M.Ouyahia, vous avez fait le lit de la mafia !
Par MERHAB Mahiout
Ahmed Ouyahia qui vient de se découvrir une âme d’opposant, a démontré, une fois de plus, son don d’ubiquité. Il est à la fois dans le pouvoir, au cœur de l’alliance présidentielle et dans l’opposition. La diatribe contre le gouvernement à laquelle il s’est lancé renseigne sur le degré de pourrissement que le système a atteint. Car si le docile Ouyahia a cru bon de jouer à l’opposant, c’est qu’une frange du système l’en a chargé. Une frange nécessairement mécontente par la nouvelle redistribution des cartes survenues après le séisme du 17 mai. Et elle vient de le faire savoir par une de ses voix autorisées. En d’autres temps, nous aurions pris cela pour une ‘volonté de redressement de la frange positive du système.’ Je crois même qu’il reste encore une poignée d’irréductibles qui le croient. L’hypothèse selon laquelle la sortie de l’‘homme des missions impossibles’ vise à entretenir l’illusion que le système et la volonté et la capacité de redresser la situation n’est pas à écarter. Les dérives que dénoncent Ouyahia ne sont malheureusement qu’une infime partie de ce à quoi s’attèle le pouvoir issu du ‘redressement’ d’avril 1999. Sa responsabilité est immense. Il croit peut être qu’en dénonçant certains aspects, il s’en lave les mains. En gros, Ouyahia n’est pas content du démantèlement du minimum de régulation qu’il a instauré à laquelle se livre l’actuel gouvernement. Ce qu’il explique par la prédominance des lobbys de pression. Doux euphémisme pour dire que les clans du système se livrent à une véritable rapine que le smig de régulation qui existe contrarie. D’où l’impératif de sa suppression. Les lobbys existent dans tous les pays du monde. Cependant, ce qui les différencient des clans mafieux, c’est précisément le cadre démocratique qui cadre leurs interventions. Si ce cadre venait à faire défaut, les lobbys se transforment fatalement en clans mafieux qui prennent l’Etat en otage et lui dictent leur volonté. Nous sommes malheureusement dans ce cas de figure. La guerre déclarée à toute opposition et tout contre pouvoir ne pouvait donner d’autres résultats que ‘l’évolution’ normale et naturelle de la rente vers la rapine et des lobbys vers les clans maffieux. Tant qu’il fait abstraction de ce qui fait la force de ces clans -l’absence de démocratie- et aussi longtemps qu’il ne se prononcera pas sur sa responsabilité personnelle, Ouyahia continuera à botter en touche. Au delà de la mission d’opposant qu’il remplie, on peut facilement comprendre son amertume personnelle de voir son œuvre démantelée. Car en bon libéral qu’il est et au fil des longues années d’exercice du pouvoir, il a tout essayé pour libéraliser l’économie. Mais ses efforts ainsi que ceux de ces prédécesseurs ont été vains. Ils ne pouvaient aboutir pour la simple et bonne raison que libéraliser l’économie sans libérer le politique débouche toujours sur la rapine. L’impossibilité de construire une économie qui se tient en contournant l’impératif de démocratiser la société constitue un dilemme duquel l’Algérie n’est pas encore sortie et ne sortira probablement jamais tant que l’Etat est au service des clans mafieux. C’est le cœur même de la crise de l’Algérie.
M.M
Commentaires (11) | Réagir ?
Monsieur Ouyahia: Vous avez dit et repete que l'idee du cabinet noir n'etait qu'un mythe une legende ?!?!!? Vous devez vous rappeler a l'occasion des resultats electorales... ?!? Et maintenant vous parlez de mafia ?!
Ce sujet me rappelle un film, "Kramer contre Kramer".
Non pas parcequ'Ouyahia a quelques traits de ressemblance avec Dustin Hoffman ou qu'il puisse avoir Meryl Streep dans les bras (tu peux toujours rêver Hmida), mais parceque le titre peut être adapté à ce contexte :
1ère proposition : "Cramés contre cramés"
2ème proposition : "mafia contre mafia"
... wal koul yatakelem !