Ankara proteste contre l'armement des combattants kurdes par les Américains

Combattantes kurdes.
Combattantes kurdes.

La décision prise mardi par Washington d'armer les milices kurdes YPG en Syrie pour lutter contre le groupe Etat islamique (EI) est "inacceptable", a déclaré mercredi le vice-Premier ministre turc Nurettin Canikli.

Les combattants kurdes sont en première ligne dans la lutte contre les groupes islamistes de Daech et Al Qaida. Ils seraient plus de 200.000 hommes en Irak, plusieurs milliers en Syrie à combattre au sol pied à pied les jihadistes. Pour autant Ankara n'entend pas transiger. "Fournir des armes aux YPG est inacceptable", a déclaré M. Canikli sur la chaîne A Haber. "Une telle politique ne bénéficiera à personne".

La Turquie considère les Unités de protection du peuple kurde, YPG, comme la branche syrienne des séparatistes kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux. "Nous espérons que l'administration américaine mettra un terme à cette erreur, qu'elle y renoncera", a ajouté M. Canikli.

Le président américain a autorisé le Pentagone à "équiper" les milices kurdes "autant que nécessaire pour remporter une nette victoire sur le groupe Etat islamique" à Raqa, la capitale de facto des jihadistes, a déclaré mardi le porte-parole du Pentagone Jeff Davis.

Selon un haut responsable de la défense américain qui a souhaité rester anonyme, les Etats-Unis pourront ainsi fournir aux Kurdes syriens "armes légères, munitions, mitrailleuses, véhicules blindés, ou équipement du génie" comme des bulldozers.

Ankara redoute notamment de voir les groupes kurdes étendre leurs territoires dans le nord de la Syrie, à la frontière turque.

L'annonce de la fourniture d'armes aux YPG par les Etats-Unis survient à une semaine d'un déplacement du chef de l'Etat turc Recep Tayyip Erdogan à Washington, où il doit notamment s'entretenir avec le président Donald Trump.

Ce dossier empoisonne depuis plusieurs mois les relations entre les Etats-Unis et la Turquie, deux membres importants de l'Otan et de la coalition internationale qui combat les jihadistes.

L'arrivée de M. Trump à la Maison Blanche avait suscité l'espoir en Turquie d'un changement de position de Washington vis-à-vis des milices kurdes, que l'administration de Barack Obama avait déjà décidé de soutenir pour contrer l'expansion jihadiste.

Avec AFP

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Commentaires (3) | Réagir ?

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tahar foli

Thank you very nice article

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adil ahmed

si les kurdes n'ont pas d'armes,

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