journalistes et observateurs occidentaux les plus avisés ne savent plus à quel saint, islamiste ou laïc, se vouer. Leurs grilles de lecture sont devenues obsolètes.
La panique des lames de fond citoyennes a aussi atteint les monarchies séculaires. Le centre de gravité religieux du monde arabe, l'Arabie Saoudite, est pris de panique. Le vieux roi Abdallah (86 ans), qui a négligé d'organiser sa régence, a interrompu son repos médical pour rentrer prendre des mesures d'urgence.
Prise en sandwich par les révoltes dans le Royaume de Bahrein et la République du Yemen, menacée par le chiisme, la dynastie wahhabite tremble et plie comme "le roseau pensant".
Les pays arabes sont entrés dans un chaos destructeur et reconstructeur transfrontalier. Un nouveau monde arabe est en train de renaître.
saad Lounes
Commentaires (39) | Réagir ?
Révolte citoyenne des peuples du monde arabes ? Moi je m'en doute !
Il se trouve qu'il y a un gendarme du monde, et il s'appelle l'Oncle Sam !Et comme dit l'autre, "l'ennemi de mon ennemi est mon ami".
Pour une fois, il y a concordance des intérêts des USA et des damnés de la terre et l'on ne peut que se réjouir... Et demain sera un autre jour.
@Henobe fille de harkis. Il y a bien longtemps qu’aux yeux de beaucoup d’algériens le mot harki a perdu de sa signification originelle, au point où l’on se demande aujourd’hui qui est harki et qui ne l’est pas. On connait bien l’histoire de ceux (harkis) dont à plusieurs reprises vous venez nous parler dans ce forum. Nous savons qu’il y en a eu de bien méchants, et qui ne se sont pas privés de faire du mal à leurs frères, comme nous savons aussi que nombre d’entre eux ont été de fervents nationalistes qui ont donné beaucoup à la révolution algérienne mais que de sordides règlements de compte ont poussé à se mettre sous la protection de l’ennemi ; hélas comme toute révolution, la révolution algérienne a eu aussi ses cotés sombres. Je ne peux m’empêcher néanmoins de vous dire qu’indépendamment des vôtres qui vivent en France dans des conditions que vous connaissez mieux, les vrais harkis et les pires n’ont jamais quitté l’Algérie. Ce sont ceux sur qui la France coloniale a toujours compté pour servir ses intérêts supérieurs. Pour les algériens les harkis les plus pernicieux sont ceux qui n’ont jamais cessé de faire du mal à leur pays ; ce sont d’abord tous ceux qui depuis l’indépendance ont semé la haine dans le cœur de leurs concitoyens pour les diviser et les dresser les uns contre les autres ; ce sont les promoteurs d’un système éducatif qui finira bien un jour, au vu de ce qu’il a enfanté comme monstruosités, d’être classé comme forme moderne de crime contre l’humanité ; tous ceux qui par leur acharnement et leur parti pris machiavélique ont favorisé l’avènement de la décennie noire dont les conséquences ont été si dramatiques au point même de décomplexer les anciens tortionnaires français qui sont récemment revenus sur la scène médiatique pour nous donner des leçons de démocratie et de patriotisme. Les vrais harkis sont tous ceux qui durant cette période tragique et pour s’assurer une sécurité à moindre frais, ont été des « remplisseurs de chargeurs » pour paraphraser Stanislaw, des pourvoyeurs de fetwas encourageant le terrorisme et qui, n’était la réconciliation nationale, devraient être plus sévèrement jugés que ceux qui sont montés au maquis pour appuyer sur la gâchette ; aujourd’hui ces gens qui sont au demeurant bien connues siègent aux premières loges dans les institutions de la république. Les vrais harkis sont ceux qui ont détourné les biens du peuple ; tous ceux qui sont à l’origine des scandales financiers et ceux qui les couvrent. Les vrais harkis sont ceux qui se partagent le gros de la rente pétrolière au détriment du peuple. Enfin qui est aujourd’hui harki et qui ne l’est pas quand on sait que presque la moitié des ministres du gouvernement algérien ont deux nationalités et que des ministères de souveraineté sont confiés à des personnages qui sont dans leur âme plus étrangers qu’algériens! Aujourd’hui les algériens ont une autre conception du harkisme !