A comme Algérie (15)
Apparemment, il est plus facile de dire "oui" que "non". Les deux plus importants mots de la langue.
O comme Oui
Il existe la théorie du consentement non celle de son contraire c'est-à-dire du refus, de la résistance, de la négation. La justice reconnaît trois vices à la première : l’erreur, le dol (l’erreur provoquée) et la violence. Pour la seconde théorie, la justice n’est pas conçue pour s’autodétruire. Qui ne dit mot consent est une trouvaille machiavélique pour masquer la peur du faible et justifier la victoire du puissant. Du temps de La Fontaine, la raison du plus fort était la meilleure, de nos jours, elle a fini par liquider toutes ses concurrentes. Ce qui n’a pas échappé à Bernanos quand il écrit : "Il arrive qu’un roi médiocre, par hasard ou par chance, ait un bon ministre, mais les démocraties médiocres ne sauraient avoir que des ministres médiocres, puisqu’il n’est pas assez de dire qu’elles les choisissent, ils sortent d’elles, elles les engendrent."
De même avant lui, le magistrat américain Lysander Spooner fustigeant les pères fondateurs de la plus réussie des Constitutions : "Ils sont morts depuis 40, 50, 60 ou 70 ans. Et la Constitution, parce qu’elle était leur contrat, est morte avec eux. .. Dès lors, qu’est-ce donc la législation ?… C’est, en un mot, la prise du droit de bannir de la terre le principe des droits de l’homme." (1) Parmi ces honnis, on peut citer le brave Lincoln qui à la question : "Pourquoi, tenez-vous tant à faire de vos ennemis des amis ? Vous seriez pourtant capable de les détruire, si vous le vouliez." Il répliquait : "Mais, est-ce que je ne détruis pas mes ennemis, en en faisant des amis ?" Il a fini par être assassiné par un "fou" comme Boudiaf. Tels les animaux rares, les êtres d’exception ne font pas de vieux os. Un demi-siècle après le coup de gueule de ce juge anarchiste-complotiste , la philosophe russe et juive, Ayn Rand, justifie ainsi son exil vers l’eldorado américain : "Quand vous vous rendez compte que pour produire, vous avez besoin de l’autorisation de quelqu’un qui ne produit rien…Quand vous vous rendez compte que l’argent, c’est pour ceux qui font des affaires non pas avec des biens, mais avec des faveurs … Quand vous vous rendez compte que beaucoup sont devenus riches avec des pots-de-vin et une influence plus pour leur travail et que la loi ne nous protège pas de ces individus, mais qu’elle les protège eux… Quand vous vous rendez compte que la corruption est récompensée et que l’honnêteté mène vers le sacrifice de soi-même … Alors vous pouvez dire, sans avoir peur de vous tromper que la société est condamnée." On a l’impression qu’elle parle de l’Algérie d’aujourd’hui non d’une Russie en bonne voie d’être la 2e puissance mondiale à la veille de la décolonisation des terres et la mondialisation des esprits. Avant le village planétaire, le monde sale était aussi petit que clos…
Le problème du bonheur, affirme l’auteur du "Meilleur des mondes" consiste à faire aimer aux gens leur servitude. Les expériences faites sur les animaux et les humains le démontrent. Les espèces vivantes préfèrent mourir en se vengeant que vivre en s’humiliant. Il faut donc déstructurer pour asservir. Ce qu’Aldous résume ainsi : "Le libre arbitre a été donné aux êtres humains afin qu’ils choisissent entre la démence, d’une part, et la folie de l’autre". Il prédisait en 1932 l’impossibilité d’un 3e choix. Le premier choix : des totalitarismes nationaux militarisés sous la menace de l’arme atomique capable de détruire la planète. Le second choix : la sélection d’un seul totalitarisme mondial conséquence du chaos social et du chaos technique. Le monde se prépare donc à basculer dans le second en pataugeant dans le sang de ceux qui n’ont d’autre choix que de mourir pour libérer plus vite la place. Par exemple un Algérien et un Américain sont des cobayes différents.
