Aux sincères ami(e)s du peuple (III)

Action de citoyenneté de jeunes sur la plage de Tamentefoust.
Action de citoyenneté de jeunes sur la plage de Tamentefoust.

Voici donc à qui nous nous adressons.

6. Eve, Prométhée et Ariane

Uniquement à celles et ceux qui ont toujours été de notre côté, exclusivement de notre côté, au prix de calomnies, exclusions, licenciements, rétorsions, prison, exil intérieur ou extérieur. Parce que, pour vous, comme pour nous, le problème fondamental, la contradiction principale ont été et demeurent toujours l’opposition irréductible entre dominateurs-exploiteurs-manipulateurs et dominés-exploités-manipulés. Éliminer ce système est, nous l’avons affirmé et expliqué, la seule manière d’être authentiquement révolutionnaire.

Pour remplacer ce système par quoi ?… Nous l’avons également dit : par l’autogestion sociale généralisée. Ce n’est une utopie que dans la seule mesure où elle n’est pas concrétisée. Et son élimination dans le sang ne prouve pas son inefficacité ; tout au contraire, cette suppression démontre que là est la véritable solution au problème social, à tous les problèmes sociaux.

À ce propos, nous disposons d’exemples illustres et significatifs, dans le monde occidentale. Eve eut le courage de saisir la "pomme de la connaissance"», au prix d’être chassée du "Paradis" par le détenteur du Pouvoir céleste, qui, en outre, décréta la punition collective du «pécher originel» sur toute sa descendance.

Prométhée, lui également, eut du courage : il offrit le «feu» de la connaissance à l’humanité. Et, lui aussi, accusé du vol du « savoir divin », subit le châtiment connu, par volonté vengeresse du Jupiter de l’Olympe.

Enfin, Ariane offrit le fil à Thésée ; il lui permit de ne pas se perdre dans le labyrinthe du monstre, et de réussir à le terrasser, ce symbole de tout Pouvoir, monstrueux et inhumain.

Nous, le peuple, nous sommes cette humanité méprisée. Nous avons besoin de toutes les Eve (signifiant « vivante »), de tous les Prométhée (signifiant « prévoyant »), de toutes les Ariane (signifiant "sacré") qui ont cette admirable et généreuse qualité d’esprit et de cœur : nous offrir (le fil de) la connaissance !

Évidemment, en avançant la conception autogestionnaire, nous savons qu’il s’agit d’une proposition générale. Qu’il faut donc y consacrer tous les efforts et de manière permanente pour chercher, imaginer, proposer des modes d’organisation concrète, spécifiques à chaque situation locale et temporelle.

Voilà, cher-es frères et sœurs, ou compagnons et compagnes, si vous voulez, les efforts que nous attendons de vous. Mettez l’autogestion sociale à l’ordre du jour ! Intéressez-vous donc, faites fonctionner vos méninges, vos neurones, votre imagination, votre savoir, votre expertise, vos intuitions à nous proposer des modes d’action pratiques, ponctuels, opératoires pour nous sortir de notre « apathie », de notre situation de « ghâchi » (ça rime avec gâchis). Et, encore mieux, venez les pratiquer avec nous, en vérifier l’utilité, corriger les infirmités, trouvez d’autres solutions.

Nous avons déjà des exemples à méditer, peut-être à imiter : syndicats autonomes, comités de chômeurs, associations autonomes, toutes ces formes d’organisation populaire autogérée.

Entre vous et nous, il ne s’agit pas, vous le savez, de «Sauveurs» d’un côté, et de «sauvés», de l’autre, mais d’entraide, fraternelle comme on dit, de solidarité. Parce que notre émancipation est la condition de la vôtre ! Et réciproquement ! Parce que l’élimination de l’immonde racine exploitation-domination-aliénation, et son remplacement par l’idéal liberté-coopération-solidarité, qu’est l’autogestion sociale, voilà la condition de notre émancipation, que l’on soit intellectuel-le ou travailleur-euses manuel-les.

Alors, produisez des enquêtes et des reportages sur nous, de manière permanente, détaillée, dans tous les domaines. Exposez nos expériences d’autogestion (comités de chômeurs, syndicats autonomes, associations en tout genre, sociales et culturelles, littéraires et artistiques) ; analysez nos nos succès et nos erreurs ; proposez-nous des solutions pour ces dernières. Que chaque jour, comme les autoritaires sur Jupiter et sa Cour, vous, également, parlez de nous, de nos initiatives, de nos points de force et de nos faiblesses, et encore présentez-nous des propositions concrètes et opératoires.

