19 ans après l'assassinat de Matoub: une lecture de "A Tarwa l'hif"
Dix-neuf ans après l'assassinat de Matoub Lounès, barde de la chanson kabyle et militant de la citoyenneté (sous toutes ses déclinaisons: démocratie, identité, culture), ceux qui l'ont aimé continuent à l'aimer, ceux qui étaient des enfants trop jeunes l'année de son assassinat, l'on découvert et l'on adopté immédiatement, et ceux qui n'étaient même pas nés en 1998, en font aujourd'hui un symbole de la résistance et de la revendication de toutes les libertés.
Pour reprendre un terme "galvaudé", mais qui garde toute sa fraîcheur dans le cas de Matoub, il s'agit réellement d'un phénomène. Un phénomène de société charrié par un destin adverse, un destin retors, qui a exposé la Kabylie à être malmenée par l'histoire récente du pays, celle qui commence au moins depuis le Mouvement national et la guerre de Libération, et qui atteint les abysses de la déréliction humaine avec le Printemps noir de 2001, après avoir connu les révoltes, les spasmes, les manifestations qui ont ponctué, dans cette région, les quarante premières années de l'Indépendance.
Je propose ici de faire une lecture d'un poème de Matoub, sorti en album en 1986, et qui a pour titre "Tarwa l'hif". C'est là un texte qui, d'abord sentimentalement, m'est cher, du fait que j'ai gribouillé les phrases de sa traduction en français dans une guérite de la caserne de Tiaret, alors que je passais mon service national. En plein hiver, alors que la neige tapissait le centre-ville et que les basses températures faisaient pendre de longs glaçons (de plus d'un mètre de longueur) au bout des tuiles de cette vieille infrastructure française, je prenais chaque jour des notes (brouillons de traduction) sur mon calepin à l'intérieur d'une guérite exposée à touts les vents et dominant la poudrière et le stade - où étaient plantés les obstacles du parcours du combattant. Dans la guérite, il était interdit de fumer, d'écouter un poste radio ou de… se "distraire" par un exercice d'écriture, comme je le faisais. Nul besoin de réécouter la chanson de Matoub pour écrire. Je l'ai apprise par cœur depuis plusieurs mois. Au bout de quelques semaines, j'ai rassemblé toutes les phrases que j'ai griffonnées sur le calepin pour les mettre au propre sur une feuille 21x27. N'ayant pu garder pour moi seul le fruit de mes nuits blanches, conçu dans une guérite éclairée à peine par un rai de lumière tamisée, envoyée par un lointain réverbère planté sur un angle de la poudrière, j'avais résolu d'envoyer le texte à un ami de Mostaganem pour qu'il partage avec moi le plaisir et, surtout, pour qu'il me donne son avis sur un travail nocturne auquel je n'avais associé personne. Trente-et-un ans après, je n'ai apporté aucun changement à la traduction.
Je propose de revenir ici sur les circonstances historiques de la sortie de la chanson de Matoub. C'est un travail qui a déjà fait partie d'une publication antérieure dans la presse.
Tarwa l'hif, le "Bateau ivre" algérien
Le texte de "A Tarwa L’hif" est sorti en 1986 dans un album qui compte trois autres chansons. Il s’étale sur environ une demi-heure, occupant ainsi une face complète de la cassette. La sortie de l’album a eu lieu une année après les événements de 1985 que l’historiographie nationale n’a pas encore bien mémorisés. Pendant les jours torrides de l’été de cette année où fut commémoré avec un faste indécent le 23e anniversaire de l’Indépendance, des militants politiques et associatifs activant dans la clandestinité imposée par le parti unique ont été arrêtés et emprisonnés dans le pénitencier de Berrouaghia. Ils furent des dizaines : fondateurs de la Ligue algérienne des droits de l’homme, membres de l’Association des enfants de Chouhada, membres du parti clandestin le MDA,… etc. Déjà, lors de la journée de l’Aïd El Adha, à l’aube, la caserne de police de Soumâa à Blida fut investie par les éléments islamistes appartenant à la branche de Bouyali et Chabouti. Ils emportèrent des armes et se replièrent par la suite sur les monts de l’Atlas blidéen entre Larbâa et Tablat. Les services de sécurité ne viendront à bout de ce groupe que quelques mois plus tard. De son côté, l’élite kabyle a été étêtée et la presque totalité des activistes ont été arrêtés (Ali Yahia, Saïd Sadi, Hachemi Naït Djoudi, Ferhat Mehenni,…). Le 5 septembre, ce sera le tour du poète Lounis Aït Menguellet à qui- parce que faisant la collection de vieilles armes dans son domicile- il lui sera reproché de "détenir des armes de guerre". Le chanteur sera condamné à trois ans de prison.
