Charlot le kid et la Casbah !
Sauver les gens bien malgré leur ignorance et entêtement, c’est bien ce qu’il advient parfois, en désespoir de cause, dès lors ou le moribond pratique une automédication contre indiquée qui précipite à l’évidence sa fin vie ou bien, quand son sort est malgré lui confié aux charlatans du coin, incompétents notoires et de mauvais conseil car avides de vendre opportunément leurs services à l‘occasion. L’occasion qui peut faire le larron bien sûr ! ne serait-ce que développer des services et emplois tout à fait inutiles, par ci par là, mais adroitement liés à une grande préoccupation générale incontestable. Le bon truc dans le fourre-tout, au bon moment, au bon endroit en quelque sorte ! « Vance mon frère, vance ! »
Voilà que la Casbah d’Alger n’arrête pas d’être l’objet de projets et plans inopérants de restauration du site. Après maintes initiatives finalement toutes vouées à l’échec, sans implications personnelles responsables comme toujours semble-t-il, mais bien onéreuses au budget de l’Etat. Jusqu’à quand cette mauvaise série mettant en lice des scénarios apparemment réchauffés, inopérants. Comme un remake de « Charlot et le Kid », l‘enfant pour briser des vitres et, à distance prudemment, Charlot en vitrier pour pourvoir opportunément au remplacement. Dans cette perspective du changement dans la continuité, les propositions de solutions étudiées et réalisations effectuées plus à perte qu’à profit jusqu’à présent, paraissent totalement dénuées d‘intérêt, même comique .
Justement il est advenu par exemple , exactement dans pareille situation , la restauration inespérée et exemplaire du cœur architectural des vieilles cités historiques du Maghreb ( Maroc ),. En permettant et facilitant la vente des « riadhs » (vieilles demeures traditionnelles) aux étrangers. Ceux-ci, authentiques amateurs de culture locale en en payant le prix fort, se sont engagés contractuellement semble-t-il, à restaurer les demeures dans la conception d’un habitat traditionnel strict. En réalisant de plus, et en conformité, des aménagements pratiques modernes. C’est que dès lors les vieux quartiers en péril et en question, ont été péremptoirement considérés comme des emplacements de haute résidence privilégiée. Alentours et depuis, cette orientation à permis le développement, inespéré aussi, de vieux métiers d’artisanat exceptionnel en voie de disparition. Alentours toujours et sur la lancée également, la vie culturelle ( dont l’art culinaire, en vrai ) a fait l’objet d’une renaissance somptueuse, (hors chansonnette à trois sous et sketches débilo-imbéciles).
Doit-on attribuer la réussite de cette résurrection et restauration admirables , - ce qui nous parait constituer un miracle, - à la destination hautement résidentielle du site , habité forcément par ses propriétaires , des résidents épris de culture locale et disposant des moyens de participer à l’ entretien de l’ensemble patrimonial , en y mettant l’intérêt moral et le prix coûtant ?
Il ne s’agit là que d’une idée d’orientation générale, opportune, de tendance, d’époque, faisable, utile par effet induit à la valorisation de la mégapole moribonde, et qui nous semble intéressante à examiner.
Une idée qui, apparemment sur un sujet si préoccupant, ne s’accommoderait pas du mégotage habituel ou des passions palpitantes d’ambiance.
Farid Talbi
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