Nous avons été les «harkis du système»

Nous avons été les «harkis du système»

De l’amertume, de la désillusion, du cynisme porté au paroxysme. Dans un entretien-fleuve publié hier par le Quotidien d’Oran, l’«homme au nœud papillon», l’ancien chef de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali (juin 1991-1992), a dressé un sévère réquisitoire contre le «système» politique algérien, ses mœurs, ses tares congénitales, son incapacité à se réformer...

La longue traversée du désert de celui qui fut l’enfant prodige du régime Boumediène (il a été PDG de Sonatrach à 29 ans, de 1966 à 1979, et plusieurs fois ministre, sous Chadli et Boudiaf, de l’Energie, des Affaires étrangères et celui des Finances) a désarçonné son homme au point de se qualifier lui-même de «harki du système». «Je n’ai jamais fait partie du système, déclare-t-il. (…) Il faut parler de système dans le système et identifier celui et ceux qui prennent la décision. Moi et d’autres, nous n’avons jamais pris la décision. Quelque part, je le dis aujourd’hui, nous avons été les "harkis du système".Nous l’avons servi. De bonne foi, car nous nous croyions commis de l’Etat, d’un Etat. On n’a pas compris que nous n’étions que ses instruments». Candidat malheureux... à la candidature pour la présidentielle de 2004, SAG – dont le parti, le Front démocratique (FD) est interdit d’agrément – livre d’une vision quasi apocalyptique de la scène politique nationale : de l’«inexistence de forces politiques», des pratiques et mœurs politiques dominées par l’impunité, des pouvoirs hégémoniques de «l’armée politique», dépositaire du seul et vrai pouvoir en Algérie.

« L’armée politique, ce sont les “Services”. Et ce n’est pas uniquement les «Services», mais toutes leurs ramifications. (…) Ce n’est pas propre à l’Algérie que les «Services» essayent d’avoir plus et d’abuser (…) Sauf que la différence est que dans d’autres pays, il existe des institutions qui ont des pouvoirs. Chez nous, il n’existe que «les Services» et, en face, des institutions virtuelles. »

Très marqué par le scénario de l’élection de 2004, il qualifiera ce scrutin de «crime parfait». «Ils ont réussi à tromper tout le monde, dit-il, y compris des Etats, sauf les Etats-Unis d’Amérique qui étaient d’accord avec eux (…).» Sid Ahmed Ghozali réfute la thèse selon laquelle la Grande muette a «cessé» de faire de la politique. «Certainement pas. On veut le faire croire aux yeux de l’opinion internationale.»

Source : El-Watan

Mohand Aziri

Plus d'articles de : Actualité

Commentaires (33) | Réagir ?

avatar
benbadis tahar

Réponse à DAHMANE AMAZIGH : Un langage de sage que j'aime bien lire mais dans vos écris il y a une certaine ressemblance à celle de l'internaute "FILS DE HARKI". Je vais vous posez deux ou trois questions auxquelles je vous saurai gré d'y répondre franchement. a) Vous dite que les Français ne parlent que très rarement de leurs "Harki" de vichy. Mais les juif les ont-ils oublié? saches mon ami qu'ils les poursuivent jusqu'à maintenant pour les ramener devant les tribunaux et demander le à madame. b) Si vous etes poursuivi par une horde de chiens qui tuez vous les chiens ou leur maitres? Je pense les chiens d'abord et en dernier leur maitre. c) en dernier le pouvoir n'est pas uniquement arabo-islamique mais bien arabo-bérbéro-islamique à commencer par Bouteflika qui a dit dans un discour à Béjaia qu'il était un bèrbère, ainsi que OUYAHIA, TOUMI et beaucoup d'autres cadres. Donc arretez cette mesquinerie et nous devrons bon gré mal gré vivre ensemble HATANE IFARADJ RABI si vous etes croyant bien sur.

avatar
Saadeddine.K

S. A. G peut se considérer parmi les sauveurs de l'Algérie de la bête immonde à qui Mr Addi, sociologue (hors société) veut redorer le blason à l'instar du système actuel. Seulement, voilà S. A. G cet excellent gestionnaire de Sonatrach ne veut assumer cette responsabilité historique, celle d'avoir été un cadre patriote, et c'est ce qui contribue à donner raison à tous ceux qui ont voulu faire de nous algériens d'Algérie des cobayes et de l'Algérie un labo. Oui le régime Iranien à l'instar du royaume Marocain, Séoudiens, de la République d’Egypte et d’Algérie… les Etats non démocratiques ne peuvent être que des alliés objectifs de l’Etat sioniste d’Israël. Condamner l’un sans l’autre ne fait avancer ni la lutte des démocrates iraniens, ni la cause de la Palestine, et encore moins celle de l'Algérie ou les démocrates sont incapables de mobiliser pour faire libérer le patriote Mohamed Gherbi

visualisation: 2 / 33