Les terroristes kidnappeurs ensablés dans leur désert en savent quelque chose sans passer par le b.a.ba d’une expérience scientifique. Quand les experts de la Maison Blanche examinent la carte algérienne, ils n’y voient qu’un paysage lunaire hostile à toute forme de vie, coincé entre le sous-sol saharien et les arcades dorés de la Régence. La preuve, Obama menaçant les dictateurs africains sur la tentation d’un 3e mandat et applaudissant urbi et orbi à l’impensable : le 4e mandat algérien. Les USA ont des idées en plus du gaz de schiste, c’est pour cela qu’ils ont choisi "le peuple sans la démocratie" avec Trump au lieu de "la démocratie sans le peuple" avec Hillary (2 ). Pour le philosophe Pierre Dortiguier, un éléphant rentre à la Maison Blanche, un reptile en sort (3). Avant de rectifier et parler du piège Trump en concluant : "L’élection américaine a vraiment été une manœuvre de séduction pour duper le peuple qui voulait se débarrasser de l’équipe de Washington." Les faits lui donnent raison vu la rapidité avec laquelle le mirage s’évapore. Apparemment le « oui » de la proie est encore plus inquiétant que le "non".
En France, le banquier SDF l’a emporté sur la Jeanne d’Arc qui a quémandé en vain audience au roi pour sauver la France. Après l’annonce des résultats, on retient le sourire libéré de la perdante et le visage robotisé du vainqueur. Si la France de papa est morte du temps de De Gaulle qui a dit qu’il ne laisserait jamais l’Algérie à un Ferhat Abbas, la France du fils continue à puiser son sang neuf dans la cale des navires au lieu du ventre des Gauloises. Si au moins la Régence importait des Français au lieu des Chinois. La réciprocité équilibre et assure l’utilité de la langue, ce butin de guerre de Kateb Yacine. Dortiguier, expert en langues anciennes et nouvelles, converti au chiisme iranien et témoin privilégié des événements les plus importants du 20e siècle nous révèle que Mitterrand n’avait même pas de quoi payer ses fonctionnaires. Tonton a dû emprunter à l’Arabie saoudite. Cette dernière, sans être une fourmi, n’est pas prêteuse ni combattante malgré les épées du drapeau. Mais, elle a besoin d’être protégée du "serpent" iranien et d’exporter son wahhabisme en France, le pays mécréant qui a déroulé le tapis rouge à Khomeiny. On voit comment l’amour du pouvoir peut expédier les extrêmes au sommet du pays de Voltaire au moment où s’intensifient les fractures d’une République bien malade.
Quant à l’Algérie, il y a eu deux vainqueurs du vote -1 : sans surprise, le FLN aux affinités gaullistes concernant le Père de la révolution algérienne. – 2 : avec surprise, un Mansotich. Pour une fois qu’on a une jeunesse à exporter sans honte, la voilà frondeuse et anti-harraga. C’est dur d’être député en 2017. Hier, le "représentant" du peuple poussait la porte à genoux et l’entrée était gratuite. De nos jours, l’argent manque, c’est les enchères pour celui qui a plus de flouss que d’"épaules". Et pour atteindre le siège, il faut faire la limace. On ne peut s’empêcher de ressentir un malaise en tapant sur le député et le maire : les seuls "élus" de la populace.
A quand un Mansotich sur les généraux qui font le raïs ? Il faut attendre la mort du FLN, qui d’après ses dires, a encore des siècles à écouler. Il s’est arabisé en vain puisqu’avec l’âge, il se laisse cocufier par les siens : l’Arabie. Les Emirats arabes unies laissent fleurir sur leur sol les églises au moment où au pays de Saint Augustin, on traque les admirateurs de Sidna Aïssa. Sans parler de ceux, fidèles au Prophète, qui cherchent leur voie pour prier Allah sans passer par celle du calife illégitime… On rêve de déraciner l’arbre en cassant les branches les plus accessibles. On nous impose la question qui n’a pas de réponse ou en a une infinité. Par exemple du "qui tue qui ?" à "où sont passés les disparus ?" qui revient en force ces derniers temps. L’important, c’est les vivants. Pour rester en vie, il faut aussi se demander pourquoi les autres sont morts. C’est les amnésies qui font les abrutis. Les dégénérés, les accrocs à n’importe quel divertissement.