Nous savons que vous êtes minoritaires. Mais, grâce à une certaine liberté d’expression et d’action actuelle, conquise au prix du sang réellement démocratique, vos écrits et vos actions comptent. Même s’il s’agit uniquement de gouttes et non d’un fleuve ni d’un océan, ces gouttes nous rafraîchissent dans l’enfer obscurantiste, affairiste, clientéliste, opportuniste et même raciste.

Ces gouttes pourraient, avec le temps (il faut le compter, avoir patience et endurance, l’une suppose l’autre), finir par devenir fleuve. Rappelez-vous ! Partout et toujours, chaque fois que les « experts » ont décrété un peuple définitivement et complètement léthargique, une saine révolte les a surpris. Mais, les «experts» n’apprennent jamais de leçon, aveuglés par leurs préjugés, dus à leurs privilèges.

À vous donc, et seulement à vous, celles et ceux qui veulent sincèrement n’avoir comme titre de gloire que celui de servir réellement le peuple, quel que soit le prix à consentir, voici non pas nos doléances, mais notre adresse.

Occupez-vous de nous, comme les autres se soucient de Jupiter et de la Cour, avec la même attention, le même suivi, le même effort. Avec nous, votre travail est plus facile. Nous n’avons rien à cacher ; au contraire, nous désirons tout vous montrer :

- Nos conditions de vie, misérables, pénibles, difficiles, dans nos faubourgs, nos bidonvilles et nos taudis sales et puants, étouffants l’été, humides l’hiver, toujours pénibles ;

- Nos conditions de travail, dans des endroits manquants de sécurité nécessaire, pleins de poussière détruisant les poumons, dépourvus de lumière et donc abîmant les yeux ;

- nos conditions de sécurité ou plutôt d’insécurité individuelle ;

- nos conditions idéologiques aliénées et l’absence d’aide de celles et ceux qui "savent" (les intellectuels et les militants des partis dits "démocratiques" et "progressistes") pour nous en affranchir ;

- nos conditions affectives et sexuelles, et leur affreuse charge de frustrations ;

- nos efforts, malgré tout, pour nous libérer de l’exploitation-domination-manipulation par des luttes, dans les domaines où nous y parvenons : syndicats autonomes, comités de chômeurs, associations culturelles, etc.

Nous voudrions que vous rendiez publiques nos résistances et nos revendications, autant que les autres parlent des « luttes » au « sommet ». D’autant plus, nous répétons, qu’à notre propos, vous disposerez de toutes les informations.

Par conséquent, prêtez également votre attention à la « base », à la « basse-cour », à nous, le peuple, à nos luttes, à nos contradictions, à nos actions pour en sortir. Et efforcez-vous de suggérer des propositions, non seulement pour mais par le peuple !

Nous savons que c’est difficile, très difficile. À vous de réfléchir, de montrer votre intelligence et votre imagination, et proposez ! Proposez !

Nous expérimenterons, nous vérifierons, en sachant que, dans cette entreprise, nous affronterons la répression sous ses diverses formes, des plus bénignes aux plus malignes. Tout pouvoir hiérarchique est cruel, par nature, par essence, par conséquence. Encore davantage (l’expérience l’a montré) quand il se prétend salvateur. Seuls l’ignorent les naïfs ; quand aux profiteurs, ils prétendent le contraire, évidemment.

Mais, s’il vous plaît, chers sœurs et frères, compagnes et compagnons, n’écrivez pas sur nous à la manière superficielle, subjective, fausse, opportuniste et complaisante à des castes dominatrices, en échange de misérables argent et gloire médiatique (le style photographique qui les représente en dit long, en faisant d’elles et d’eux des copies d’acteurs hollywoodiens).

Par textes déplaisants, que nous condamnons avec indignation, nous avons en vue certaines présentations de nos aliénations, de nos convictions spirituelles, de notre vie affective-sexuelle (article dans le journal français "Le Monde" du 31 janvier 2016, à propos d’un événement à Cologne, en Allemagne), de nos problèmes "ethniques", de notre absence dans les théâtres, etc.

