La réconciliation de Bouteflika par les chiffres : la vie d’un Patriote, 7000 €, celle d’un terro, 15000 € !
Au-delà de quelques généralités, qui sont régulièrement débattues sur les colonnes du matindz, l’analyse sur la "mémoire interdite en Algérie" relative à la réconciliation nationale, et publiée par Le Monde diplomatique de ce mois d’août 2017, a le mérite de nous donner des chiffres sur les compensations financières accordées aux familles de victimes du terrorisme islamiste de la décennie noire ! Des chiffres qui démontrent, encore une fois, que Bouteflika et son entourage sont bien plus proches des islamistes sanguinaires que des innocents enfants du peuple.
En parcourant les deux pages consacrées à cette tragédie, on comprend mieux pourquoi les schtroumpfs qui se sont accaparés du pouvoir, depuis 1999 pour le dernier gang, ont décidé de censurer le dernier numéro du Monde diplomatique.
Même si l’analyse verse dans des évidences que tout Algérien connait, à savoir que "les islamistes ont perdu la guerre mais remporté les esprits", que "rien n’a été entrepris pour soigner les traumatismes", et que "nombreux sont ceux qui craignent un retour de la violence", pour reprendre les titres des trois paragraphes de l’enquête, les éléments nouveaux, qui méritent d’être portés à la connaissance des lecteurs, sont contenus dans un encadré spécial, reproduit ci-après. Ils concernent les "compensations financières" accordées aux uns et aux autres par Bouteflika, dans le cadre de sa réconciliation nationale. Une réconciliation bien étudiée, et qui n’avait d’autre objectif que de permettre au système de perdurer ad vitam aeternam. On peut donc lire, en page 9 du Monde Diplomatique, de ce mois d’août :
"Dès 1994, des mesures prévoient le versement d’argent pour les familles victimes des "terroristes" (*). La Charte pour la paix et la réconciliation nationale de 2005 propose des dédommagements financiers aux familles de disparus, mais aussi à celles des islamistes armés abattus dans le maquis (1), ainsi qu’à ceux qui se sont rendus. Le pouvoir algérien n’a jamais donné d’informations claires sur les sommes versées aux uns et aux autres, alimentant ainsi les rumeurs ("les terroristes" ont reçu des aides colossales de l’Etat !) et ressentiments ("ma fille a été assassinée par les terroristes, et je touche moins que la mère d’un terroriste abattu par l’armée !"). Quant aux "patriotes" ils considèrent qu’ils n’ont pas reçu suffisamment d’argent, et manifestent régulièrement pour se faire entendre.
Au cours de notre enquête, nous avons pu vérifier quelques ordres de grandeur de ces indemnités (converties en euros). Pour une personne assassinée par les islamistes armées, la famille a touché 9600 euros. Pour un membre des groupes armés tué par les forces de l’ordre, 15000 euros. Pour une personne enlevée par les forces de l’ordre puis portée disparue, 7000 euros. Les "patriotes" reçoivent quant à eux une "retraite exceptionnelle" de 150 euros par mois. Les membres des groupes armés "repentis" à 300 euros par année passée dans le maquis -un peu plus s’ils y ont fait des enfants. Il semble que leurs chefs ont pu conserver les butins accumulés pendant leur période d’assassinats et de rapines.
L’État affirme détenir une liste de 17000 "terroristes" abattus entre 1992 et 2006. Depuis, l’armée annonce qu’elle tue entre 300 et 400 "terroristes par an" Fin de citation.
Avec de tels chiffres, est-il nécessaire de s’adonner à des démonstrations complémentaires pour prouver que la réconciliation nationale de Bouteflika n’est qu’un deal scabreux et incestueux entre les membres de la même famille : La monstrueuse FliN-toxerie habituelle de 1962 et la bête immonde de 1992 qu’elle a enfanté ?
Kacem Madani
Note
(*) Pour respecter l’esprit du texte, tous les guillemets de l’encadré sont de Pierre Daum, l’auteur de l’article du Monde Diplomatique – Août 2017.
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جزاكم الله خيرا
merci