Quand vous défendiez Orascom, madame…C’était avant le match Algérie-Egypte
Le Matin était une idée d'exercer le journalisme et beaucoup de collègues, dont certains occupent aujourd'hui des responsabilités, regrettent, comme ils disent, « l'esprit Matin. » Une manière de faire le journalisme qui n'existe nulle part ailleurs et qui valait la peine qu'on s'y sacrifie.
Mais ce qui me désole, ce sont ces confrères qui publient aujourd'hui les mêmes affaires de corruption et de trafic d'influence révélées par Le Matin il y a 7 ans, confirmant ainsi la vieille audace de ce journal, mais sans même rappeler ou citer, ne fut-ce que du point de vue du professionnalisme dont ils se réclament, le journal qui était à l'origine de la mise à nu de cette gestion maffieuse du patrimoine de la collectivité nationale ( Sonatrach, télécommunications...). C'est vrai ils nous ont souvent reproché notre "inconscience".
Il y a aussi lieu de rappeler, pour ceux qui se sont réveillés à l'occasion du match Algérie-Egypte et qu'on entend crier au scandale à propos des faveurs octroyés à Orascom, y a aussi lieu de rappeler que Le Matin a révélé les dessous de cette affaire en 2001, une affaire à l'encontre des intérêts nationaux, dont a bénéficié Orascom pour obtenir la première licence de téléphonie mobile et pour se maintenir financièrement en Algérie. Mais à l’époque il était « le vilain petit canard », conspué, matraqué, par tous. Souvenez-vous : l'actuelle ministre de la culture, alors ministre de la communication était parmi les plus fervents défenseurs d'Orascom et de Shorafa en allant jusqu'à convoquer des réunions de rédactions des chaînes de radio publique pour exiger des contres enquêtes et menaçant dans une conférence de presse de déposer plainte contre Le Matin. Khalida Toumi, ex-Messaoudi, avait piqué sa colère pour défendre les plus grands corrupteurs, ses amis et ceux du Président. Elle avait signé un éditorial d’une « contre enquête » diffusée par la radio chaîne III, faite avec le mensonge et avec la pitoyable complicité d'une journaliste de la chaîne III promue un mois plus tard rédactrice en chef.
La chaîne I avait réalisé également une enquête qui n'a pas été diffusée car le directeur et le journaliste ont refusé un montage tronquant la vérité que la ministre voulait l'imposer à l'équipe.
On aurait aimé entendre Khalida Toumi aujourd’hui, au lendemain du match Algérie- Egypte et aussi, après que le gouvernement Ouyahia ait décidé d'appliquer "le patriotisme économique".
Les jours ont changé…
Entretemps, un journal a été liquidé et son directeur a fait deux ans de prison.
Youcef Rezzoug (ancien journaliste du Matin)
Commentaires (37) | Réagir ?
Wellah les masques sont tombé... et on ne cesse de fumé du thé pour resté éveillé pour la suite du cauchmard
Sur le chemin de la honte, il n'y a que le fleuve de la trahison a traverser.