Donald Trump ridiculise les wahhabites sur leur propre sol
Pour la deuxième fois en l’espace de deux semaines, l’Arabie Saoudite subit un affront de la famille de Trump lors de sa visite au Moyen-Orient.
La fille et la femme du président américain se sont promenées dans ce pays dans des tenues de stars pendant que les Saoudiens tapent sur des tambours et leur déroulent le tapis rouge. Les Américains ont terminé la visite avec un contrat de 380 milliards de dollars dont 110 milliars uniquement pour l’armement et, partant la protection des Etats-Unis contre son propre peuple.
Ce n’était pas le cas lorsque ces dames atterrissent au Vatican au vu et au su du monde entier. L’épouse et la fille se sont voilées devant le pape François. En voici quelques photos d’illustration qui enflamment les réseaux sociaux.
Deux conception de la diplomatie américaine.
La semaine dernière le premier ministre belge a reconnu devant son parlement que les Etats-Unis sur instruction de son président a précipité le vote pour permettre à l’Arabie Saoudite d’être élue à la commission des droits de la femme à 47 voix sur les 54 que compte le conseil économique et social de l’organisation des Nation unies (ONU). Face à la pression des ONG belges, il a vivement regretté son vote dont il déclare ne pas être informé à cause de cette précipitation américaine. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, pour sauver la face, devait exiger auprès de ses confrères saoudiens que les femmes soient désormais étourdies avant lapidation afin de respecter la dignité humaine et épargner une partie inutile de la souffrance causée par la punition. Une mesure qui se veut selon toute vraisemblance rassurante pour les associations de défense des droits humains en Belgique qui s’étaient bêtement indignées de voir la Belgique voter pour la présidence du Conseil du droit des femmes par le royaume wahhabite.
C’est la preuve par 9 que Trump applique à la lettre ses engagements électoraux. N’a-t-il pas promis durant sa campagne électorale de couper l’aide américaine aux ONG ? L’intégration d’un pays qui humilie les femmes va certainement décrédibiliser la commission des droits de la femme auprès de l’ONU. C’est exactement l’objectif recherché par le président américain. Pour couronner le tout, avant de quitter le sol du royaume le lundi dernier, le président américain a révélé qu’il envisage d’écouler sur le marché la moitié des réserves stratégiques américaines de pétrole, à partir d'octobre 2018.
Selon la Maison Blanche, cela équivaudrait à un volume de 95 000 barils de pétrole par jour, sur 10 ans. L’objectif étant d’augmenter les recettes de 16,5 milliards de dollars. Comme l'a déjà indiqué l’agence Reuters, le plan compromettrait le projet de stabilisation du marché engagé par les pays de l’OPEP, qui n’écartent pas l’idée de porter à 1,88 million de barils par jour, la réduction de l’offre globale.
L’annonce survient alors que Goldman Sachs vient d’avertir d’un nouveau risque de surabondance de l’offre, à partir de 2018. Il faut dire qu’avant qu’il ne devienne effectif, le plan de Donald Trump doit recevoir l’approbation du Sénat mais cela reste une formalité. Pourquoi ? Le Sénat qui actuellement tente de pousser vers un prix qui arrange les producteurs du gaz de schiste, l’avancée technologique l’a porté à près de 35 dollars. En d’autres termes, les investissements dans ce domaine ne seront pas affectés autour de cette fourchette. Quoiqu’il en soit, la nouvelle a secoué le marché pétrolier. Les contrats à terme de Brent ont diminué de 23 cents, soit 0,4%, à 53,64 $ le baril, à 4 h 50 GMT. Au même moment, les contrats à terme sur les marchés américains du WTI se sont établis à 50,91 $, en baisse de 22 cents, soit 0,4%. Les Saoudiens se rendent désormais compte qu’ils ne sont plus en mesure de contrôler le marché du pétrole et que le mieux qu’ils peuvent encore entreprendre aujourd’hui est de protéger leur économie. Destruction ou survie : telles sont à partir de cette année les seules options encore entre les mains du royaume qui revient à l’applaventrisme face à ses protecteurs.
Rabah Reghis, Consultant et Economiste Pétrolier
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merci
merci bien