"Vive le Rif", répression et heurts entre manifestants et policiers à Al Hoceïma
Des affrontements ont éclaté entre manifestants et policiers dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville d'Al-Hoceïma (nord du Maroc), a constaté une équipe de l'AFP.
Aux cris de "Vive le Rif" ou de "Nous sommes tous Zefzafi" (nom du leader de la contestation), des groupes de dizaines de jeunes ont tenté de se rassembler dans des ruelles du centre-ville vers 23H00 locales (et GMT).
Les forces de l'ordre, présentes en différents points du centre-ville, aux carrefours et sur les grandes avenues, sont intervenues presque immédiatement pour les disperser à coups de matraques. "Pourquoi vous nous tapez ?", s'exclamait l'un d'entre eux, tandis que la plupart reculaient sous les coups, se mettaient à couvert dans les ruelles, et que d'autres lançaient des pierres sur les policiers.
Ces jeunes disaient vouloir venir manifester sur la grande place du centre d'Al-Hoceïma, épicentre des manifestations populaires qui secouent la ville depuis plus de six mois.
Samedi soir, cette place -où est situé le principal commissariat de la ville- était occupée en partie par des unités anti-émeutes, tandis qu'ailleurs, dans des rues voisines ou des quartiers plus éloignés, la police empêchait les groupes de contestataires de converger vers le centre-ville.
Les réseaux sociaux ont fait état de tentatives de manifestations similaires dans d'autres villes de la province, à Imzouren notamment, où les forces de l'ordre sont également intervenues pour disperser des groupes de manifestants.
Dans la région du Rif, la province d'Al-Hoceima est le théâtre de manifestations récurrentes depuis la mort fin octobre 2016 d'un vendeur de poisson, broyé accidentellement dans une benne à ordures.
Au fil des mois, la contestation, menée par un petit groupes d'activistes locaux, a pris une tournure plus sociale et politique, exigeant le développement du Rif, -marginalisé selon eux- dans un discours identitaire teinté de conservatisme et de références islamiques.
Défiant le "Makhzen" (pouvoir) depuis des mois par ses harangues enflammées, Nasser Zefzafi, le leader de ce mouvement baptisé "hirak" (la mouvance), est recherché depuis vendredi soir par la justice, après avoir interrompu le jour même le prêche d'un imam dans une mosquée de la ville.
M. Zefzafi a pu échapper à la police et est actuellement en fuite. Des heurts ont déjà eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, tandis que les forces de l'ordre, en uniforme et en civil, sont déployées en nombre dans les rues et aux carrefours de cette agglomération d'environ 56.000 habitants.
Au moins vingt personnes, dont plusieurs militants connus du "hirak", ont été arrêtées ces dernières 48 heures, accusées notamment "d'atteinte à la sécurité intérieure" et de divers "crimes et délits touchant l'ordre public", selon la justice.
AFP
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merci
merci bien pour les informations