Limogeage de Tebboune : pourquoi ces analyses déroutantes ? (I)
Cette situation vécue en live par tous les Algériens à travers un tapage médiatique unique en son genre est désormais analysée par certaines élites en empruntant une démarche complexe loin de toute logique qui concorde avec l’environnement politique en Algérie.
La problématique
Ainsi, un Premier ministre est nommé par "le président de la république", il déclare l’avoir rencontré et reçu des orientations précises pour élaborer son programme, dont entre autres "séparer l’argent de la politique". Il élabore son programme contenant cet aiguillage précis. Il le fait valider par le conseil des ministres et les deux chambres législatives. Mais au moment de commencer à le mettre en œuvre sur le terrain sous ses diverses formes, il a touché aux intérêts des oligarques. Ces derniers, se sentant menacés, réagissent vigoureusement par médias interposés proches de l’entourage présidentiel en utilisant la méthode des couteaux au dos.
L’affaire a pris une ampleur telle qu’il fallait sacrifier quelqu’un pour repartir de zéro et revenir sur cette histoire de mélange d’argent et de politique. Il fallait pour cela, d'un côté, un homme du sérail qui a l’habitude des sales besognes, disposant d’une capacité de phraséologie suffisante pour promettre aux citoyens sans aucune application effective sur le terrain, obéir sans discuter à l’establishment et surtout offrir des avantages et "protéger" certains membres de la deuxième force politique du pays pour préparer l’échéance 2019 dont le seul éminent et primordial objectif est celui de faire perdurer le système.
De l’autre côté, les explications s’apparentent parfois à des délires. Qu’il existe par exemple un cabinet noir à l’Elysée où les vraies affaires algériennes s’y traitent, que l’armée a soutenu Tebboune puis la lâcher sous la pression de l’oligarchie de connivence avec la présidence etc. s’il est vrai que les relations politiques entre pays se tissent en fonction des intérêts des uns et des autres, l’Algérie n’a aucun secret pour la France pour que cette dernière s’implique ouvertement dans sa gestion interne.
S’il est vrai aussi que Tebboune a poursuivi les actions qu’il a entrepris lorsqu’il avait l’intérim du ministère du Commerce en cadrant la nature, la quantité et la qualité des produits importés et, ceci inquiète les Français mais ce pays dispose de bien d’autres artifices pour faire pression comme il a l’habitude de le faire.
Il est aussi prouvé qu’il existe un cafouillage au sommet et les tentatives de les expliquer n’ont pas été convaincantes.
Un ministre figure sur la liste du gouvernement à deux reprises puis enlevé sur la base d’un passif judiciaire non encore avéré ou du moins aurait pu être identifié lors des enquêtes de réhabilitation d’usage.
Dans sa conférence de presse, le chef de cabinet de la présidence qui est l’actuel Premier ministre trouve que ce genre d’erreur arrive même dans les démocraties avancées. Il cite comme exemple le cas de Bruno Le Roux dans le gouvernement Cazeneuve qui à occupé le poste de ministre de l’Intérieur puis relevé quelques jours après. Cette comparaison est farfelue car ce ministre est mis en examen pour l’emploi de ses filles comme collaboratrices et il a été poussé à la démission qui est la procédure habituelle dans ce pays pour séparer l’instance judiciaire de celle politique.
Jusqu’à présent pour le cas de Messaoud Baragouine, rien n’a été retenu contre lui. Quand bien même il a un passé judiciaire lourd, pourquoi l’avoir mis dans une deuxième liste. Cela ne peut en aucun cas être une simple erreur car le premier qui a applaudi la nomination d’Ouyahia, c’est bien Amara Benyounes et il est évident qu’il ne le fait pas gratuitement. A ce niveau de la plus haute hiérarchie, un bredouillage de ce type dénote d’un dysfonctionnement dans l’unité de commandement qui justement inquiétera son environnement.
Le système politique est-il réellement en fin de vie. ? Si oui, existe-t-il une élite capable d’amorcer un changement ? Pourquoi les Algériens sont devenus amorphes D’où viennent ces oligarques ? Sont-ils si puissants comme on le laisse croire ?
| Lire la 2e partie : Limogeage de Tebboune : pourquoi ces analyses déroutantes ? (II)
Rabah Reghis, Consultant et Economiste Pétrolier
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جزاكم الله خيرا
Thank you for sharing the information.