Nos gouvernants et nos problèmes
Depuis 1980, nos gouvernants ne gèrent pas. Ils se contentent, afin de gagner du temps et durer, de répondre aux demandes de ceux qui font le plus de bruit.
En ce moment par exemple, il semble que ceux sont certains patrons, enrichis en truandant l’Etat, qui s’agitent. Ils se sont enrichis en utilisant un personnel sous payé et non déclaré, les fausses déclarations à la douane, le contrat de gré à gré surévalué, l’évasion fiscale , la dette fiscale non payée et oubliée par un fonctionnaire ripoux, les travaux non conformes mais réceptionnés et payés, les réalisations inutiles mais permettant des contrat orientés, les prêts non remboursables, etc.…
Ils s’agitent, ces "chefs d’entreprises" et on répond à leurs doléances : occupation de la scène et des institutions politiques, financement pour importer l’utile et l’inutile, un projet de code du travail à leur convenance et que certains qualifient d’esclavagiste, etc.
Pour le code du travail, rappelons quand même que lorsque le "travailleur" était bien protégé par le SGT et la GSE, il dormait sous les établis et dans les bureaux. En se temps là, les lois sociales ne réglaient en général que les problèmes sociaux des membres du syndicat et autres cellules du parti ; au final beaucoup d’entreprises publiques furent déclarées non rentables et liquidées.
Depuis 1999, nos gouvernants doivent aussi répondre à une autre demande : les besoins de certaines sociétés et entreprises étrangères. Répondre à la demande de ces sociétés permet de bénéficier de soutiens politiques indispensables pour faire face au peuple. Pour ce genre de soutien on est même arrivé à serrer la main à un sioniste et inviter un autre. La poignée de main et l’invitation n’étaient que de la poudre aux yeux et certains les ont qualifiées de "véritables coups de maitre" parce qu’elles ont permis de truander les spécialistes de la truanderie. Mais ce genre de "véritables coups de maitre" le peuple n’en veut pas, il ne rapporte rien au pays.
On déclare que nos gouvernants ne gèrent pas. Pour que cet écrit ne soit pas qualifié de littérature stérile produite par des éternels insatisfaits, il faut donner au moins un exemple d’une action digne de gouvernants légitimes, compétants et qui…gèrent.
On sait que le travail productif manque de main d’œuvre. Ce manque se manifeste surtout dans le BTP et l’agriculture. Périodiquement, lors de la cueillette (pomme de terre, tomate industrielle, etc.…) les agriculteurs ne trouvent pas de main d’œuvre. Les jeunes algériens refusent le travail, ils veulent s’enrichir par les moyens les plus simples et les moins pénibles, même illégaux ou contraires à la morale. On sait pourquoi et on leurs accorde les circonstances atténuantes. Pour faire face à ce manque, certains agriculteurs et entrepreneurs ont proposé d’utiliser les immigrés clandestins ; ces pauvres bougres seront payés deux fois moins que les algériens, eux-mêmes sous-payés. S’ils font un peu de bruit la proposition sera acceptée et ainsi on réglera le problème par un autre dont les effets sont plus graves dans un autre domaine.
Les gouvernants qui gèrent ne perdront pas beaucoup de temps pour se mettre à réfléchir sur ce problème de main d’œuvre dans le BTP, l’agriculture, etc… En réfléchissant, ils arriveront à différentes solutions dont celle-ci :
- Nous sommes 41.2 millions au 01.01.2017, disons 40 millions.
- La population en âge de travailler est de 60% Soit 25 millions.
- Estimons le nombre de chômeurs, sans distinction de sexe, à 6 millions soit 25% de la population en âge de travailler. Les gouvernants qui ne gèrent pas ont parlé de 12%, 11% et même de 9%.
