Répression du Rif : non au silence complice de l'Union européenne
Non au "silence complice" de l'UE et des gouvernements européens par rapport à la vague de répression et d'arrestations arbitraires au Rif (nord du Maroc), dénonce l'association des travailleurs maghrébins (ATMF) dans cette déclaration.
Pour un "soutien international" en faveur de la libération des détenus marocains. "Les gouvernements européens sont complices" pour avoir fermé les yeux sur «des pratiques de torture révélées par des organisations et activistes marocains».
Nous regrettons à ce titre, que l'UE ait cédé au chantage des autorités marocaines de la collaboration contre le terrorisme. Le Maroc joue la carte du terrorisme et l'utilise pour faire pression sur l'UE afin de ne pas intervenir.
Depuis le décès fin octobre 2016 du jeune marchand de poisson, Mohsin Fikri, broyé par une benne à ordures alors qu'il tentait d'empêcher la destruction de sa marchandise saisie par la police, la mobilisation n'a jamais cessé à Al-Hoceïma (nord du Maroc) et dans plusieurs localités alentour. Le mouvement s'est même durci pour exiger que justice soit faite pour la mort du jeune poissonnier, mais également pour porter des revendications économiques et sociales en faveur de cette zone enclavée.
Animé par des jeunes de la région, le mouvement de contestation populaire Hirak, est resté pacifique. L'arrestation fin mai de Nasser Zefzafi, un des leaders du mouvement, a marqué un durcissement de la crise. Environ 427 personnes personne du movement, sont actuellement détenues dans les prisons marocaines. Accusés d'"atteinte à la sécurité de l'Etat" ou de "séparatisme" de nombreux militants du Hirak risquent de lourdes peines. Si la mort de Mohsin Fikri qui «a été le déclencheur» de nouvelles demandes sur les conditions de vie d'une population marginalisée. "Les manifestations cristallisent une colère préexistante, liée au faible développement économique du Rif», soutenant que la marginalisation de cette région est "programmée" par les autorités marocaines. On en donne pour preuve le taux de chômage "élevé" dans la région et qui avoisinerait les 60%. La souffrance des marocains du Rif est "réelle", et le mouvement de contestation populaire au Rif était "spontané" et que les femmes aussi sont très nombreuses à participer à ce mouvement et à investir les rues et les réseaux sociaux, malgré le fort conservatisme dans le milieu rural.
Nous déplorant, comme les acteurs du terrain des droits de l’homme, le silence des dirigeants européens sur «la répression qui continue», notamment de la France.
Les autorités marocaines "refusent le dialogue et préfèrent répondre par la violence". "Contrairement à l'image d'un Maroc respectueux des droits de l'homme, de démocratie et d'Etat de droit que les autorités veulent véhiculer, le Maroc réprime les manifestants et ne laisse point de place à la liberté d'expression".
Les racines profondes de la révolte du Rif, qui font que la population exprime sa colère par rapport à la situation de l'emploi et au sous-développement de la région, dépourvue de toute commodité.
"La population réclame une université et un hôpital, spécifiquement un centre d'oncologie fonctionnel", et que la région connaît un taux très élevé de cancers en raison des bombardements au gaz chimique perpétrés par les Espagnols lors de la guerre du Rif (1921-1926).
"Il n'y a pas d'annexe universitaire dans le Rif et les jeunes doivent aller dans d'autres régions, parfois très éloignées afin de faire leurs études supérieures».
La répression du Rif ne date pas d'aujourd'hui, et cette région est "très marquée par la migration" en raison des politiques de répression qui se sont abattues sur la population locale au fil des années.
Nous demandons au Président de la République d’agir et de mettre fin à la connivence avec un régime qui est tenu comme responsable de ce qui se passe dans cette région à commencer par la libération de tous les détenus du HIRAK, puisque le régime lui reconnait la justesse de leurs revendications (discours du trône 29.07)
Comme nous demandons aux autorités de l’UE d’intervenir auprès des autorités marocaines pour mettre fin à cette vague de répression et pour la mise en œuvre de politiques de développement qui sont parfois financées par ladite UE.
Association des travailleurs maghrébins en France (ATMF)
Commentaires (6) | Réagir ?
danke schoon
merci pour les informations
wanissa