ZERHOUNI, C'EST FINI ? 4. Une amitié en "dents de scie"

ZERHOUNI, C'EST FINI ?  4.  Une amitié en "dents de scie"

La relation entre Bouteflika et Zerhouni date de 1957, lorsqu'ils se sont rencontrés à l'Ecole des cadets de Kebdani (Maroc).
Le compagnonnage entre Bouteflika et Zerhouni, s’il date de ce moment-là, ne fut pas toujours harmonieux, contrairement à ce que laisse supposer la complicité qui lie les deux hommes depuis 1999. Quelques piquantes trahisons l’ont émaillé.

Pendant la guerre, leurs itinéraires respectifs ne se sont pas beaucoup croisés : Zerhouni fera carrière au Ministère de l’armement et des liaisons générales (MALG), qui donnera naissance à la Sécurité militaire dont Zerhouni sera l’un des chefs ;
Bouteflika suivra Boumediène jusqu’à en être le ministre des Affaires étrangères. Sous le règne de Boumediène, Zerhouni, adjoint de Kasdi Merbah à la tête de la Sécurité militaire, ne fut pas étranger à certains rapports accablants contre le noceur diplomate Abdelaziz Bouteflika, dont certains furent, selon Nezzar, établis par son propre cousin, Ferhat Zerhouni. Sous Chadli, le lucide Yazid Zerhouni, lors de la session du Comité central de décembre 1981, votera pour l’exclusion de Bouteflika du FLN ! « Bouteflika, que je rencontrais régulièrement dans les années 1980, ruminait sans cesse ce qu’il appelait la “félonie de Zerhouni et des faux amis” », se rappelle Ghozali.
D’avoir lâché Bouteflika vaudra à Zerhouni d’occuper d’insignes postes d’ambassadeur sous Chadli, à Washington, Mexico et Tokyo. A Mexico, Nourredine Zerhouni eut cependant l’infortune de succéder à Mostefa Lacheraf : ce dernier profitait de son séjour dans la capitale mexicaine pour faire des recherches sur la civilisation aztèque ; Zerhouni s’y distingua par le commerce des voitures de marque Mercedes. A chacun sa passion !
Bouteflika et Zerhouni ne se verront plus jusqu’en 1989, l’année où Bouteflika fut réintégré au sein du parti. Yazid Zerhouni rendit alors courageusement visite à son ancien compagnon, dans son appartement de la rue Ibrahimi, à El Biar. Abdelkader Dehbi, qui fut l’une des relations de Bouteflika durant sa « traversée du désert » et qui assista à l’entrevue entre les deux « faux amis », se rappelle de la remarque acrimonieuse de Bouteflika à l’endroit de Zerhouni, après le départ de ce dernier : « Ces gens-là ne marchent qu’avec les gens debout. Tant que j’étais hors du système, il prenait soin de m’éviter. Maintenant que je suis revenu au FLN, il s’est soudainement rappelé de moi. »
Dans le zèle du ministre Zerhouni à mettre le gourdin et les écoutes téléphoniques au service du président Bouteflika dès 1999, il y a beaucoup du désir de se racheter une amitié.

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Commentaires (11) | Réagir ?

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fateh yagoubi

merci bien

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Kacem Madani

Mon ami Hamdi Mosbah. Un homme qui ne pleure pas, ça n'existe pas disait Brel, et je suis content de voir que finalement quoiqu'en laissent transpirer nos petites différences de forme, le fond d'humains sensibles que nous sommes nous rassemble bien plus qu'il nous sépare. Bien cordialement K. M.

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