Place du 1er Mai. Choses vues
Par Hassane Zerrouky
Etrange atmosphère. Rien à voir avec le rassemblement de samedi dernier où plusieurs centaines de manifestants occupaient quand même un coin de la place du 1er Mai, près de la station d’essence, pour ceux qui connaissent ce quartier. Ce 19 février. La place ainsi que le pourtours du quartier, devant le ministère de la Jeunesse et de la station de bus, était occupée par des centaines de policiers répartis « scientifiquement » de manière à interdire tout rassemblement. Ils n’ étaient armés que de leurs matraques et de leurs boucliers. Pas d’arme à feu. Même pas de grenades lacrymogènes. De vrais « Bobbies londoniens » selon un jeune. Affables, tout juste s’ils n’aidaient pas les vieilles et les vieux à traverser la rue. La circulation était fluide. Tout semblait normal et donnait une image paisible d’Alger. Beaucoup de gens, on ne savait pas s’ils étaient là à l’appel de la Coordination ou s’ils étaient là pour assister à un évènement. Car c’est comme ça que les révolutions commencent. En Egypte, à peine une quarantaine de personnes s’était rassemblée devant l’ambassade de Tunisie. Et tout autour des centaines de curieux !
Les manifestants ? En fouinant, j’ai fini par les trouver, refoulés et coincés loin de la place. Quelques dizaines, pas plus, qui ont fini par trouver un petit espace où se rassembler. Et puis, voilà qu’arrive Ali Yahia Abdenour. Les caméras et les photographes se ruent vers lui. Les slogans fusent. Ce fut comme un signal. La manifestation démarre. Vers midi, l’ex rue de Lyon était pleine de monde. Combien étaient-ils ? «500 » ont décrété certaines agences de presse. « 5000, selon M.Bouchachi, le président de la LDDH. Les curieux sont de plus en plus nombreux. Ils sont neutres mais pas indifférents de ce qui se passe. Des discussions ont lieu avec de jeunes manifestants. Des pros Bouteflika arrivent. Une centaine, dont une moitié d’ados. Certains brandissant une banderole « USMH » (supporters du club d’El Harrach). D’autres, des supporters du CRB. L’un d’eux me dit qu’on leur a promis le stade gratuit pour toute l’année ! Je n’exagère pas car je connais bien ce quartier. Des pro-Boutef encadré par quelques jeunes, bien sur eux, venant des quartiers chics, rien à voir avec les jeunes des quartiers populaires, se précipitant vers les caméras des TV étrangères pour leur expliquer que Boutef n’est pas Ben Ali ou Moubarak et que le peuple le soutient. Quand surgit un islamiste, oui un islamiste de l’ex-FIS – et Dieu sait que j’ai combattu par la plume dans le journal Le Matin ces gens-là ! « Vous ne pouvez même pas vous payez un caleçon et vous criez « vive Bouteflika » crie-t-il ! Les démocrates font face aux provocateurs qui lancent des pétards sur eux, proférant des grossièretés envers les femmes, avant que des gens du quartier, jusque-là neutres, n’interviennent pour faire cesser les « tirs »de pétard. Le climat était électrique. La police est finalement intervenue pour éviter l’affrontement. Le pire a été évité. Grâce aussi aux gens du quartier. Mais également à certains officiers de police qui, après hésitation, ont visiblement compris le manège.
Les militants de l’ex-FIS étaient également présents. Une trentaine pas plus. « Revenez à Dieu », « Seule la religion peut sauver ce pays », « Isquat el Nidham » a corrigé l’un d’eux, sous les quolibets des "baltaguia" qui s'en prenaient quelques instants avant aux militants démocrates. Ali Benhadj qui devait être de la partie, aurait été interpellé avant son arrivée sur les lieux.
Une chose est sûre. Après cette misérable mise en scène de manifestants pro-Bouteflika, contre-productive finalement pour le pouvoir, ceux qui veulent un changement pacifique ont fait face, scandant les mêmes slogans que samedi dernier, avant de se disperser vers 16 heures. Mieux, une fois n’est pas coutume, TV et radios publiques ont quelque peu joué le jeu, et ne se sont pas livrées aux manipulations honteuses comme ce fut le cas samedi 12 février. « Qu’importe le nombre de manifestants, l’essentiel est que le pouvoir n’est pas parvenu à interdire l’expression publique » dit un des animateurs de cette manifestation. « Jusqu’à quand va-t-il interdire ces marches » se demande un autre ? En effet.
H.Z
Commentaires (21) | Réagir ?
Aux dernieres nouvelles, selon al jazeera... des avions de transport de troupes, frappes du drapeau Algerien auraient ete utilises pour transporter les mercenaires des pays riverains vers la Libye... l'information est de taille.
des temoins occulaires l'affirment, le pouvoir Algerien maintenant soutient les dictateurs!!!.
oui a voir absolument cette video de Minou minet. On voit tres bien les réactions d'un nevrosé envers une femme. la redjla algerienne 2011. ces jeunes, fruit de l'ecole benboukhra. ce robin des bois d'alger, n'irait jamais par exemple à el mouradia et revendiquer ses droits, il sait que là bas il l'auras bien au fond du.... le seul truc qu'il lui reste facile à faire c'est de s'attaquer à.... une femme.... plus lache tu meurs.... jeunesse perdue.