A l’étranger, c’est grâce à la présence d’esprit de journalistes français venus couvrir le rallye Paris-Alger-Dakar qui, à l’époque passait par notre pays, que l’écho de la répression a pu franchir les frontières. Des équipes de journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision ont pu fausser compagnie à l’institution de Thierry Sabine à partir d’Alger pour se rendre en Kabylie afin de faire des reportages sur les manifestations de la population qui demandait la libération des prisonniers.
Cinq ans après le grand réveil de la Kabylie, appelé Printemps berbère, toutes les tentatives d’exercice de la citoyenneté émanant de la société sont écrasées par la machine infernale de la répression de l’État-parti. Les espoirs et les ambitions de la partie la plus éclairée de la société se transformèrent en d’affligeants désenchantements et en de lourdes interrogations. Cette forme d’impasse politique et sociale aura pour terrain d’expression idéal la chanson. Chez Lounis Aït Menguellet (l’album "Asefru") et chez Matoub (l’album "Les Deux compères"), les événements et les questionnements qu’ils charrient transparaissent ouvertement ou en filigrane selon le style de chacun de ces deux poètes.
C’est après "Les Deux compères" que Lounès Matoub produira "A Tarwa L’hif’". Le texte est bâti sur une logique mêlant la narration et la réflexion, le présent et le passé, le destin individuel et le destin collectif. L’on a rarement vu un texte aussi dense et aussi synthétique prendre des développements tentaculaires au point de mêler les détails de la vie privée du chanteur aux grandes préoccupations du pays, voire de l’homme en général.
Le désenchantement se lit de bout en bout tout au long de ce texte. L’auteur revient de ses illusions en mettant en relief le craquellement des amitiés militantes face aux appâts dressés par le pouvoir politique. Le jeu du sérail est vraiment serré ; il crée des déchirures et sème la zizanie dans le corps de la société qui lui paraît comme un ennemi en puissance, voire en acte. Suivent alors les échanges d’accusation, de calomnies et d’invectives. La méfiance règne en maîtresse, et le maître de céans, le prince pour bien le nommer, se met en spectateur, jouissant de ses prouesses et jubilant d’ivresse de pouvoir.
Pour exprimer la complexité d’une telle situation, Matoub Lounès a eu recours à une voie de narration qui prend les allures d’une véritable épopée. Dans toutes les scènes qu’il a eu à présenter, il donne l’impression- voire une nette image- que sa personne est mêlée, parfois enfoncée jusqu’au coup, dans cette terrible aventure du pays. Infortune, exil, abandon de la famille, mobilisation forcée pour des causes étranges et étrangères par la volonté du prince, déréliction humaine. Tout cela suit la trame et les péripéties d’un récit d’un individu auquel s’identifie le chanteur.
On retrouve aisément les grandes préoccupations exprimées par Matoub dans d’autres chansons politiques antérieures, comme on retrouve aussi, émaillant le texte par-ci par-là, des thèmes développés par d'autres poètes et chanteurs, ou bien inspirés de la mémoire et de la culture populaires. Mais la verve et le mordant de Matoub ont conféré à la chanson des couleurs et des accents particuliers.