Pour avoir la paix et pouvoir travailler à l’aise, les gouvernants qui gèrent peuvent décider de donner à chacun des 6 millions d’Algériens chômeurs, sans distinction de sexe, disons par exemple 7.000 DA/mois, quel que soit leur nombre dans la cellule familiale. La loi de finances doit donc prévoir chaque année une enveloppe de 500 milliards de dinars. Certains vont penser au "revenu universel" actuellement en débat en France mais ce n’est ni un salaire sans conditions ni une charité du "socialisme de la mamelle". Il faut retenir ce chiffre de 500 milliards de dinars par an à donner aux 6 millions de chômeurs, homme ou femmes. Ce montant sera en réalité largement inferieur parce qu’il faudra déduire les citoyens qui seront exclus de l’opération : femmes au foyer aisées, faux ou mauvais croyants mentalement bloqués au 7eme siècle et qui refusent que leurs femmes travaillent, faux chômeurs ou toute personne qui refuse le contrat. Obtenir la somme de 500 milliards de dinars par an n’a jamais été un problème au moins de 2004 à ce jour. Pour l’obtenir il suffit de jeter un coup d’œil dans les dépenses qu’on n’arrive pas à cacher au peuple :
- 100 milliards de dinars environ, si ce n’est plus, dépensés sans hésitation pour construire et laisser à l’abondant les "locaux commerciaux du président".
- 64 milliards de dinars par an, durant 5 ans, pour "surveiller" les élections auxquels la majorité des citoyens n’accorde aucune crédibilité.
- 18 milliards de dinars pour l’année de la culture arabe qui n’a rien apporté au peuple sauf la salle "Zénith" où les araignées commencent à s’installer et quelques ouvrages non encore terminés.
- 40 millions de dinars pour habiller le président en 2017 (En augmentation par rapport à 2016). On se souvient que le président Boudiaf-paix à son âme- a, selon la presse, envoyé balader le couturier étranger qu’on lui a envoyé pour lui préparer des costumes.
- Les centaines de milliards de dinars qu’on donne périodiquement à certaines entreprises publiques, soi-disant pour assainissement ou mise à niveau et qui les consomment sans résultats palpables.
- Les milliards, en dinars et en devises, donnés aux "footeux" par les APC, les APW, les DJS et la FAF.
- Les milliards donnés annuellement par l’état au ministère en charge du secteur pour réduire le cout du pèlerinage. L’argent des pauvres pour financer le pèlerinage des riches.
- Les milliards dépensés pour que des "Najwa" viennent périodiquement nous chanter "tout va très bien… ". Elles peuvent venir mais elles doivent se faire payer par ceux qui voudront les écouter...
Le chômeur qui accepte de recevoir 7.000 DA/ Mois devient un "abonné" de l’APC et signe un contrat dans lequel il s’engage à accepter tout travail temporaire qui lui sera proposé. Il y aura deux types de travail :
- Manuel : reboisement, défense et restauration du sol, mise en valeur de terres, campagne agricole pour ne pas faire appel aux immigrés clandestins alors que nos jeunes font le "hittiste", lutte contre la désertification, les chantiers du BTP, etc.…
- Intellectuel (pour les universitaires) : remplacer un enseignant ou un agent administratif temporairement indisponible, diriger auprès des citoyens une opération d’explication de sensibilisation ou d’alphabétisation, faire des enquêtes pour les entreprises et les institutions, encadrer les chantiers du groupe précédent, etc.
Le chômeur "abonné" de l’APC qui est recruté pour une durée déterminée continuera à percevoir son allocation en plus du salaire au poste éventuellement diminué d’une contribution au budget de l’APC. S’il ne répond pas à une offre de travail, il subira des mesures coercitives à prévoir dans le contrat.
Le contrat "Abonné" sera résilié et l’allocation supprimée lorsque le citoyen est recruté à un poste de travail permanent. Evidemment un certain nombre de problèmes seront posés par la phase opérationnelle mais des solutions pourront être trouvées. La seule contrainte difficile, mais pas impossible, à lever consiste à trouver un agent par commune pour la gestion de l’opération et un agent par daïra pour le contrôle. Ces deux agents doivent être suffisamment honnêtes pour ne pas truander l’état au profit du frère, du beau frère ou de celui qui accepte de partager l’allocation en contre partie de la complaisance en sa faveur.
Il y a des dizaines de problèmes qui empoisonnent la vie des citoyens et qui ne sont, malheureusement, pas pris en charge. L’approvisionnement en bombonne de gaz par exemple. Beaucoup de citoyens souffrent en hiver et nos gouvernants, 55 ans après l’indépendance, comptent encor sur la vieille bombonne "Butagaz" héritée du colonialisme. On n’a pas pensé, par exemple, à faire un modèle plus grand et des réservoirs "type sirghaz" ayant une longue durée d’utilisation pour des particuliers, des aviculteurs, etc.… Ces réservoirs, transportables, sont livrés et installés comme une bonbonne traditionnelle ou, fixes, ils sont alors réapprovisionnés moyennant un camion citerne.
Noureddine M.
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