Emmanuel Macron veut en finir avec la "chasse à l'homme"
Emmanuel Macron, qui a fait de la loi de moralisation de la vie publique un des textes phares de son début de quinquennat, a souhaité lundi que ce texte emblématique, une fois adopté, mette un terme à la "chasse à l'homme" et au "viol de la présomption d'innocence", "indignes" des principes de la République.
"Nous voulons une société de confiance et pour cela une loi ne suffit pas, c’est un comportement de chaque jour", a souligné le chef de l'Etat lors de son discours devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
"Mais nous voulons aussi cette confiance parce que la société de la délation et du soupçon généralisés, qui était jusque-là la conséquence de l’impunité de quelques puissants, ne nous plaît pas davantage", a-t-il poursuivi.
"La loi du gouvernement sera votée, je n’en doute pas. Mais après qu'elle l’aura été, j’appelle à la retenue, j'appelle à en finir avec cette recherche incessante du scandale, avec le viol permanent de la présomption d’innocence, avec cette chasse à l’homme où parfois les réputations sont détruites, et où la reconnaissance de l’innocence, des mois, des années plus tard, ne fait pas le dixième du bruit qu’avait fait la mise en accusation initiale", a-t-il dit. "Cette frénésie qui a touché tous les camps depuis tant de mois et parfois tant d'années est indigne de nous et des principes de la République."
Les deux textes - un projet de loi ordinaire et un projet de loi organique - "rétablissant la confiance dans l'action publique", seront examinés à partir du 24 juillet par les députés.
La course à l'élection présidentielle a été marquée par une série d'affaires judiciaires qui ont fragilisé notamment deux candidats, François Fillon (Les Républicains) et Marine Le Pen (Front national). Plus récemment, des membres du premier gouvernement d'Edouard Philippe ont été visés, directement ou indirectement, par des enquêtes judiciaires.
L'ancien ministre de la Justice François Bayrou et l'ex-ministre des Affaires européennes Marielle de Sarnez, dont le parti dont ils sont issus, le MoDem, est visé par des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires au Parlement européen, ont tous les deux renoncé à participer à la nouvelle équipe gouvernementale, tout en clamant leur innocence.
L'ancien ministre chargé de la Cohésion des Territoires Richard Ferrand, un proche d'Emmanuel Macron fragilisé par une enquête, a de son côté renoncé à un portefeuille pour prendre la présidence du groupe la République en Marche (LREM) à l'Assemblée nationale.
Reuters
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