La tendance prononcée de Matoub pour une rhétorique et une emphase kabyles insérées dans un contexte moderne est ici confirmée et consacrée. A partir d’éléments de la culture populaire, il construit une sentence telle que celle-ci : "La laine qui est blanche, si elle était portée par des lions et non des brebis, rares seraient ceux qui en porteraient la tunique".
Le désillusionnement issu du non-aboutissement des luttes engagées par la société et son élite pour l’émancipation citoyenne et le recouvrement des droits culturels a entraîné avec lui des goûts d’amertume que l’on retrouve dans la plupart des chansons kabyles à partir de 1981 : "Tivratin’’, "Askuti’’, "Arrac n’Ldzaïr" de Lounis Aït Menguellet et toute une série de chansons de Matoub ont essayé de décrypter les tares et les failles de la société qui ont fait que ses luttent n’aboutissent pas. Intérêts personnels divergents, appât du gain, corruption et d’autres "vices rédhibitoires" qui donnent une image peu flatteuse de soi. Aït Menguellet disait que "ce sont vos propres figures que vous redoutez de rencontrer (en vous regardant dans le miroir)". Le mal, en quelque sorte, est en nous. Mais, la critique du pouvoir tyrannique, "corrompu et corrupteur" et se voulant éternel est plus que jamais argumentée et mise en avant.
Le mal se trouve plus généralisé et plus insidieux que l’on a tendance à le croire. Il ne se limite pas aux sphères du pouvoir. C’est l’organisation de la société et la culture dominante qui tracent les limites du "raisonnable" et du "politiquement correct". Là où le pouvoir de l’argent évince les valeurs ancestrales de vaillance et d’honnêteté, il ne reste que des caricatures de la morale.
A la recherche de la vérité, le personnage de "A Tarwa L’hif’" se démène et se fourvoie. "C’est la vérité blanche comme suaire qui fait de moi que dans tous ces pièges je me perds", dit-il.
Le règne de la médiocrité et la marginalisation des compétences et des valeurs sûres est un mal qui ronge la société depuis l’Indépendance du pays : "Ô malheur, ô désastre que la vie nous offre ! Les sots deviennent des astres et l’homme bon traîne encore".
La reconnaissance des hommes de valeur ne vient, quand elle vient, qu’après leur disparition : "C’est après qu’il meurt qu’on accorde à l’homme sa valeur". Mais, ajoute Matoub, à quoi cela va servir ?
"Même si de son vivant
On le prenait pour un sot,
Aujourd’hui si on l’orne de beaux mots,
On sait qu’il est perdu à jamais.
Avec un amas d’ignominie
Semée de misère et d’infamie.
Il était à bord d’un vaisseau trouble,
Mit le pied dans une mer profonde.
Pris par l’onde ;
Son exploit devient proverbial".
Le texte est plein de références à l’histoire politique récente de notre pays. Les allusions à certains faits réels sont très visibles : assassinats d’hommes politiques, marginalisation, vengeance,… "Combien de ceux qu’ils ont étranglés à qui, vivants, il devaient allégeance et vivats !".
La verve et la rage de Matoub de vouloir dire, communiquer, exploser (ad ibbaâzaq !) sont sans doute contenues dans cette envolée courroucée :
"Écoutez-moi bien, ô vous que je connais :
Si vous voyez que je me trompe,
Sur ma tombe, vous pouvez cracher".
Contrairement au style pondéré d’Aït Menguellet ("Si vous voyez que je me trompe, rendez-moi au droit chemin", dit-il dans ‘’Tivratin’’), Matoub enfourche une monture fougueuse chez laquelle le mors et la bride sont tous les deux lâchés. Ce style "irrévérencieux" exprime en fait une très grande sensibilité du chanteur. Cela est valable pour toutes les parties de la chanson où la vie privée du ‘’protagoniste’’ se trouve mêlée de force à la philosophie et l’architectonie du texte.
"Consolez-vous, chers parents,
Puisque la vague du temps
M’a ravi à vous.
Ceux-là que nous supposions instruits,
Une belle fraternité,
Aujourd’hui me mettent à l’index.
