A Aokas, des milliers de citoyens ont marché un livre à la main !
Ils étaient nombreux, si nombreux, très nombreux à répondre à l'appel de la liberté, de la dignité, du savoir, de la culture, un appel lancé par le café littéraire d'Aokas après l'interdiction suivie de la brutalité policière qui s'était abattue ce samedi 22 juillet sur des citoyens qui s'étaient déplacés pour écouter l'écrivain Ramdane Achab.
Ce jour-là, des policiers s'étaient acharnés sur la liberté, sur l'expression, sur la culture, sur l'échange, sur le partage, en tabassant, en saccageant un centre culturel censé être à l'abri de la violence, de toute violence d'où qu'elle puisse venir. Mais, lorsque cette violence est l'oeuvre de représentants de l'Etat, les mots deviennent si impuissants pour exprimer les sentiments que seule une action populaire et citoyenne devient la seule réponse possible.
Hélas, ce jour-là, cette violence n'a pas été le fait de délinquants ou d'un quelconque groupuscule de quelque obédience donnée. Cette violence a été exercée par les forces de l'ordre dont la vocation était de protéger le citoyen, l'ordre républicain et les lois de la république.
Tournons, toutefois, la page, mais sans la déchirer sur cet inadmissible épisode et revenons sur cette inoubliable et historique marche de ce 29 juillet 2017 qui a vu une si grande adhésion populaire pour dénoncer les interdits et revendiquer le droit à l'expression libre, sans restriction aucune.
Elle a été si grandiose la marche qu'a connue la belle ville côtière, Aokas, à l'est de Béjaia, malgré le soleil et le caractère du jour férié de ce samedi, censé être jour de repos, jour de la plage.
C'était avec le livre à la main que les marcheurs de ce samedi 29 juillet avaient arpenté les rues d'Aokas, à 13 h, le soleil au zénith, si ardent et brûlant, pour défier ce que l'administration avait voulu imposer, pensant que la normalisation pouvait réussir aussi facilement.
Ils étaient venus de partout et de tous les horizons! Beaucoup avaient parcouru quelques 400 km, en aller et retour pour dire: Halte à notre liberté d'expression! Halte à la nostalgie du parti unique! Halte à l'enfermement idéologique, politique et culturel !
Malgré la précédente et violente répression, la marche s'était déroulée dans le calme, dans la joie et l'euphorie culturelles qui avaient fait converger les amoureux de la lecture et les défenseurs de la liberté, de la tolérance, de la culture et du livre.
C'était une marche historique, unique en son genre. C'était la marche du livre, un livre à la main. Une marche qui ne revendiquait rien de matériel ! Une marche pour condamner, refuser et rejeter les interdits, tous les interdits ! Une marche pour la liberté d'expression, la promotion de la lecture.
C'était une marche de l'honneur, de la dignité, de la liberté, du respect et de la tolérance!
C'était la marche du "Plus jamais ça" !
Achour Boufetta
Commentaires (12) | Réagir ?
merci
merci