Encore une fois (excusez-nous d’insister), nous vous invitons à faire des enquêtes concrètes et objectives à notre propos, sur le terrain. Vous en faites, de temps en temps. À notre avis, ce n’est pas suffisant. Nous vous prions de le faire de manière aussi continue et régulière que les autres publient leurs articles sur les "luttes au sein de l’appareil d’État".

Nous savons que ces derniers articles peuvent être écrits de manière confortable : lire des communiqués, des articles et des livres, sans sortir de la maison ou du bureau ; tout au plus, se déplacer dans les "allées du pouvoir", elles aussi bien agréables.

Mais, pour parler de nous de manière véridique, vous êtes obligés de venir dans nos bleds, douars et gourbis et périphéries. Pas commode, nous en sommes conscients.

Rappelez-vous que le peuple est en majorité composé de paysans, de travailleurs manuels.

Certains évoquent une majorité de jeunes. Soit ! Mais ils ne précisent pas leur composition sociale, par oubli des classes sociales (ce n’est plus à la mode, ou cela ne convient pas à certains de le mentionner). Or, ces jeunes sont dans leur majorité des enfants de nous, le peuple laborieux ou chômeur. Nous avons également lu que les « jeunes » se désintéressent de la "politique". Là, encore, les auteurs d’articles ignorent ou ont oublié l’aspect social de classe. Qui sont donc ces « jeunes » ? Certainement pas ceux qui, d’une manière ou d’une autre, tirent profit du système jupitérien, mais, encore une fois, des gens des familles populaires. Sinon, qu’on nous démontre le contraire.

Quand vous viendrez chez nous, pardonnez-nous si vous êtes dérangés par la saleté de nos rues non goudronnées, par la puanteur de nos demeures mal construites, par les mauvais comportements de nos jeunes sans instruction et sans les moyens indispensables de vie, par leur agressivité et leur violence, par notre simplicité qui pourrait vous sembler de la grossièreté.

Et, s’il vous plaît, ne confondez pas notre rustique religiosité pour un sanguinaire intégrisme ; nous l’avons prouvé durant la "décennie sanglante". Que voulez-vous ? Quand on n’a pas la chance d’accéder à la science, il nous reste la religion. Elle nous permet d’exister de manière digne, malgré tout. Ne soyez pas superficiels et dogmatiques au point d’ignorer cet aspect de notre situation. Soyez plus intelligents que les intégristes totalitaires. Sachez trouver dans notre spiritualité religieuse ingénue, mais pour nous essentielle, des éléments de notre émancipation. Vos aînés ont su le faire durant la guerre de libération nationale. C’est encore possible dans la lutte pacifique de libération sociale. Théologie de la libération, ça vous dit quelque chose ?

Nous sommes le peuple, que voulez-vous ? Si nous manquons d’"éducation", c’est parce que le système social où nous sommes nés a fait de nos parents des pauvres (c’est la richesse qui produit la pauvreté), au point de vue matériel. Et des pauvres n’ont pas les moyens d’offrir à leurs enfants l’"éducation" adéquate pour "compter" dans la gestion du pays.

Donc, efforcez-vous à trouver puis à nous proposer des solutions, non pas dépendantes du vouloir de l’État, de son "clan" dominant (ne savez-vous ce qu’ils pensent de nous et comment ils nous traitent ? Ignorez-vous la nature intrinsèque de tout pouvoir hiérarchique ?), mais des solutions praticables par nous, autrement dits autonomes, autogérées. On est mieux servis que par soi-même, n’est-ce pas ? Aidez-nous à "nataklou 3ala rouahna" (compter sur nous-mêmes), vu qu’on ne peut pas compter sur l’État, ni ses institutions, ni sur les partis d’opposition.

Il est possible qu’il vous soit plus aisé d’imaginer des solutions d’en « haut ». Permettez-nous cette insolence : Y avez-vous bien réfléchi, aux solutions d’en « haut » à notre propos ? Ignorez-vous qu’elles se présentent uniquement quand notre pression, nous, peuple, est assez forte pour les y contraindre ? Quelque soit le pays et l’époque, avez-vous vu un riche (en argent) et puissant (en pouvoir social) concéder quoi que ce soit sans y être contrait par la pression populaire ?