Ils se sont concertés sur mon nom
À le souiller pour de bon
Qui l’entendra frémira.
Ainsi, la vie m’a réservé
Une place parmi les chiens
Qui me dévoreront à leur faim".
Et c’est en explorant la vie intérieure des personnages et leur statut social que Matoub fait l’usage le plus subtile et le plus étendu des figures de la rhétorique (métaphores, allégories, paraboles,…) au point de vouloir nous embarquer dans un périple romanesque où sont décrits les moments de l’assemblée de village où le personnage est rejeté et méprisé par ses pairs, le vaisseau imaginaire qui l’emportera sur une mer en colère vers une destination inconnue, le message de divorce envoyée à sa femme,…etc.
Avec ‘’A Tarwa L’hif’’, c’est à un véritable voyage que nous invite Matoub dans les dédales de l’organisation de la société, dans les arcanes souillés du pouvoir politique et du pouvoir de l’argent et, enfin, dans les labyrinthes et les tourments de la vie individuelle. Dans tous ces jeux d’intérêts et de guerre éternelle où l’homme est vu comme l’ennemi de l’homme, Matoub, comme Aït Menguellet dans ‘’Ammi’’, dresse l’amère sentence : « L’imposture mène notre monde ».
Dans le corpus de la chanson kabyle à texte, ‘’A Tarwa L’hif’’ prend une place particulière à côté des grands textes d’Aït Menguellet et constitue, de ce fait, une des réalisation majeures de la littérature kabyle moderne.
Amar Naït Messaoud
Le texte
1- Elles se vantent et parlent trop
Certaines personnes
De changer de ganse au pays
Les cachots se fermeraient
Ou, mieux, elles les détruiraient.
Et dissiperaient les nuées d’hiver.
Ces gens ont juré bien
Qu’ils atteindraient leurs desseins ;
Ils enlèveraient l’œuf enfin
Sans que la perdrix s’envole
Ô vous, enfants de la misère,
Les figues naîtraient-elles de la gadoue !?
2- Ces hommes sont pleins de bon sens ;
Celui qui les écoute
Couchera dans un lit de peines.
Qui les fuira
Après les avoir connus,
Sera vu comme poltron.
La laine qui est blanche,
Si elle était portée par des lions
Et non par des brebis,
Rares seraient ceux qui en porteraient la tunique.
3- Il est certaines personnes
Quand de toi ont besoin,
T’accueillent par un sourire.
Elles te flattent et te soumettent
Comme c’est mon cas à présent.
On t’affuble d’une vaillance apocryphe
Qui te fera oublier la peur.
Si par malheur tu te fâches
On te fera tambour et trompette
Et dira de toi que tu es impur
4- Consolez-vous, chers parents,
Puisque la vague du temps
M’a ravi à vous.
Ceux-là que nous supposions instruits,
Une belle fraternité,
Aujourd’hui me mettent à l’index.
Ils se sont concertés sur mon nom
À le souiller pour de bon
Qui l’entendra frémira.
Ainsi, la vie m’a réservé
Une place parmi les chiens
Qui me dévoreront à leur faim.
5- Ô vous père et mère !
À vous je ne ressemble guère
Autrement aujourd’hui,
Je serais parmi vous.
Seul le lien filial me pardonnera.
Moi, plus jamais
Je ne fais partie de cette jeunesse.
Finie mon heure à l’assemblée,
Déjà s’annonce la nuit,
Mes pieds sont transis de froid.
La transaction a bien eu lieu
Je suis vendu au rabais
Et attaché dans une bergerie.
Voilà, elle est brisée
L’amphore de ma vie !
C’est par un verre de poison
Que j’ai achevé ma tragédie.
Quant à l’espoir,
Il a déserté ma maison.
6- Le bateau qui me portait
Sur une mer de jalousie
Se destine vers une contrée immonde.
J’ai laissé un panier de braises
Comme viatique à ma femme,
Qui a ajoutera à sa noirceur.
