Une marche citoyenne pacifique et silencieuse a été organisée lundi matin a Ighil Ali près de Béjaia à l'appel du comité de soutien à la famille Bouza dont le fils Mohamed a été tué par des éléments de l'ANP à IGHIL ALI mercredi dernier. Une foule nombreuse s'est d'abord rassemblée sur la place centrale de la ville où les organisateurs de la marche ont exigé que l'action de rue se fasse dans la sérénité. Des membres du comité de soutien ont expliqué à l'assistance les quatre revendications consignées dans leur déclaration :

- Une enquête pour faire la lumière sur les faits dramatiques,
- Un procès pour les responsables de la " bavure",
- La prise en charge des droits moraux et civils des proches de la victime,
- La prise de dispositions pour que jamais de tels actes ne se reproduisent.

Sur une grande banderole, on pouvait lire:" vérité et justice pour Mohamed" et des portraits dont celui représentant le défunt en 2009 dans son costume de mariage. La procession bien organisée s'est ébranlée depuis la place centrale dans le calme. L'émotion était à son comble tout au long de la longue marche qui s’est terminée vers 11heures au siège de la daira par la remise de la déclaration du comité de soutien à la famille Bouza au chef de daira.

Le comité de soutien à la famille Bouza a informé les participants à la marche qu’une plainte contre x pour homicide va incessamment être déposée au niveau d'un tribunal civil et d'une juridiction militaire.

Pour rappel, si la visite tardive dimanche du premier responsable de l'armée à la famille Bouza a quelque peu consolé la famille de la victime , en revanche une polémique a commencé à enfler sur les circonstances de la mort de Mohamed.

En effet, malgré les excuses officielles, et l’évocation une opération de ratissage anti terroriste dans la région par le responsable de l’armée, cette thèse est littéralement réfutée par les proches de la victime. Un de ses frères qui se trouvait non loin des lieux , atteste, lui, qu'une seule rafale d'arme automatique a été entendue suivie de quelques coups de feu. Ce qui éliminerait la thèse de l échange de feux entre l'armée et des terroristes et prouverait que les seules détonations entendues étaient bel et bien celles ayant coûté la vie à Mohamed Bouza..

La rue continue, elle, de s'interroger pourquoi Mohamed qui n’était pas armé a reçu une rafale d'arme automatique au thorax et le cou sans qu'on ait tiré des coups de sommation. Pourquoi, s'interroge l'opinion, on ne daigne même pas remettre une copie du rapport d'expertise balistique à la famille.

L'espoir demeure toutefois que cette modeste famille vivant dans une région rurale déshéritée ne soit pas spoliée de ses droits. Le comité de soutien évoque que le dossier est déjà entre les mains de la ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme a désigné des avocats pour défendre les droits de la famille Bouza.

Notons aussi qu'en plus d'un grand nombre de citoyens qui ont adhéré à la protestation en signe de solidarité, des journalistes de quotidiens nationaux étaient présents à la fin de la marche, lorsque, au siège de la daira, la déclaration contenant les quatre revendications citoyennes a été remise au chef de daira au milieu d'une impressionnante foule.

Les marcheurs se sont dispersés dans le calme avec la promesse que l'opinion sera tenue informée des évolutions de l'affaire qui continue à défrayer la chronique dans la région des Ath Abbas.

Farid M