Par conséquent, nous vous invitons à faire l’effort de concevoir des solutions qui viennent d’en "bas", de nous, le peuple, "al ghâchi", la "foule", la "masse", comme disent certains. Afin que nous sachions comme créer notre fameuse pression populaire.

Permettez-nous une remarque. Ne vous contentez pas de nous présenter ou suggérer des méthodes autogérées uniquement dans des domaines limités de type civique, par exemple organiser un comité de nettoyage par nous-mêmes des saletés de notre rue, de notre quartier ou village ; créer une association d’aide aux femmes battues sinon violées ; créer une coopérative de production ou de consommation ; créer un café littéraire, etc.

Ces associations sont certainement utiles et nécessaires. Nous avons besoin de les créer ; elles sont de très bonnes initiatives ; elles nous permettent de nous exercer, de mieux apprendre à nous auto-gérer.

Mais, de vous, nous attendons davantage : comment préparer et organiser l’autogestion de la société entière ! Alors, tout le reste viendra. Le fil d’Ariane ! C’est ce lui que nous avons besoin.

Deuxième remarque. Ce fil d’Ariane ne doit pas être (l’histoire enseigne) une recette, du genre parti d’avant-garde, dictature du prolétariat, ou " démocratie" parlementaire bourgeoise (genre USA, Europe), etc. Nous avons besoin simplement d’indications essentielles sur la manière de préparer (avant la rupture sociale) l’autogestion, puis, après, de la consolider, de la défendre, de la généraliser, de la faire partager et aimer de manière libre par les citoyens.

Bref, aidez-nous à répondre à la question fondamentale et rationnelle : Mais quel système social voulez-vous ? En quoi serait-il meilleur (ou le moins mauvais) que les autres ? Et les réponses que nous donnerons doivent être simples, concrètes, pratiques, opératoires, donc convaincantes.

Par conséquent, travailleurs de l’intellect, à vos méninges, vos neurones et votre intelligence ! Nous vous attendons avec impatience. Non pour recevoir une Vérité Révélée, ni une Philosophie de l’Histoire (genre déterminisme marxiste), ni une Science infuse (type socialisme « scientifique »). Nous désirons, simplement, disons-le pour l’ultime fois, des suggestions, des pistes de travail valables, dignes d’être examinées et expérimentées par nous-mêmes.

Que naisse, finalement, le mouvement national pour l’autogestion sociale. C’est le seul organisme que nous voulons, parce qu’il sera le seul librement voulu par nous, autogéré par nous, réellement démocratique, sans chef ni sauveur suprême, basé sur mandat impératif, avec, bien entendu, votre aide mais non votre autorité, vous l’avez compris. Liberté, égalité, solidarité, du local au mondial, voilà nos trois principes. Et qu’on nous divise pas par des questions de religion, d’ethnie, de nationalité, de sexe, ou toute autre. L’autogestion saura les régler.

Ultime observation

Contrairement au projet marxiste de soi-disant transition (d’abord dictature du « prolétariat », autrement dit d’une caste restreinte, pour, ensuite, arriver à la société « parfaite », sans classes ni État, qui n’est jamais réalisée et qui ne peut jamais l’être, vue l’existence d’une nouvelle caste dominatrice privilégiée), l’autogestion nécessite la complémentarité entre moyen et fin. Cela signifie que la société autogérée, qui est notre but, doit se pratiquer, aussi et d’abord, dès le début, chaque jour, dans tous les aspects de la vie sociale. Le moyen est la fin, et vice-versa.

7. Vox populi

Ah, oui ! Nous en sommes conscients. Nous, nous ne lisons pas les journaux. Huit à dix heures de travail nous ont exténués ; nous sommes analphabètes ou presque ; le journal coûte cher relativement à notre revenu mensuel ; le même motif nous empêche l’emploi d’un ordinateur où se trouvent des journaux en ligne.

Cependant, il y a quelques hommes et femmes du peuple, dont des jeunes, qui ont les moyens de lire. Écrivez pour elles et eux. Et nous espérons que ces derniers-ères nous transmettrons vos propos.

S’il vous plaît, employez un langage simple, clair, concret, compréhensible. Vous n’avez pas à nous impressionner par un langage « savant », « génial », où le mot et la phrase rendent le contenu confus et inaccessible. Nous ne sommes pas des doctorants universitaires, ni des auditeurs destinés à applaudir un « poète » « contestataire ». « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement », affirma un auteur qui s’entend en la matière.

