L’Algérie des uns et l'Algérie des autres...
Quand les uns au pouvoir paniquent, les autres du peuple abdiquent.
Les premiers restent iniques, les seconds se sont mus en bourriques. Les autres au lieu qu’ils se manifestent, ils se délestent du mot agitateur et du vocable revendicateur. Ils renient leur essence et acceptent l’indécence en prétextant la prudence. Pourtant ils vivent la nuisance. Toujours en populace, ils cèdent davantage la place à la peur et à la menace. Ils ont encore tort de craindre l’ombre d’un mort le croyant toujours fort, sans savoir s’il est debout ou bien il dort. Ou seulement un corps.
Les uns dans leur fuite, laissent la doléance sans suite. La mue est cuite. Aucune chance, malgré la vacance, ni au changement ni à la transparence. La nuit dictatoriale s’éternise et le combat s’enlise dans les valises de la corruption et de la devise. L’argent sale se conjugue au mal, s’offrant les dédales de la politique féodale.
L’autre nage dans un marécage à l’intérieur d’une cage. Sans gage, nul n’atteindra le rivage. Le Nord est perdu. La terre est vendue. Ceci dit que l’âme est rendue. Sans âme, l’autre est toujours infâme, puis il entame sa descente aux flammes. Il se brûle vif comme dans un rituel votif que le Pouvoir vindicatif apprécie l’aspect définitif. Braises et cendres qu’il faut fondre sans attendre.
Sinon l’exil vers un pays d’asile, ou vers de lointaines îles, ou vers une existence débile. Là où l’étranger est toujours perçu comme un danger, ne faisant que manger et souvent déranger. Là où le débile a l’esprit toujours fébrile, l’âme fragile et la conscience pas du tout tranquille. L’autre meurt à petits feux, à l’étranger ou sous ses cieux, malgré qu’il craigne beaucoup son Dieu. C’est curieux que le divin ne soit pas furieux pour emporter tout ce qui est odieux.
Les uns savourent avec bravoure leur domination majeure. Ils gardent ainsi sans efforts leur cheptel de morts, constitués des autres soumis aux torts et allergiques aux tons hauts et forts. Les uns survivront tant qu’ils voudront. Les autres subiront autant qu’ils concéderont. Á moins que la conscience se réveille et brise la muraille pour libérer des tenailles autant les uns et les autres.
Zoubir Zerarga
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Merci beaucoup
bien