Centre de gravité
En voulant focaliser sur, certains diront cibler, quelques personnages emblématiques, nous assistons à un déplacement inquiétant du centre de gravité d'une réflexion qui se fait malheureusement à l'emporte pièce. Je dis malheureusement car cela concerne l'ensemble de la société qui peine à trouver un point d'ancrage dans une zone devenue de plus en plus floue.
Qui, que, faut il croire lorsque de manière abrupte nous sont assénées des vérités immédiatement contre balancées par des textes tout aussi apocryphes qui se drapent dans le voile immaculé d'une innocence suspecte.
Il ne suffit pas d'affirmer qu'une chose soit vraie pour qu'elle le devienne. Dieu en est un exemple patent. Et tous les jours, que dis je, cent fois par jour, les médias, tous confondus, nous convient à des agapes morbides.
Quelle place laisse t-on à notre intelligence, quel choix nous est offert, quelle structure fascisante tente de nous imposer un regard myope sur notre réalité? Qui veut, quel qu'en soit le prix, briser notre volonté, détruire nos espoirs, nous réduire à une dépendance irrévocable, nous couper de notre identité, en nous considérant comme des cobayes sans cervelle?
« Ils ont volé, ils sont corrompus... », c'est le discours redondant qui tourne en boucle après avoir été vidé de sa substance. Il ne reste rien des accusations lancées comme des torpilles aveugles et assassines qui fracassent tout sur leur passage, impassibles, impitoyables, mortelles.
Est il si important le vol commis dans une impunité légitimée par le silence? Oui il est important. Car il est question du vol de nos consciences, de notre dignité, de notre intégrité .C'est encore plus grave et plus douloureux. Un vol, un viol, un détournement , une fracture … Et dans ce tintamarre complice destiné à faire taire nos voix, nous observons avec un sentiment d'écœurement.
Oui le rapt d'un espoir porté par nos concitoyens est évident. Et il ne peut, il ne doit pas rester impuni. Mais cela suffira t -il à nous apaiser? A relancer une « machine » rouillée par une inactivité trop longue?
Les constats, même s'ils sont tristes, sont faciles à faire. A quoi peuvent ils servir, sinon nous « révéler » ce que nous savons déjà. Dénoncer ne suffit pas!Mais alors quoi, qu'est ce qu'il veut celui là? Bien sur qu'il faut informer pour que le changement devienne possible. Comment informer ET agir pour faire face à un Pouvoir arbitraire qui ne démordra pas facilement?.
C'est une lame de fond qui doit se préparer dans la concertation mais surtout dans le plus grand secret car cela exige un mouvement d'ampleur seul en mesure de rétablir un équilibre en faveur de la Société. Ce mouvement existe pourtant mais il fonctionne par à coups sans véritable stratégie, sans autre objectif que de mettre un terme à un règne d'incompétence. Malheureusement, ce fut le cas des Pères Fondateurs qui n'avaient aucun projet de Société. Nous répétons en quelque sorte les mêmes mécanismes mais cette fois contre nous.
L'intérêt est ailleurs et nous ne le voyons pas. Nous ne sommes pas capables de le voir car nous le cachons comme une honte pour une faute supposée.
Notre « classe » politique se complait à redoubler, tripler les années d'une école qui ne lui a rien appris. Sauf à se présenter effrontément devant des électeurs-otages qui s'abreuvent d'images tombées du ciel en rêvant d'un au-delà ou ne se rencontreraient ni les uns ni les autres.
Quel rapport, pervers, peut il y avoir entre le vol et les voleurs? Comment ce rapport a t il pu s'établir, fonctionner et se maintenir pendant une période aussi longue. Longue dans la vie d'un homme.
Quel rôle les médias ont ils joués depuis presque 50 ans? quel rôle jouent ils aujourd'hui? quel sens donne t-on, maintenant, à l'idée de Nation? comment l'aspiration profonde à l'Indépendance s'est elle
transformée en cri de détresse?
Les médias sont aussi responsable de cette situation. La plume de ses journalistes, souvent lumineuse, de ses intellectuels, de ses écrivains, de ses artistes, d'une intelligentsia de dimension internationale n'ont rien trouvé de mieux que de se lancer dans des combats partisans en oubliant d'accomplir leur mission, celle, noble, dont ils avaient été investis.
Faut il se contenter de reproduire, sans effort, un message déraisonnable qui a perdu tout sens à force, dans un réflexe pavlovien, de faire des « copier coller » advitam...?
Le lien, pourtant, existe. Il est là, visible, clair, solide pour ceux qui veulent le voir et s'en saisir.
L'idéologie nationaliste qui a permis de résoudre l'équation absurde du colonialisme semble nous avoir enfermé en brisant une dynamique historique.
Les médias, il faut y revenir, au même titre que les « gouvernants » ont mal assimilé leur rôle et ont été séduits par des sirènes habiles qui , à l'unisson, chantaient une partition écrite en mode socialiste, islamiste, et surtout en pétro-dollars.
Les médias sont tous dans le même panier ( de crabes) car ils n'ont pas réussi à comprendre que leur travail était d'une importance capitale: transmettre, communiquer, diffuser le savoir, en maintenant vivante l'étincelle de l'espoir à l'instar de modestes mais illustres ancêtres qui avaient l'intuition du devenir.
La Révolution ce n'est pas Novembre '54. Ce serait trop simple. S'y référer sans cesse comme d'autres tentent de s'accrocher au burnous du Prophète c'est nous faire redevenir ce que nous ne voulions plus être.
A quoi cela nous a t-il mené?A entretenir une illusion de liberté, un faux sentiment d'indépendance qu'une analyse intellectuelle rapide permet de démonter sans effort.