Nous savons que vous ne disposez pas de télévision pour communiquer avec nous. Ce moyen d’information est entre les mains de marchands (dire « véreux » est un pléonasme). Pour eux, nous ne sommes et ne devons être que des consommateurs de leurs marchandises, et des cerveaux à conditionner pour… consommer leurs marchandises. Source de leur profit.

Mais vous disposez d’un moyen pour entrer en communication directe avec nous : la radio.

Il existe, également, d’un autre moyen. Il fut et continue à etre utilisé par ceux qu’on nomme les ignorants mais qui, dans ce domaine, se sont révélés intelligents. J’ai en vue l’emploi par les intégristes religieux de cassettes et de DVD audio. Ils contiennent des prêches, outre à des sourates du Coran. On les entend même dans certains magasins et boutiques.

Voilà donc, aussi, une manière de communiquer avec nous. Enregistrez vos propositions de cette manière et mettez-les à notre disposition. Soyez certains que nous les écouterons, si vous nous parlez de nos problèmes, à nous, et nous proposez des solutions pour les résoudre, par nous-mêmes, si, également, vous savez utiliser le langage simple qui est le nôtre.

À ce propos, pour nos enfants, vous pouvez recourir au français ou à l’arabe moyen-oriental. Mais pour nous, employez nos langues maternelles, l’arabe algérien et le tamazight.

Oui, nous le savons aussi. Certains d’entre vous affirment que nos deux langues parlées ne sont, comme disaient auparavant les colonisateurs, que des « charabias », des « pataouecs », des « jargons » sans « nuances subtiles » ni capacité de "conceptualisation".

Pourtant, ces langues nous ont permis de battre le colonialisme, d’inventer l’autogestion industrielle et agricole, de travailler, d’aimer et de vivre. Si vous avez l’intelligence des intellectuels qui ont inventé les langues européennes, et de ceux qui ont modernisé le chinois, le vietnamien et l’hébreu, vous n’aurez pas de difficulté à utiliser nos langues, même pour discourir de manière complexe. Mais faut-il vraiment un langage complexe pour pratiquer l’autogestion sociale ?

Avant de nous exposer la "fétichisation de la marchandise", expliquez-nous la fétichisation du pouvoir hiérarchique. Avant de nous informer sur l’économie (capitaliste ou collective), donnez-nous des éclaircissements sur le fonctionnement du système social (hétéro- et auto-géré).

Bien entendu, vous occuper de nous ne vous procurera certainement pas argent et gloire médiatique (comme aux chantres du système jupitérien, ou à ses "critiques", mais uniquement de détails, manière de le justifier, en occultant l’essentiel : l’exploitation).

Ce que vous gagnerez est uniquement une conscience meilleure de citoyen libre et solidaire. Pour nous, c’est ce qu’il y a de plus précieux. Nous espérons qu’il en est de même pour vous. En tout cas, notre appel s’adresse uniquement à celles et ceux d’entre vous qui, réellement et non uniquement en paroles, sont des citoyen-nes libres et solidaires, autrement dit privilégiant l’action autonome et autogérée du peuple plutôt que celle dominatrice (ou prétendument « libératrice ») des « clans » détenant l’État.

Kaddour Naïmi,

Courriel : [email protected]

P.S. : Pardon, peuple, si j’ai parlé en ton nom. Comment aurais-je pu t’en demander l’autorisation ? Je sais également que tu n’as pas l’opportunité de me lire, donc de me répondre, de corriger mes éventuelles erreurs, et de préciser tes réelles désirs et volontés. Cependant, je me suis permis de parler en ton nom parce que tu n’as généralement pas droit à la parole, et parce que je me considère partie de toi. J’espère, néanmoins que d’autres personnes, se considérant, elles aussi, partie de toi, liront ces observations, y réfléchiront, les corrigeront, les compléteront, les amélioreront, les appliqueront. Pour que revive l’autogestion !

Dans une prochaine contribution, je me proposerai de décrire certains aspects généraux d’une société autogérée, telle qu’elle a existé et telle qu’elle pourrait l’être dans le futur.

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Commentaires (3) | Réagir ?

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algerie

merci

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algerie

merci

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