En Algérie, on a un faible pour le classique, la femme. Disparu derrière les voiles, le couffin, Samira tv et les feuilletons qui ne parlent que du sultan et de Cendrillon. Pourquoi s’étonner que des coiffeuses des danseuses des concubines des gourgandines siègent à l’APN aux côtés de leurs compères masculins. Dans cette jungle qui fait des morts avant le sabbat, ceux qui s’assemblent ne peuvent que se ressembler. Meilleure sera l’image avec une main levée où brille le diamant d’une bague en or.
L’absence d’idées facilite les combines. Notamment après que le Code de l’Infamie ait dégradé les Algériennes de l’espèce humaine, une fois l’Indépendance et le dépouillement des bijoux acquis. Il faut le dire aux autorités, que plus elles parlent des femmes avec ironie ou sérieux, plus elles les désignent pour cibles plus la chance de les voir ressusciter disparait. A moins que ce soit le but. Ibn Khaldoun l’a dit : plus le monde arabe est grand, plus perdante est la femme arabe. Ce qui ne rend pas gagnant l’homme ni la femme inutile. Saddam a bien remis le crime d’honneur à l’honneur quand il fut attaqué par l’Oncle Sam. L’Arabie saoudite, menacée par l’invasion du Koweït par le dictateur irakien, ne trouvant son salut qu’avec une fatwa dans l’urgence pour interdire aux Saoudiennes de conduire alors que les soldates américaines veillaient sur sa sécurité.
En 2003, c’est les Algériennes qui après avoir volé le travail des hommes et fantasmé sur 4 époux, provoquent le séisme avec leurs cheveux nus. Aujourd’hui, elles ont fini par ressembler à des fantômes fatigués et malgré leurs diplômes universitaires, elles sont de plus en plus à la traîne des pays arabes concernant le travail féminin. Mais leur nombre explose dans l’informel, derrière les murs, loin de la caisse, de l’argent qui fait le sultan. A cause du chômage de la pénurie de logements, rares sont celles qui bénéficient de leur part d’héritage que Dieu leur a accordée. Rares sont celles qui osent faire un procès à leurs frères même si ces derniers ne sont pas dans le besoin. La Régence ne les a pas seulement codifiées, elle les a écorchées vivantes, piétinées, déshonorées dans le nombre des prostituées, des kidnappées, des violées par le terrorisme. Mortes-vivantes dans le nombre des mendiantes, des névrosées, des malades mentales, des malades du cancer du cœur du diabète de la tension de l’obésité etc. Et on s’étonne que des jeunes filles soient prêtes à tout pour ne pas subir le destin de leurs aînées. On s’étonne que d’autres, traumatisées, préfèrent vieillir sans mari sans enfants sans aucune relation. Circonstances de l’instantané qui fait fleurir le chemin d’un cortège présidentiel et fait naître pour mourir des mouvements féministes. Soyons optimistes, un mal peut enfanter un bien. Dans le calvaire des Algériennes qui firent, un jour, l’admiration du monde, les pères sont devenus plus protecteurs que geôliers. Dommage qu’ils disparaissent de plus en plus tôt… On le constate, l’école ne protège pas, n’éduque pas, n’instruit pas en dehors de l’organigramme des contrôleurs. Pour Disraeli, le politicien qui contribua au rayonnement de l’Empire britannique, on ne dirige pas un pays, on le contrôle à condition de se soustraire aux regards.
Déjà en 1969, Ivan Illich dans son livre-défi "Libérer l’avenir", comparait l’école à une vache sacrée. Cette bête si douce cannibalisée jusqu’à la rendre folle par la farine animale et les antibiotiques censés guérir les maladies des humains. Mais qu’est-ce que l’école qui fait pleurer les enfants sans la théorie du consentement appliquée aux parents pour qu’ils perdent leurs instincts sans se débarrasser de leur peur. C’est dans les années 50, après la Seconde guerre mondiale au moment où les experts de la Maison Blanche s’interrogeaient avec effroi sur la fermeture des usines d’armes, qu’a eu lieu la fameuse expérience Asch ou l’effet du conformisme. Simple et étudiée pour des réponses claires et évidentes. Exemple : on montre à droite un segment de 5cm et à gauche un autre de 50 cm. Le candidat doit dire de quel côté se trouve le plus grand. Autre exemple : face à l’image d’un chat, on demande le nom de l’animal. Le test est enfantin pour ne pas dire pour attardés mentaux. Au début, rien d’anormal jusqu’au moment où le groupe se scinde en deux : d’un côté, le "naïf" celui qui donne la réponse en dernier. De l’autre, les comédiens qui ne sont là que pour rendre maboul, au signal, le vrai cobaye.
