Ahmed Ouyahia perd son sang-froid
Ahmed Ouyahia a fait du Ouyahia aujourd'hui. Il a fait mine de croire à son plan économique, s'en prenant vertement à l'opposition et aux économistes qui ont montré les limites de celui-ci.
Le Premier ministre s'agace que l'opposition et les nombreux économistes aient étrillé son plan d'action du gouvernement avec arguments et des chiffres à l'appui. C'est un Ouyahia monté sur ses cheveux qui s'est pris à ces partis qu'ils qualifient "d'apprentis de l'opposition". A contrario, Ouyahia a salué l'"opposition civilisée", celle qui le soutient la bouche ouverte et les yeux fermés.
Le chahut de quelques députés n'ont pas arrêté la coulée de lave d'Ouyahia qui a fait feu de tout bois sur ces nombreuses voix à l'APN mais surtout en dehors qui ont affiché un opinion tranchée sur le plan d'action du gouvernement.
"Il y a une opposition qui se limite à une seule personne. D’autres prennent plaisir à dire que le régime n’a plus d’argent et ne peut plus acheter la paix sociale. Ils sont comme le chacal qui attend sous un arbre qu’une figue tombe", grimace le premier ministre. Puis moqueur, il ajoute : "L’un d’eux apparaît comme l’éclipse solaire. Il disparaît pendant six mois, revient et appelle à une révolution populaire". Cette fléchette empoisonnée est dirigée contre Noureddine Boukrouh qui s'est montré particulièrement critique envers la situation actuelle du pays. Sür de lui, Ouyahia poursuit : "Le Peuple ne l’écoutera pas parce qu’il le qualifiait de ghâchi. Il veut que le régime le sanctionne pour qu’il devienne un zaïm. Le régime ne s’intéresse pas à lui". Faisant semblant de dire qu'il ne sera pas poursuivi en justice comme l'a suggéré le porte-parole du RND.
Le propos haut, le doigt menaçant, Ahmed Ouyahia pourfend "les professionnels de l’opposition" qui "parlent de l’État voyou". Prenant prétexte de l'existence de la "démocratie", il lance : "Ils nous disent de dégager. Eh bien, on va parler avant de dégager". Et continue son attaque attribuant même l'officialisation de tamazight "au président de la République". Une manière peu élégante de s'assoir sur 40 ans de luttes menées par de nombreuses générations. Puis un brin donneur de leçon, il persifle : "Vos militants vous lâchent et fuient votre radicalisme (…) Certains sont perdus ne savent pas s’il faut aller vers une révolution ou vers un dialogue ou une participation. Ils ne savent plus où ils sont !".
Bien entendu, Ouyahia, jamais à court de louanges au président Bouteflika, a profité de cette tribune pour lui rendre un hommage appuyé allant presque jusqu'à s'affacer devant le chef de l'Etat. L'exercice verbal d'aujoud'hui a montré au moins de sérieux signes de panique et d'agacement du Premier ministre.
Yacine K.
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merci
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