Salah Bouakouir, traître ou héros ? (Rappels)
Les anciens du MALG (Ministère de l’armement et des liaisons générales), les services secrets du FLN ( Front de libération national) durant la Révolution, ancêtre du DRS, ont décidé de réhabiliter sa mémoire. C’est au titre de président de l’Association nationale algérienne des Anciens du MALG, que le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a joint l’acte à l’intention et déclaré la semaine dernière, en marge d’un colloque international organisé à l’hôtel Aurassi d’Alger sur le thème «Enrico Mattei et l’Algérie pendant la guerre de libération nationale » : « Salah Bouakouir a apporté son concours au MALG et a été assassiné pour cette raison…Il était une source d’informations précieuses pour la MALG en ce qui concerne notamment la politique coloniale en matière d’hydrocarbures ».
A la question de savoir si ces propos sur Salah Bouakouir équivalaient réhabilitation, M. Ould Kablia a été clair : « Effectivement ! La position du MALG est officielle : Salah Bouakouir a apporté son concours au MALG et il a été assassiné pour cette raison. »
Le ministre ira jusqu’à établir un parallèle entre la mort mystérieuse d'Enrico Mattei, en octobre 1962, dans un crash d'avion, et celle non mois mystérieuse de Salah Bouakouir, en septembre 1961, par « noyade », laissant entendre que ces deux hommes avaient été assassinés par « les services spéciaux français pour leur apport précieux dans le dossier des hydrocarbures, lors des négociations d'Evian qui ont abouti à l'indépendance de l'Algérie ».
Ce n’était point l’avis du président Mohamed Boudiaf qui aurait, lui, connu personnellement Salah Bouakouir dans d’autres conditions et qui, à ses dires, s’en rappelle comme d’un «traître» à la nation. C’est ainsi que, longeant l’ex-boulevard du Télemly, sur les hauteurs d’Alger, au printemps 1992, Boudiaf eut la désagréable surprise de constater que la célèbre artère portait le nom de Salah Bouakouir. Il a illico procédé à sa débaptisation en lui donnant le nom de Krim Belkacem, une autre réhabilitation pour un dirigeant historique de la révolution, banni, lui, par le régime de Boumediene.
L.M.
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merci
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