Hamou Benlatrèche, le suspect que le renseignement français n'a pas vu venir
Hamou Benlatrèche, le principal suspect de l'attaque qui a blessé six militaires mercredi à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), est un Algérien inconnu de la justice et des services de renseignement, a-t-on appris de sources policières. Agé de 37 ans, portant une épaisse barbe noire et atteint d'un strabisme, Hamou Benlatrèche habitait Bezons (Val-d'Oise), dans un secteur limitrophe de Sartrouville (Yvelines), une commune qui abrite une communauté salafiste, indique "Le Parisien".
L'homme interpellé mercredi n'avait pas de "fiche S", à l'instar de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, qui a foncé sur la foule au volant d'un camion à Nice le 14 juillet 2016, ou plus récemment de Karim Cheurfi, l'assassin du policier Xavier Jugelé sur les Champs-Elysées fin avril. Il n'était pas non plus connu de la justice.
Blessé par balles lors de son interpellation, le suspect était toujours hospitalisé jeudi et n'avait pas pu être interrogé par les enquêteurs.
Sa dernière adresse connue était à Bezons (Val-d'Oise), une commune limitrophe de celle de Sartrouville, dans les Yvelines, où se trouve en effet une importante communauté salafiste. Mais Hamou Benlatrèche ne présentait pas signe de radicalisation, selon son entourage. "C'est un gamin très bien", a déclaré son oncle Mohammed Benlatrèche sur BFMTV. "Je ne l'ai jamais vu avec la barbe." Selon son oncle, le suspect avait notamment travaillé comme livreur et comme chauffeur Uber.
Contactée par Reuters, l'entreprise américaine n'était pas en mesure de dire si Hamou Benlatrèche collaborait avec l'application pour les VTC.
Au volant d'une voiture louée, Hamou Benlatrèche a foncé sur plusieurs militaires de l'opération Sentinelle mercredi matin à Levallois-Perret, à moins d'un kilomètre du siège de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qui lutte notamment contre le terrorisme en France.
Il a été arrêté en début d'après-midi sur l'autoroute A16, à hauteur de la commune de Marquise (Pas-de-Calais). Les forces de l'ordre ont créé un bouchon artificiel sur l'autoroute afin de l'appréhender à l'arrêt.
Mais "le malfaiteur a essayé de forcer le passage", a révélé le directeur de l'Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), Frédéric Doidy.
"Il a percuté un véhicule, il a essayé de percuter des fonctionnaires de police qui à ce moment-là sont à pied, donc sont particulièrement exposés et vulnérables", a-t-il détaillé sur BFMTV avant d'ajouter qu'il avait "fait mine de récupérer ce qu'on pouvait penser être une arme à ce moment-là".
Les policiers ont ouvert le feu sur la BMW noire et l'un d'eux a été touché par une balle perdue.
Avec Reuters
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