Le recul est non seulement nécessaire mais il devient urgent de prendre ses distances par rapport à une question sans issue. Du moins une issue murée par des certitudes figées.
Le MatinDz saura t il sortir du ghetto et s'affirmer comme une entité libre, autonome et responsable?
Je vous pose la question Mohamed Benchicou.
Père Joseph
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Docteur Kolli. En victimes, c'est vrai, mais nous portons tous, en la reproduisant inconsciemment, "la structure sociale traditionnelle algérienne", à l'origine de tous nos malheurs. Des traditions dont le seul fondement est la prédation à la saisie de toutes les opportunités. Même l'islam y est une victime séquestrée que l'on y utilise pour satisfaire des besoins morbides, toujours insatisfaits car de tout temps démesurés. Exemples: pour s'assurer une acquisition matériel importante sûre, un logement sociale, un emploi..., il faut tisser sinon adhérer à un réseau relationnel qui lui n'obéit qu'à la structure sociale d'une société traditionnelle clanique et tribale et ce, malgré les apparences. Exemple: Le ramadhan ou à la veille des fêtes religieuses; la société traditionnelle, telle un redoutable reptile, envahit en substituant le marché par l'informel du souk où les prix pratiqués montrent bien que notre mentale algérien est basée, au fond, sur une seul "culture", celle de la prédation et de la saisie de toutes les opportunités! et pour cela, la fin justifiera tous les moyens inimaginables pour une société aspirant à la modernité; et tout cela justifié, nettoyé, balayé par un simple examen de conscience du genre "allah ghaleb ou mektoub"; un "allah ghaleb" n'ayant de religieux que les mots car d'inspiration typiquement tribale justifiant une obéissance inconsciente, même en étant citadin, à un opportunisme caractériel et séculaire propre à la structure sociale de notre société traditionnelle. Exemple: aux examens du baccalauréat; à noter qu'en périodes de "crises politiques" et d'échéances électorales le taux de réussite affiché par les autorités "notabilités" concernées dépasse l'entendement; l'élève doit bien représenter l'honneur de sa tribut; pour conjurer toute déception, un surveillant aveugle, façonné dans le moule du clan, est là pour lui assurer la "facilité", sésame de toutes les réussites; et tout cela sous
la complicité de certains professeurs impuissants. Exemple: le discours officiel sur les zaouias, symboles personnifiés de la société traditionnelle à fondement tribal que le politique réhabilite et courtise, participe, lui aussi, à cette sacro-sainte saisie de l'opportunité mais, cette fois-ci carrément présidentielle! obtenue par la promesse du projet de la construction de la plus belle et coûteuse mosquée, futur enjeux à dilapider par les seuls clans par le moyen de l'opportunisme tribal! Où est l'islam dans tout cela? il y est une victime séquestrée de la sacralisation et de la manipulation, comme d'ailleurs la langue arabe, que l'irrationnel assassin prive de toute analyse philosophique du langage lui assurant une vie réelle et non abstraite; une vie dialectique déterminante pour tout être vivant y compris la langue. Au lieu de cela, nous avons toujours assisté à une représentation sacrée de la langue arabe, nous faisant croire, par des démonstrations irrationnelles du langage, que l'arabe, à la différence des autres langues triviales, est douée d'un "pouvoir divin" d'où, un jours n'arrêtant pas d'être très prochain et ce, depuis déjà plus de sept siècles, une "Lumière" surgira, comme par miracle, et qui garantira, au peuple élu, une "Renaissance" éternelle!!! les réseaux relationnels les plus puissants sont ceux qui s'assurent un label politique; les autres, populaires, dans lesquels le peuple, comme "un vieux sisyph" en quête d'un bonheur dont il n'arrive pas à saisir la définition et qui se noie dans une désespérant misère que seul le fatalisme de "allah ghaleb et mektoub" arrive à consoler dans sa raison d'une survie qui n‘en finit pas; néanmoins une illusion de raison de vivre à l'origine d'une saignée irréversible portée au coeur de l'intelligentsia, espoir d'un renouveau tant attendu mais que l'on a brisée, exclus car potentiellement redresseurs de torts, et qui a fini, en désespoir de cause, par abdiquer pour des cieux plus cléments; plus de 300 miles cadres! Népotisme, dictature, potentat, monolithique et bien d'autres appellations utilisés par les exclus pour qualifier les réseaux relationnels politiques traditionnels aussi vieux qu'est l'égoïsme et la prédation de l’homo algérianus et surtout dont le mal est bien plus profond pour qu'il soit réparé par une simple exhortation à l'application des principes démocratiques et laïques. Faute d'une hypnose générale car nous ne le savons toujours pas, ou feignant de le savoir pour certains, dans notre inconscient collectif, il y a aussi les germes de nos destructions successives que l'ignorance nous place tous en coupables dans l'ambiguïté d'une position sadomasochiste du "crime et châtiment" adoptée malgré nous. L'espoir d'une issue doit exister, mais, en reprenant le propos de votre protagoniste Bebbouche:" concitoyens qui se retrouvent perdus dans la brume : un vrai combat de nègres dans un tunnel noir à minuit! ", je vous pose la question Docteur Kolli.
Docteur Kolli, vous connaissez bien l'expression " chasser le naturel, il revient au galop " les expressions spontanées de tout un chacun sont des signes avant coureurs qui définissent certains caractères de l'individu et ce n'est pas au toubib (particulièrement au psychiatre) que je vais apprendre cela!
Votre expression "Allah ya rahmou" vous a défini comme étant un croyant. Si je me trompe, vous voudriez bien me corriger.