Le doute plane sur une rencontre entre Bouteflika et Maduro
Le président vénézuélien Nicolas Maduro est arrivé samedi à Alger. Il effectuait une visite qui était annoncée comme une escale technique, mais qui devient officielle, avec au menu notamment la question du pétrole, cruciale pour ces deux pays producteurs, et une rencontre incertaine avec son homologue, Abdelaziz Bouteflika.
Le programme officiel ne fait pas mention d'un entretien entre les deux chefs d'Etat, mais des responsables de la présidence ne l'ont pas exclu expressément. "On ne sait pas encore", a expliqué un responsable à l'AFP.
M. Bouteflika, 80 ans, est affaibli par les séquelles d'un accident vasculaire cérébral (AVC) survenu en 2013 et son état de santé est source de constantes spéculations en Algérie. Il n'a fait depuis le début de l'année que de rares apparitions publiques et a reçu très peu de dignitaires étrangers.
Sans annonce officielle préalable, ni programme établi, le président vénézuélien a été accueilli à l'aéroport samedi dans la journée par le président de l'APN, Saïd Bouhadja. Il s'est entretenu à la mi-journée de lundi avec le président Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah, deuxième personnage de l'Etat. L'entrevue s'est déroulée à la résidence d'Etat de Zéralda, où le président Bouteflika vit et reçoit ses hôtes étrangers.
Etaient notamment présents le Premier ministre algérien Ahmed Ouyahia et le ministre algérien de l'Energie, Mustapha Guitouni, selon l'agence nationale algérienne APS. Selon la presse présidentielle vénézuélienne, l'entretien a notamment porté sur l'accord pétrolier signé fin 2016, dans lequel l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et Etats pétroliers non membres du cartel s'engagent à réduire leurs extractions jusqu'en mars 2018 pour limiter l'offre sur le marché mondial et tenter de redresser les prix du baril.
Le président Maduro a estimé, à l'issue de la réunion, qu'il "existe un climat favorable à la politique du juste prix de l'or noir", selon des propos rapportés par le gouvernement vénézuélien.
- Lire aussi : L'inexplicable visite de Nicolas Maduro à Alger
La coopération bilatérale entre Alger et Caracas dans le secteur pétrolier a également figuré au menu des discussions, a indiqué le gouvernement vénézuélien.
L'Algérie et le Venezuela, tous deux membres de l'Opep, souffrent depuis 2014 de la chute des prix du pétrole, qui fournit environ 95% de leurs devises aux deux pays. La baisse des prix du brut a fait fondre d'environ 45% les réserves de changes de l'Algérie en trois ans. Le Venezuela est de son côté englué dans une grave crise économique, aggravée par de récentes sanctions américaines.
Le programme officiel de sa visite en Algérie ne mentionnait aucune activité, entre un déjeuner prévu avec M. Bensalah et un dîner officiel en soirée en présence du Premier ministre, suscitant des interrogations sur une possible entrevue avec M. Bouteflika.
En février, la chancelière allemande Angela Merkel avait dû reporter au dernier moment une visite à Alger. Et des observateurs ont récemment estimé que le président français Emmanuel Macron, attendu à Alger, n'avait toujours pas fait le voyage, faute de pouvoir être reçu par son homologue algérien.
C'est la deuxième visite de M. Maduro en Algérie, où il s'était déjà rendu en janvier 2015 pour une visite axée sur le pétrole. Son prédécesseur Hugo Chavez avait effectué quatre visites officielles à Alger.
Avec AFP
Commentaires (15) | Réagir ?
merci
merci