Exemple : à la vue d’un cheval, les complices répliquent avec sang-froid qu’il s’agit d’un chien. Pour eux, un carré devient un cercle, un bateau un avion, une tomate une banane, le rouge devient le blanc etc. A la fin, la victime cède de peur d’être expulsée du groupe ou piquer une crise. Dans notre solitude du quotidien des Sans-voix, face au ronronnement des médias clonés, nous subissons la vision d’un monde selon une minorité dominante qui fait, capte, divulgue et contrôle les informations. C’est l’expérience Asch 24h sur 24h, 7 jours sur 7, qui fabrique le consensus. Asch a démontré que c’est grâce à « une tâche de discrimination perceptive qu’on obtient l’effet de conformisme. » Reproduite dans plusieurs pays, les résultats soulignent que plus il y a de conformisme moins l’individu existe et réciproquement. Sans surprise, c’est les pays arabes qui confortent le plus l’effet de conformisme. Dire comme les autres pour éviter le bâton et rêver de la carotte. En un mot, ils nous obligent à jurer que la souris a accouché d’une montagne sans possibilité d’admirer ni le bébé ni féliciter la maman. Bientôt grâce à Facebook qui y travaille, d’ici deux ans, on n’aura même pas besoin de pianoter sur le clavier. La Machine ira puiser directement nos pensées dans notre cerveau ou du moins ce qui en reste.
Les modifier, sans doute comme dans "Le meilleur des mondes". Selon Chomsky, la fabrication du consentement a 5 filtres : 1- Taille, actionnariat, orientation lucrative. 2 - La régulation par la publicité. 3 - Les sources d’information. 4 - Les contre-feux et autres moyens de pression. 5- L’anticommunisme ou tout idéologie dominante susceptible de créer des boucs émissaires à l’infini (croyances pensées religion…). Exemple, le faiseur d’opinion à contre-sens, Eric Zemmour, dénonce sur RTL le lavage de cerveaux subi par ses compatriotes durant la campagne présidentielle. Il s’étonne que pour la seule année 2016, Macron a fait 75 fois la une des magazines et encensé par des dizaines de milliers d’articles. D’après le polémiste, en 2014, Attali, l’éminence grise élyséenne, a prédit à la France de 2017 un inconnu comme président. Quelques jours plus tard, ce Merlin moderne tire de sa boite magique un candidat idéal du nom d’Emmanuel Macron que personne ne connaissait. Eric Zemmour a attendu l’élection de celui qu’il qualifie de « Peter Pan » pour le dévoiler. Pour philosopher à l’intention des Français, qui d’après lui, n’existent plus. On comprend pourquoi les 10 milliardaires qui tiennent les medias français n’ont pas peur d’ouvrir leurs studios à ce si courageux gentleman et réveilleur de consciences. On a fini par tuer la seule science exacte : les maths. Le vrai est faux et le faux est vrai. Quelle vérité sort de la bouche des politiciens français, s’interroge un internaute de souche qui ne peut y répondre que par une blague : "Trois fous sont dans un bateau. Le premier s’appelle Fou, le second Rien et le troisième Personne. A un moment donné, Personne tombe à l’eau et Rien demande à Fou d’appeler les secours. Ce dernier prend son portable et téléphone aux pompiers. Quand les secours répondent, Fou leur dit : "- Bonjour, je suis Fou, j’appelle pour Rien, parce que Personne est tombé à l’eau !!" (4) En Algérie, on a cessé d’inventer des blagues, sans doute depuis qu’on est devenu rien personne et fou à la fois.
Mimi Massiva
Notes
1 : Outrage à chefs d’Etat ( Lysander Spooner)
2 : Jacques Julliard (Marianne 1017)
3 : Pierre Dortiguier (Libre-Penseur)
4 : Edmond II Dantès
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merci
grate article thank you for sharing