LA CORRUPTION ABSOLUE PRODUIT DU POUVOIR ABSOLU (3è partie) A. Rahabi
Mais qui contrôle qui ?
II suffit d’observer le fonctionnement de Sonatrach pour relever l’absence totale de contrôle à priori et posteriori sur les importations en équipements et services pour le seul secteur de l’énergie estimés à près de 10 milliards de dollars /an ces quatre dernières années. L’opacité et le secret qui entourent ces contrats ainsi que les permis de recherche et d’exploitation sont mieux gardés que ceux des contrats d’armement qui sont révélés aux algériens , au moins et fort heureusement d’ailleurs , par les media étrangers . Tous ces contrats et bien d’autres échappent à l’avis du Gouvernement et au contrôle de la Banque Centrale qui n’en est pas informée en temps réel ce qui la dépouille de l’une de ses principales prérogatives, la bonne gestion des engagements financiers à l'égard de l’étranger .Elle fait preuve d‘une impuissante mais non moins complice passivité .
Les hydrocarbures perçus par algériens comme le bijou de famille, donnent le sentiment d’être gérés comme une entité Offshore. On ne nous dit pas la réalité du rythme insignifiant du niveau de renouvellement des réserves - pour se conformer au principe d’éthique économique qui veut que nos richesses nous sont prêtées par nos enfants - mais on nous propose le spectacle de la technicité destinée à décourager toute velléité de débat public et des chiffres que personne ne comprend ni ne peut vérifier assénés avec autorité par des texans de pacotille cherchant à nous ravaler au stade de l’indigénat intellectuel. Si l’on s’en tient à l’actualité récente, l’attitude du premier responsable du secteur Chakib Khalil et patron réel de Sonatarch s’offusquant de l’opportunité d’une enquête sur la gestion de l’unique revenu de l’Algérie comme d’une entreprise privée ou familiale , est tout autant irresponsable que scandaleuse. Il feint d’ignorer qu’il a une responsabilité au moins politique dans un scandale qui ébranle la douzième compagnie pétrolière mondiale et que lui-même n’ a reçu une autorité déléguée par le peuple que pour veiller à la bonne gestion d’un porte feuille public pour une période déterminée. Sans plus ni moins.
En fait, toutes ces opérations n’auraient jamais pu se faire si Chakib Khelil ne jouissait pas d’un soutien inconditionnel du chef de l’Etat et de quelques milieux des fournisseurs d’équipements pétroliers et gaziers de l’ex- Administration Bush .C’est pourquoi Il décide sans consulter ni les représentants du peuple ni les organes consultatifs de l’Etat , qui s’en accommodent d’ailleurs parfaitement , et encore moins le gouvernement composé de deux collèges . Le premier jouissant d’un rang qui confère la condescendance autorisée par la proximité avec chef de l’Etat. Le second est composé en grande partie de commis de l’Etat servant d’alibi technocratique ou faussement théocratique obéissant aux injonctions politiques et par conséquence justiciables par destination au gré des changements au sommet de l’Etat.
Partenariat à l’algérienne et corruption croisée
Les partenaires étrangers - avec des intentions et des fortunes diverses - savent parfaitement comment ça marche chez nous. Beaucoup ne viennent qu’après avoir installé leurs relais et réseaux de corruption, actionnent les centres de décision qui à leur tour instruisent par injonctions que les bureaucrates exécutent selon le cas par crainte, lâcheté ou cupide opportunisme. La grosse corruption issue du triptyque –import-import, crédits bancaires douteux et hydrocarbures est derrière les gros contrats mais habituellement peu visible et intouchable. Il reste alors celle en rapport avec les avenants qui représente dans la norme internationale 10 % du contrat mais qui atteint chez nous selon le cas de 40 à 300 % selon les secteurs et la nature du projet.
Le discours politique insiste en effet depuis 10 ans sur l’incontournable concours de l’Orient et d’Occident comme si le développement était une exigence externe mais paradoxalement et à la moindre crise de liquidités ou d’un scandale de corruption on les désigne comme responsables de nos tares comme s’ils nous avaient imposé notre nonchalance ou notre législation outrageusement plus libérale que celle du Japon.
C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’Accord d’association avec l’UE avait été signé en avril 2002 précipitamment et après une restreinte consultation pour donner corps à une imposture diplomatique : le retour de l’Algérie sur la scène internationale. Douze ans plus tôt le gouvernement du Président Zéroual isolé sur le plan diplomatique et avec moins de 500 millions de dollars dans les caisses avait jugé les conditions européennes défavorables à une économie nationale sous la triple contrainte du chômage, de la restructuration et de la très faible préparation à la concurrence des produits européens. C’est pourtant dans ce contexte de crise que la multinationale d’origine allemande Henkel et l’ un des leaders européens de fertilisants l’espagnol Fertiberia ont signé et exécuté des accords de partenariat avec l’Enad et Asmidal – les rares à ce jour - apportant la démonstration que seule la transparence et les garanties légales sont de nature à favoriser un authentique et durable partenariat .
A.R.
Commentaires (3) | Réagir ?
Monsieur Kamel les gens de votre trempe ont tous fait le pli. Il ne savent rien faire que qu'insulter les gens et chercher des poux dans leurs tetes! Rahabi er Benbitour n'ont-il pas quitté le gouvernement justement parceque Bouteflika a voulu leur imposer ses idées moyenageuss. Ils ont au moins le mérite de refuser à temps de cautionner la mise à mort de leur pays, et ce, au vu et au su de tout le monde. Ce n'est pas parceque on est passé les affaires publiques qu'on est systématiquement de mauvaise foi. De meme que, ce n'est pas parceque on est dans l'opposition qu'on est dans la vérité absolu. Qu'ont-ils fait les gens qui vous ressembles pour que l'Algérie vaille bien. Rien! Messieurs Rahabi et Benbitour sont des hommes integres. Moi en tous cas je te renvoi à l'attitude du pouvoir et j'espère que tu me trouvera une réponse franche:pourquoi impose t-on un blackout médiatique à Brahimi, Hamrouche, Ghozali, Sifi et Benflis?
Les hommes politiques algériens ont -ils compris ce qu'est la politique?J'en doute!
Faire de la politique c'est d'abord et avant tout avoir des idées, des convictions ensuite des projets puis les réaliser. Comment?En se faisant élire par le peuple, par la société civile et non par l'armée!La politique saine c'est avant tout servir son peuple, l'émanciper, le libérer et le rendre clairvoyant!Faire de la politique c'est séparer les pouvoirs et que le meilleur gagne!Faire de la politique c'est pour servir son peuple!Bande de nases!