ZERHOUNI, C'EST FINI ? 1. Le chaotique héritage

ZERHOUNI, C'EST FINI ?  1. Le chaotique héritage

En dix ans, il a fliqué le pays, étranglé les libertés et semé la terreur...
Nourredine Yazid Zerhouni, le déjà ex-ministre de l’Intérieur, restera dans la mémoire des Algériens comme le continuateur du régime colonial.
"La mission principale de Daho Ould Kablia, détrompez-vous, n’est pas tant de « pacifier » une Algérie déjà largement « fliquée », mais plutôt de liquider le lourd héritage de l’ancien numéro 2 de la Sécurité militaire. Force est de constater qu’en dix ans de « zerhounisme », l’Algérie a considérablement régressé au chapitre des libertés collectives et individuelles, et ce ne sont pas les efforts consentis par M. Ould Kablia en termes de « com » qui vont chasser cette image de « pays fermé » qui nous colle à la peau", écrit El-Watan.
Son plus grand tort reste évidemment sa vision fondamentalement « policière » de la société. Sa gestion des événements de Kabylie, son verrouillage systématique de la vie partisane, syndicale et associative par l’interdiction systématique de toute nouvelle formation, son hermétique quadrillage de l’espace public, comme c’est le cas à Alger où depuis la marche historique du 14 juin 2001, toute manifestation de rue est prohibée, l’interdiction à certaines personnalités « hostiles » et autres opposants étrangers de fouler le sol national, comme ce fut le cas récemment avec l’opposante tunisienne Sihem Bensedrine, autant de faits qui donnent une image peu glorieuse des « années Zerhouni », même si l’on sait que la responsabilité est partagée au sommet, le pouvoir étant cosolidaire dans ses dérives totalitaires.

Les derniers jours de Zerhouni (avant d’être « promu » vice-Premier ministre, un poste flou pour le moment, une voie de garage selon certains) auront été marqués par le matraquage des enseignants grévistes et autres catégories sociales frondeuses, l’interdiction à peine masquée du 3e congrès de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme et la fermeture d’un espace symbolique aussi emblématique que la Maison des syndicats. Comment occulter, dans la foulée, l’affaire de la carte d’identité et du passeport biométriques et leurs 15 kilos de paperasses ineptes ? Il faut dire qu’avec cet épisode, la « bureaucratie policière » avait atteint le summum de sa sophistication et de sa bêtise. Last but not least : l’histoire retiendra que c’est sous le règne de Zerhouni que le DGSN, Ali Tounsi, a été assassiné, et l’on se souvient, là encore, de la confusion à laquelle ses déclarations brouillonnes et embarrassées ont donné lieu.
Le challenge de Ould Kablia au lourd héritage de son prédécesseur : Déboulonner dix ans de « zerhounisme… »
Les fréquents déplacements de Daho Ould Kablia et les décisions rapides qu’il a prises pour redresser une situation, jugée chaotique, créée par son prédécesseur sont compris par les Algériens comme une « dézerhounisation » de la vie publique. Les observateurs de la scène nationale tablent à l’avenir sur moins de verrouillage des activités partisanes et une meilleure approche des libertés politiques et syndicales.
Selon El-Watan, "déjà, Ould Kablia s’est attelé à démanteler la complexe bureaucratie sécuritaire montée autour du passeport biométrique en allégeant la procédure de son obtention. Pour la gouvernance locale, il a annoncé depuis Oran une « charte de l’éthique » pour les walis en exhortant les préfets de la République à plus de transparence et à plus d’ouverture et de communication sur leur gestion."
Le journal se demande : "Aura-t-il l’audace, le désir, le projet, et surtout, les coudées franches pour soulager les Algériens du poids du « zerhounisme », ne serait-ce qu’en supprimant quelques barrages parfaitement inutiles et ne servant qu’à resserrer l’étau sur des vies déjà assez tenaillées comme cela ? Nous ne nous faisons, évidemment, aucune illusion à ce propos. Mais souhaitons tout de même que les prochains jours ne donnent pas tout à fait raison à notre réalisme…"

L.M.
Sce : El-Watan

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Commentaires (28) | Réagir ?

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twiger

Zerhouni comme tant d'autres sont sur un échiquier, donc sont appelés à s'effacer. La pure vérité, elle si dure et amere car du Malg il y a un noyau dur qui gouverne depuis toujours. Cela change de personnes à la faveur du climat que l'on ne maitrise pas mais helas... Tous ceux qui sont mis en avant ne decide de rien ou alors juste lorsqu'ils se servent dans la caisse, mais il y a un noyau qui decide pour tous et c'est dommage car on aurait souhaité que ce noyau ne puisse pas trop basculer sur l'islamisme et trop le servir. C'est un jeux qui tente trop ce noyau alors que c'est sa perte ce "cancer", ne se domistique pas. Le pouvoir aussi use et parmis les maladies qui vous guettent;le cancer, la diabete, la tension et l'islamisme (la peur de la mort), des fois ont est malade de plusieures à la fois. Le poete disait "et je viendrais pisser sur vos tombes". Amicalement.

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bakou

Quoi qu'on dise, quoi qu'on rabat des discours sur les libertés et la démocratie, Mer Zerhouni, et je dis bien Monsieur, parceque c'est un trés grand Monsieur ; reste le meilleur Ministre de l'intérieur que l'Algérie indépendante a connu. Moi, je le voyais comme premier minstre ou vice-président de la République, mais je me suis rendu compte de ma naiveté. Dommage, que l'Algérie met au garage des hommes de cette trempe. Et dites vous vous bien une chose, que la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat n'est pas gérée uniquement par la personne du ministre de l'intérieur. Donc, ce n'est pas la peine de continuer à l'accabler gratuitement.

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