La mauvaise nouvelle,
Les femmes la lui annonceront.
Elle creusera en elle telle une vermine.
Quant aux injures des belles-sœurs,
C’est là un mal sans guérisseur
J’en sens déjà les blessures avant elle.
7- Reste sereine à mon sujet ;
Cherche ta chance ailleurs,
Moi j’accepte le divorce.
Cherche tes amis de jeunesse,
Profite avant la chute finale.
Si tu persistes comme cela
A vivre dans la misère,
Jamais ton œil ne verra
Le champ des merveilles.
N’attends plus mon retour,
Ouvre bien les yeux ;
Tu sais que la vie est courte.
Arrache ton dû à la vie
Et joins le courage à l’esprit
8- L’enfant qui nous liait
N’eut que deux mois
Le jour où il nous quitta.
Tels deux corbeaux, nous sommes restés
Les ailes brisées.
Console-toi à mon sujet
Considère-moi parmi
Ceux qu’on a appelés
Lorsque la guerre s’est déclarée.
Quand il était question qu’ils revinssent,
Tous furent pris par la pince
De la mort qui les épousa un à un.
O malheur, ô désastre
Que la vie nous offre !
Les sots deviennent des astres
Et l’homme bon traîne encore !
9- C’est la vérité blanche comme suaire
Qui fait de moi que
Dans tous ces pièges je me perds.
Si tous les hommes que je connais
Pouvaient réaliser
Comment se posent les problèmes !
Certains diront que je me fourvoie,
Feindront la compassion
Comme si jouissais de quelque estime.
Ils m’appelleront l’Audacieux
Prêt à fendre les cieux
‘’Il ne naîtra plus un homme pareil’’ !
10- C’est là le visage de la vie :
C’est après qu’il meurt
Qu’on accorde à l’homme sa valeur.
Même si de son vivant
On le prenait pour un sot,
Aujourd’hui si on l’orne de beaux mots,
On sait qu’il est perdu à jamais.
Avec un amas d’ignominie
Semée de misère et d’infamie.
Il était à bord d’un vaisseau trouble,
Mit le pied dans une mer profonde.
Pris par l’onde ;
Son exploit devient proverbial.
11- De son nom, ils baptiseront
Tous leurs rejetons ;
Il sera gravé à jamais.
S’il fait partie de ces Grands
Qui nous gouvernent tous
Il sera inhumé à El Alia.
S’il fait parties des ‘’os à la gorge’’,
Il sera sali de calomnies
L’infortune fera de lui un traître.
Combien de ceux qu’ils ont étranglés
A qui, vivants, ils devaient allégeance et vivats.
12- Les exemples que je vous donnerai
Sont ceux que j’ai rencontrés
Dans la demeure de ma vie.
C’est la pauvre cervelle que j’ai affûtée
Pour enfin les retrouver
Le jour où survint ma tragédie.
A cette belle dernière je suis attaché
Et j’ai à tout le monde juré
Qu’elle deviendra ma fiancée.
Écoutez-moi bien, ô vous que je connais :
Si vous voyez que je me trompe,
Sur ma tombe, vous pouvez cracher.
13-Quiconque trouve son frère dans un brasier,
Le pauvre enfiévré,
Le laisse dans son état.
Aux autres, il dira :
Mon frère ne manque de rien.
On le croit alors brave homme.
Quand le médecin lui délivre des produits,
Sans parcimonie,
Le mal en lui creuse davantage.
Son frère qui vient le mettre dans la tombe
Voit son cœur jubiler
Même si de ses yeux des larmes tombent.
14- L’imposture mène notre monde ;
Qui s’en croit protégé,
A ses côtés, elle aborde.
Qui la pratique se trouve aimé
Et l’aisance chez lui surabonde
Par le verbiage, il s’affuble de la dignité
Et étouffe la vérité profonde
L’esprit futé joint la braise au plomb.
Ô vie, champ de malheur !
Qui manie bien le leurre
Se voit regorger de biens !
La chanson à écouter ici :
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