Un Français dans les geôles israéliennes

Depuis plusieurs mois un comité national de soutien à Salah Hamouri, jeune franco-palestinien de vingt-quatre ans, s'est constitué en France autour de Jean-Claude Lefort, ancien député communiste, pour exiger du président Nicolas Sarkozy, qu'il mette en oeuvre l'engagement tonitruant qu'il a pris publiquement d'aller chercher les Français en difficultés à l'étranger, où qu'ils se trouvent et quoi qu'ils aient fait.On se souvient de l'affaire de l'Arche de Zoé pour laquelle il s'était démené à grand renfort médiatique et avait finalement obtenu l'extradition des membres de l'association française condamnés par un tribunal tchadien.Salah Hamouri, arrêté en mars 2005, entame sa cinquième année de détention dans la prison de Gilboa, au nord d'Israël. Etudiant en sociologie, il a été condamné par un tribunal militaire pour avoir eu l'intention de tuer un rabbin extrémiste. Au bout de trois ans de détention préventive et de vingt-six audiences, aucune preuve matérielle n'a pu être fournie par ses accusateurs. Malgré cette absence de preuve et de témoignage direct, le tribunal militaire l'a condamné lourdement à sept ans de prison. Le 27 juillet, Salah s'est vu refuser sa demande de remise de peine, alors qu'il en a effectué les deux tiers. Et ce, malgré les nombreuses démarches initiées par des citoyens et élus français qui ont appelé à sa libération. Ce mouvement de sympathie, conduit par Denise Hamouri, sa mère, a oeuvré inlassablement afin d'obtenir que cette dernière soit reçue par le président au même titre que les parents du soldat franco-israélien, Gilad Shalit, lesquels ont été reçus plusieurs fois déjà par le président en personne. Mais Monsieur Sarkozy s'est bien gardé de recevoir Madame Hamouri. De guerre lasse,elle a fini par obtenir une audience auprès d'un de ses conseillers après de multiples démarches du comité de soutien à Salah, parrainé par Stéphane Hessel. Salah continuera donc de croupir en prison, pour rien. Il est vrai qu'il demandait une libération sans conditions. Il s'est refusé à présenter des regrets et excuses. Il a refusé toute idée d'extradition vers la France car cela signifierait pour lui l'interdiction définitive de revenir en Palestine.C'est sans doute son attachement à défendre le droit à un Etat palestinien et son refus de l'occupation qui font de ce jeune homme un élément dangereux pour Israël. Comme lui, des milliers de jeunes palestiniens, parfois mineurs sont enfermés dans les prisons israéliennes, dans des conditions épouvantables et au mépris du droit. Dernièrement ils ont dû observer plusieurs journées de grève de la faim pour protester contre le port d'un uniforme orange comme celui de Guantanamo de sinistre mémoire, qu'on voulait leur imposer. Il faut dire enfin, que les remises de peine sont rarement accordées aux prisonniers politiques. Le cas de Salah Hamouri est emblématique car il souligne les contradictions de l'Etat français dont les dirigeants montent au créneau pour obtenir la libération du caporal Shalit,qui, après tout est un militaire enlevé dans le cadre de ses missions, mais restent muets face à l'enferment d'un civil qui n'a rien à se reprocher.Un dossier d'accusation vide, un tribunal militaire illégal car en position d'occupation . Cette injustice flagrante, des dizaines de personnalités et d'élus français la condamnent fermement et sont déterminés à continuer à exiger du président français qu'il cesse de couvrir les crimes d'Israël en se rendant complice, par son silence et son soutien, d'une violation permanente des règles du droit international.

Keltoum staali

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Commentaires (3) | Réagir ?

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tairi

excellent article relatant en tous points une situation controversée de part et d'autres

merci

pr comité local de soutien

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juste

les deux poids et deux mesures ne datent pas d aujourd hui. et dire que l on nous gargarise quotidiennement de lecons de democratie.

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