Said Bouteflika ou la nouvelle "légitimité" du système (SECONDE PARTIE)

Said Bouteflika ou la nouvelle "légitimité" du système (SECONDE PARTIE)

Le calendrier est tout tracé : créer le nouveau parti et organiser un référendum sur l'amnistie avant les législatives de 2012 !
Dans la stratégie de Said Bouteflika les législatives de 2012 marqueront la mort du FLN et du RND en même temps qu'elles seront la date de (re) naissance du futur parti islamiste qui remplacera le FIS.
Le fondement de la nouvelle « légitimité » du système repose sur la "rénovation" et la paix. La "rénovation" par une nouvelle classe politique qui remplacerait les anciennes structures discréditées ; la paix par une concession politique majeure aux islamistes radicaux : le retour sur la scène politique !
Mettre sur pied une classe politique "rénovée" ne poserait pas problème : le nouveau parti de Said Bouteflika "Génération libre" s'entourera de partis sattelites comme l'UDR d'Amara Benyounès que Zerhouni va bientôt autoriser à activer, ou comme le parti de Mohamed Said, qui devrait recevoir son homologation.
Le retour des islamistes radicaux à la politique est plus difficile à obtenir : il faut effacer leurs délits et les réhabiliter dans leurs droits civiques. Leur redonner un virginitié politique, en somme!
C'est le but de l'amnistie générale que s'apprête à promulger le président Bouteflika courant 2010 !

S'acoquiner avec les islamistes, c'est le vieux projet de Bouteflika.
Son frère va l'améliorer.
Bouteflika sait qu’avec une république démocratique, il n’y a plus de place pour le pouvoir absolu, plus de place pour les tyrans pittoresques comme lui. Pour un vieil autocrate comme lui, l’option islamiste ne présentait que des avantages. En plus d’être l’alternative idéale aux joumloukias essoufflées, elle fait contrepoids aux généraux et garantit l’asservissement de la population. Bouteflika va encourager le tribalisme en se servant de l’intégrisme, dont il sait qu’il se nourrit d’un mythe fondateur puissant et qu’il s’enracine dans la structure familiale patriarcale. Il ne veut pas d’une société en éveil, il préfère une société soumise et liée au maître par les codes de l’allégeance tribale qui a gardé toute son influence sur les individus, les sociétés et la politique.
Mais ce projet est irréalisable. La nouvelle caste s'aperçoit que la majorité des classes moyennes arabes, à l’écoute du monde et de l’Occident, ne rêve pas d’un mythique État islamique pur et dur, mais d’une démocratie qui respecte ses droits et libertés. L’alphabétisation a fait reculer l’ignorance, le niveau de vie a progressé, le statut de la femme a évolué, tout cela a radicalement modifié les données sociales. L’influence des chaînes satellitaires arabes qui ont délié les langues et désacralisé les pouvoirs. Il a saisi que les sociétés arabes sont d’ores et déjà dans le débat démocratique.
Alors, sur conseil des nouveaux clercs, Said Bouteflika va associer le islamistes à la « construction d'une "société civile forte" capable de participer à la prise de décision et à même de constituer une force de dissuasion à tout dérapage au sommet de l'Etat », une espèce de « contrat social » qui « organisera la vie de tous les citoyens »
Bien entendu, FLN et RND ne l'entendent pas de cette oreille. Selon El Watan, au FLN, on n’est pas « d'accord » et son secrétaire général laisse entendre que " rien ne se fera en dehors ou sans le consentement du FLN" . Belkhadem a même rappelé "les bons et loyaux services rendus par le parti au président" !
Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, affirme, lui, qu'il n'y aura pas d'amnistie générale, précisant toutefois, par prudence, que le président de la République a, dans son discours du 31 octobre 2004, affirmé que seul le peuple décide pour une amnistie ou une amnistie générale.
Said Bouteflika ? «Et après?» lâche le secrétaire général du RND. «Nous ne craignons pas l'hémorragie. Nous sommes harmonieux, stables et notre existence n’est pas dépendante d’une géométrie donnée de la scène politique nationale». En d’autres termes «l’existence du RND ne dépend pas d’un autre parti».
Vraiment ?
Tout cela ressemble à de futiles tartarinades. Pour les partis - Etat, la messe est dite : le système a décidé de changer de béquilles.
Que la transmission héréditaire se fasse au fils, au frère ou, dans le cas extrême, transmission au sein du même clan, l’important est que le pouvoir reste concentré entre les mêmes mains. Peu importe que l’héritier soit du renseignement ou de la caste militaire, l’essentiel est que le peuple soit exclu de la compétition.
Said Bouteflika porte un projet de "rénovation" et de "légitimation" du système qui paraît avoir l'accord de tous les décideurs.
Et comme tout projet de ce genre, il fait courir le pays à la catastrophe.
Il n'est pas trop tard pour réagir

M.B.
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Commentaires (23) | Réagir ?

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bouhdija

une simple question ou est nee said said bouteflika en algerie ou au maroc.

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Farid

Alors chers algériens, assez de parlotte depuis des années, tous les peuples ont réagit et pris leur pays en charge sauf nous. Les iraniens malgré la dictature ont commencé et j'en suis sur ils arriveront, la machine a démarré. Qu'attendons nous, on est deja au fond du gouffre et on parle et on attend... quoi encore... Si le peuple ne bouge pas cette poignée de responsables héritières de la dcitature d'avant va continuer et ce sera pire. Une révolution d'occupation de la rue avec une couleur sera la solution.... le débat est ouvert.... occupons nos rues pacifiquement en s'exprimant....

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